UNE ÉCONOMIE EN MOUVEMENT 7
L’année ”charnière » 1995 et la stratégie de développement jusqu’à l’an 2000
Actuellement, on peut, du sommet de la fin de 1994 et du début de 1995, revoir les résultats acquis pendant 20 ans de réunification. Malgré de nombreux échecs et embarras pendant cette période relativement longue, l’économie du Vietnam a quand même atteint des succès encourageants, bien qu’encore modestes.
Le peuple vietnamien s’était réellement « serré la ceinture », même après la fin de la guerre le 30 avril 1975, alors qu’il aurait eu un droit légitime de « jouissances » pendant les premières années de paix. Ce sacrifice ne fut pas inutile: le commencement immédiat de la construction des bases essentielles d’infrastructure comme les centrales hydroélectriques de Hoa Binh, Tri An, les cimenteries de Bim Son, Hoàng Thach, les papeteries de Bai Bang, Tân Mai, le pont Thang Long, l’aéroport Nôi Bài, la restauration de l’aéroport Tàn Son Nhất, la prospection du pétrole et du gaz, l’investigation de base de toutes les zones naturelles-économiques de la haute région du Nord Vietnam à la plaine du Mékong et au Tây Nguyen, la prospection des ressources maritimes du Bien Dông (et de là, l’aménagement territorial des endroits-clés comme le triangle de développement Hanoï – Hai Phong – Ha Long, le triangle Hô Chi Minh-ville – Biên Hoà – Vüng Tàu) ont contribué pour une large part à l’acquisition des résultats socio-économiques pendant l’étape 1990-1994 servant de fondement à la stratégie de développement jusqu’à l’an 2000 et plus loin encore. Sans ces efforts, il eut été difficile d’obtenir les résultats actuels.
Ce n’est donc pas un hasard si Tannée 1995 est considérée comme « l’année charnière » servant de base à un nouveau développement plus vif et plus efficace.
Pendant ces 20 dernières années, la puissance électrique a augmenté de plus de 3 millions de kilowatts; le réseau électrique, de 1.448,9 km; l’exploitation du charbon, de 3 millions de tonnes/an; les engrais chimiques, 316.400 tonnes/an; les chemins de fer, plus de 203,3 km; les routes, plus de 7.100 km; la superficie des terres cultivées irriguées, de 542.900 hectares; celle des terres défrichées, de 714.000 hectares dont 529.200 hectares mises en exploitation. En somme, l’économie augmente en moyenne de 4,6% par an, et ainsi à la fin de cette époque, s’accroît de 2,5 fois par rapport aux premiers jours de la libération.
Ce n’est pas par hasard que de nombreux économistes, de nombreux institutions de recherche économique dans le monde (par exemple l’Institut de développement international de Harvard) ont décrit le Vietnam comme en développement « suivant le sens du dragon volant ». Le Vietnam ne doit pas être subjectif à ce point de vue, car il n’est pas encore content de lui-même.
L’orientation stratégique pour la nouvelle étape de développement est déjà fixée, c’est « l’industrialisation, la modernisation ». C’est la tâche centrale de l’époque de transition au socialisme au Vietnam. L’industrialisation et la modernisation demandent une bonne solution des relations entre les forces de production et les rapports de production, entre l’économie et la culture, la société, les rapports des intérêts entre les classes sociales, entre les régions du territoire… »C’est une entité unifiée, à la fois objectif et force motrice, comprenant les facteurs endogènes créant le développement du pays… »
Etant des cellules de l’économie, les entreprises du Vietnam doivent redéfinir leur stratégie propre dans les relations avec les blocs du marché commun du monde, avant tout avec l’ANSEA dont le Vietnam est devenu membre à part depuis 1995. Ces entreprises doivent s’allier pour devenir des groupements économiques puissants, à capital suffisamment grand pour coopérer avec les compagnies étrangères et leur faire concurrence. Elles doivent aussi améliorer leur technologie afin de créer des produits de haute technicité, plus appropriés aux marchés difficiles, ouvrir le marketing dans un monde changeant continuellement de goût, un monde de plus en plus ouvert mais aussi de plus en plus rigoureux.
Evidemment, l’industrialisation et la modernisation ne touchent pas seulement des entreprises industrielles, mais aussi les bases agricoles, qui sont en réalité des sources de ravitaillement en matières premières de la plupart de ces entreprises.