LES ÎLES ET LES ARCHIPELS 2
Une zone maritime trois fois plus vaste que la terre ferme, des ressources de toutes espèces attendent une gestion et une exploitation convenables
En vertu de la Convention de l’ONU sur la loi maritime ( 1982), le gouvernement vietnamien a fixé la ligne de base (voir Chapitre III), les eaux intérieures, les eaux territoriales, la zone adjacente des eaux territoriales, la zone de privilèges économiques ainsi que les limites du seuil continental du Vietnam. C’est une zone immense sur le Bién Đông sous la souveraineté de l’Etat du Vietnam, aux points de vue d’exploitation, de gestion et de défense.
Les ressources naturelles dans la zone maritime du Vietnam peuvent être considérées comme abondantes et variées, mais jusqu’à l’heure actuelle elles n’ont pas encore de réponse finale, malgré de nombreuses études étrangères comme nationales (seulement de 1979 à nos jours, il y a 4 programmes d’Etat sur l’étude maritime, chacun se prologeant de 4 à 5 ans et encore en cours).
La mer du Vietnam est une mer tropicale, ayant toutes les caractéristiques de cette zone: sa composition en espèces est très variée (à peu près 2.000 espèces), mais la quantité de chaque espèce n’est pas grande. Les espèces de grande valeur économique n’occupent qu’une proportion modeste, environ seulement 10% du total (peut-être 20-30% pour certains cas particuliers).
Les bandes de poissons sont généralement d’envergure moyenne et éparpillées; leur stature est petite ou moyenne, de courte vie, mais en revanche, les capacités de reproduction et de réhabilitation de réserves sont relativement rapides grâce à la ponte en plusieurs étapes pendant l’année, concentrée aux saisons printemps-été aux zones côtières, aux embouchures et au voisinage des îles.
Les investigations pluriannuelles, limitées à partir du méridien 110° Est aux côtes montrent que les pêcheries sont réparties irrégulièrement et d’envergure variable. On peut dénombrer jusqu’à 12 pêcheries principales aux zones côtières et 3 au voisinage des îles au large, ayant la plus grande valeur économique.
Les grandes pêcheries sont fréquemment de grandes dimensions et relativement stables, dont les plus remarquables sont celles de Bach Long Vĩ, du milieu du golfe du Bac Bô, à Hon Giô, l’île Thu, Thuân An, pouvant fournir 15.000-20.000 tonnes de poissons par an. Au Nam Bộ oriental et au Sud, les pêcheries éloignées et profondes d’environ 50 m ont un rendement plus stable que celui dés zones maritimes du Nord. Certaines espèces de poissons à grande valeur économique s’y rassemblent, par exemple les carangidés, les lutianidés, les synodidés, les selaroïdes leptolepis, les seombridés, les serranidés, etc.
L’estimation des réserves est plus difficile, et c’est compréhensible. Les calculs récents montrent que les réserves de poissons marins au Vietnam sont estimés à environ 2,7 millions de tonnes, parmi lesquels les poissons de surface occupent près des 2/3 et les poissons de profondeur, le reste (sans compter les zones maritimes profondes). En outre, il y a des pêcheries au voisinage des îlots au large de Dà Nâng, Quy Nhon, Phan Thiêt, Côn Son, de réserves estimées à 10.000 tonnes, principalement de marquereaux et de mugilidés.
Les plus grandes réserves de poissons se concentrent aux zones maritimes du Nam Bô oriental, occupant jusqu’à 44% des réserves totales, tandis que les autres zones, comme celles du Nord, du Centre et du Nam Bô occidental n’ont que de 18 à 20% chacune. Quant aux poissons de surface, bien que lé Nam Bô oriental occupe le premier rang (30% des réserves totales), la zone maritime du Centre Vietnam n’est pas beaucoup moindre (de 18 à 28%).
En outre, les zones maritimes du Vietnam ont des ressources en écrevisses, homards, seiches, etc. y compris les algues, les ressources spéciales des grèves côtières (crabes, coquillages, meretrix, mactras…). Particulièrement, on connaît 101 espèces appartenant à 34 races de 11 familles, dont 50 de grande valeur économique: penacidés, palinuridés et certaines espèces de grande valeur d’exportation. La disposition des bancs d’écrevisses varie du nord au sud mais, se basant? sur la quantité obtenue, on peut considérer la zone maritime du Sud Vietnam (particulièrement de Minh Hải et Kiên Giang) comme occupant 80% des produits de pêche de tout le pays.
En général, les ressources en poissons et écrevisses du Bien Dông ne sont pas aussi pauvres comme A. Guilcher a parlé d’un « bleu désertique de la mer tropicale », mais aussi pas trop riches. Comme on verra après, l’épuisement progressif, des ressources en poissons et écrevisses de la bande côtière maritime du Vietnam est en état d’alerte.
Les ressources minérales marines sont déjà très connues, particulièrement le pétrole et le gaz (voir Chapitre 111). On peut dire seulement que le seuil continental du Vietnam a 5 bassins de sédimentation (essentiellement cénozoïque) renfermant probablement du pétrole et du gaz: ceux du Fleuve Rouge, du Centre, du Mékong, du Sud de Côn Son et de Thổ Chu-Mâ Lai.
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Les réserves estimées géologiquement peuvent atteindre 10 milliards de tonnes de pétrole dont environ la moitié est exploitable. Les travaux de prospection montrent que tous ces bassins sont pétrolifères, mais les 2 bassins de Cuu Long et du sud de Côn Son ont des puits les plus abondamment exploités, au moins jusqu’à nos jours. Les réserves en gaz estimées des puits exploités (Bach Hổ, Dai Hùng, Thanh Long…) et dans des autres lots peuvent atteindre 250 à 300 milliards de tonnes.
L’exploitation du pétrole et du gaz permet de développer dans un temps relativement court, au Nam Bô oriental, de nouvelles branches industrielles grâce à l’apport en matières premières aux centrales électriques de grande envergure de la région, aux usines d’engrais, de gaz de pétrole liquéfié et de gaz naturel liquéfié.
A la bande côtière, on peut trouver des minerais sableux dont de plus haute valeur sont ceux du titane (ilménite, rutine, leucocène, anatase), du zirconium (zircone) et du sable quartzeux. Au second rang — et ainsi n’ayant qu’une valeur locale — sont les minerais des terres rares radioactives, d’étain et d’or. Parmi les minerais sableux cités, ceux du titane ont été exploités pour satisfaire aux besoins de nombreuses branches industrielles, comme la fabrication des électrodes de soudure, de l’oxyde de titane artificiel, du ferro-titane, etc. Le zircone purifié a été utilisé dans l’industrie de la céramique et des dalles émaillées. Seul le sable quartzeux a été exporté en masse, ce qui est un extrême gaspillage. On peut employer ce sable dans l’industrie des verres optiques de toutes catégories, du cristal, etc. plus rentable pour l’économie.
Le seuil continental et l’espace maritime du Vietnam ont certainement d’autres ressources que nous ne découvrons pas encore dans les conditions actuelles de prospection et de recherche, ce que les générations futures devront accomplir.