UNE ÉCONOMIE EN MOUVEMENT 6
La contribution des branches économiques au PIB doit être améliorée
Dans les données statistiques publiées jusqu’à 1990, les activités des branches sont réunies en 2 secteurs: secteur de production matérielle et secteur non productif. Dès 1993, le gouvernement décide l’application du système national de comptes dans tout le pays; ainsi dans les documents récemment édités, le PIB est calculé pour 2 branches: celle des productions matérielles et celle des services. La première comprend l’industrie, la construction, l’agriculture, la sylviculture et les autres branches de production matérielle; la seconde comprend la communication et les transports, le commerce, la fourniture de matériel, les finances, la banque, l’assurance nationale, l’administration, les sciences, l’enseignement et la médecine, les sports et enfin l’habitat, le tourisme, l’hôtellerie et la réparation.
Comme on peut s’en rendre compte, l’application du système national de comptes permet de classer les branches plus rationnellement, surtout les branches appartenant au secteur tertiaire. Le traitement des données suivant la répartition des secteurs de fonctionnement comme dans les autres pays (secteurs primaire, secondaire, tertiaire), par exemple pour l’année 1994, montre que commence une certaine restructuration dans les branches économiques, bien que peu sensible (ce qui est compréhensible, car tout ne fait que commencer).
Le secteur primaire (agro-sylvico-piscicole) occupe 27,7% du PIB de tout le pays en 1994; le secondaire (industriel) 22,1% et le tertiaire (les branches de service dans le sens large du mot), jusqu’à 50,2%, parmi lesquelles le commerce 13,5%; l’habitat, l’hôtellerie, le service et le tourisme 11,3%; la construction de base 7,6%; les transports et les PTT 4,1% et les autres branches 13,7%.
Il est évident que le secteur primaire occupe encore une grande proportion dans le PIB, car l’économie du pays est agricole, malgré que ce taux ait diminué de 10% par rapport à 1991. L’accroissement du secteur secondaire est encore lent (de 20% et au-dessus), mais néanmoins plus rapide que prévu . Ce pourcentage élevé des branches de services ne reflète pas une « société de service » déjà accomplie comme dans les pays développés, mais s’explique par les besoins de construction en infrastructure (que ce soit construction de base ou construction du logement, des hôtels…)
Ce qui est encore à discuter dans le secteur de service est la qualité des activités financières-bancaires-touristiques (bien que le nombre de touristes ait augmenté jusqu’à environ 1,4 million en 1994) et particulièrement les activités de la machine administrative sont encore lentes, bureaucratiques et ainsi peu efficaces.
A la restructuration des branches économiques et à l’accroissement du PIB, l’investissement étranger de 1988 à 1994 a contribué pour une large part — 1.200 projets de plus de 700 compagnies appartenant à 50 pays et territoires, malgré un décalage de concentration entre les localités et les zones d’action — Ho Chi Minh-ville, Hanoï, Hâi Phong, D’ông Nai ont bénéficié en priorité des projets. Si on compte par branches, l’industrie occupe 44% du capital total; le tourisme et l’hôtellerie 25%, les services 24% et les autres domaines 7%.
Tous ces fonctionnements donnent un résultat final qui est l’accroissement continu du PIB de 1991 à 1994: l’accroissement annuel moyen est de 7,5% (6% en 1991, 8,6% en 1992, 8,1% en 1993 et 8,5% en 1994). L’acquisition de ces succès ne fut pas aisée, et le résultat tangible est que le niveau de vie est exhaussé notablement et qu’on peut espérer un plus bel avenir.
Mais d’âpres défis sont encore immédiats
L’économie mondiale se prépare à entrer dans le XXIe siècle et le Vietnam également. Chaque pays a ses avantages et ses difficultés, Mais il semble que le Vietnam doive obligatoirement sunnonter des difficultés capables de l’entraîner dans un danger d’être « en retard » sur les pays de l’Asie du Sud-Est et de l’Est. C’est le danger de premier rang parmi tous les dangers.
La tâche du gouvernement et du peuple du Vietnam pendant cette étape et jusqu’à la fin du siècle est d’accélérer à tout prix le rythme de développement et de s’avancer plus loin dans l’œuvre de rénovation, dont le point capital est la réforme économique associée à la réforme administrative, elle-même liée étroitement à la réorganisation du Parti communiste.
Les conditions importantes pour assurer l’accroissement sont l’investissement, la formation et la recherche-développement.
Le premier problème dans cette étape actuelle est de prime importance, surtout pour un pays pauvre. L’essentiel, c’est de mobiliser le capital, en premier lieu le capital intérieur, et plus on désire développer rapidement le pays, plus on doit avoir une source de capital abondante. Les calculs montrent que d’ici l’an 2000, pour doubler le PIB moyen par habitant, comme le plan le désire, le Vietnam devra mobiliser un capital d’au moins 50 milliards de USD. C’est un capital énorme, de plusieurs fois supérieur au revenu national total. La branche des finances du Vietnam a dû réformer la politique fiscale, surtout les impôts d’import-export, les impôts sur les revenus, sur les bénéfices, sur les recettes individuelles et lutter contre les évasions fiscales. Les branches financière et bancaire ont émis des obligations du trésor dans tout le pays, des titres fiduciaires du trésor par l’intermédiaire du système bancaire sous forme d’adjudication,mis en actionnariat des entreprises d’Etat, et organisé l’émission de certain nombre d’obligations internationales.
L’investissement étranger joue un rôle extrêmement important dans l’augmentation de la qualité de l’infrastructure matérielle et sociale. Dans les chapitres précédents, le problème de l’investissement étranger a été discuté, ii est à remarquer que la vitesse et la quantité de capitaux ne cessent d’augmenter d’une année à l’autre. Cela prouve la force d’attraction du marché du Vietnam et la confiance des investisseurs.
Néanmoins, le Vietnam doit encore utiliser le capital plus économiquement et plus efficacement (malgré que l’utilisation du capital emprunté dans ces dernières années était lente à cause de la prudence) en diminuant le coefficient ICOR et en luttant pour un amortissement rapide du capital.
Le relèvement de la formation professionnelle par rapport à la demande imminente de la coopération avec l’étranger et à l’importation des machines de la dernière génération, est en train de s’effectuer vivement. De nombreux groupes d’ingénieurs, d’ouvriers, de techniciens etc… de presque toutes les branches sont partis en stage d’apprentissage dans des entreprises ou instituts de recherche à l’étranger (Taïwan, Corée du Sud, France…); de nombreux experts étrangers ouvrent successivement des symposiums, des cours de formation même dans les villes du Vietnam, surtout depuis la période d’ouverture. Cela aide beaucoup au transfert technologique.
Néanmoins, la cruelle absence d’ouvriers hautement qualifiés se fait encore ressentir. Pour avoir un accroissement durable, le problème du lien entre l’école et la vie doit devenir plus évident.
Les investissements dans la recherche et le développement ont accompli de réels efforts, car on conçoit bien que voici c’est le seul moyen de promouvoir l’esprit d’initiative, la passion d’introduire la science dans la solution des problèmes de la vie, le relèvement de la qualité des produits des entreprises pour créer la concurrence sur le marché. Une série d’instituts de recherche-développement des ministères, des branches, fondés auparavant continuent à fonctionner efficacement (par exemple l’Institut des semences, l’Institut du maïs, l’Institut du riz, l’Institut de chimie, l’Institut de médecine traditionnelle, l’Institut d’acupuncture etc…).
Puisque notre pays est encore pauvre, le capital réservé aux activités de recherche-développement n’occupe qu’une petite proportion dans le budget national. La plupart des programmes de recherche-développement à l’échelle nationale n’ont reçu qu’un capital d’investissement très modeste, mais en compensation, l’esprit de travail des collectivités de scientifiques ne diminue pas. C’est aussi l’expression concrète du patriotisme des intellectuels vietnamiens, sentiment gardé intact depuis la réunification du Vietnam.