PRIORITÉ À L’INFRASTRUCTURE 9
Bien que latent et bénéficiant peu des investissements, le transport fluvial fonctionne encore efficacement
Le Vietnam a un réseau fluvial des plus grands du monde. De 9.000 à 10.000 km, en comptant les canaux et arroyos, ce réseau se développe très activement dans les plaines du Fleuve Rouge et du Mékong grâce au tirant d’eau assez profond permettant aux embarcations, aux canots et aux chalands de circuler toute l’année.
Les voies fluviales de la plaine du Fleuve Rouge partent de Hâi Phông pour Hanoï suivent 2 itinéraires Hâi Phông-Hanoï par la rivière Duông, en passant par des affluents de la rivière Thâi Binh sur 150 km, ou par la rivière Luôc en passant par Quÿ Cao, plus long que le précédent de 65 km mais plus navigable car ayant peu de hauts-fonds.
En outre, l’axe Càm Phâ-Ha Long-Phà Lai-Bac Giang long de 459,5 km joue un rôle important dans le transport de la houille à Thái Nguyen et de l’acier en sens inverse. En général, les embarcations peuvent remonter le Fleuve Rouge jusqu’à Viçt Tri ou plus loin, et la rivière Thao jusqu’à Yên Bai, la rivière Lô jusqu’à Doan Hùng, la rivière Dà jusqu’à Hôa Binh. Sur le littoral, il y a l’itinéraire Quàng Ninh-Mông Câi.
Les ports fluviaux contribuent activement au développement des pôles d’attraction (villes ou centres urbains). Les principaux ports sont Hanoï, Hài Phông, Cô’ng Câu (Hài Hung), Hôn Gai (Ha Long), Thài Binh, Nam Dinh, Ninh Binh et Hong Vàn (Hà Tây), Viet Tri, Phü Tho et Hôa Binh.
Les transports dans la plaine du Fleuve Rouge à l’échelle industrielle jouaient un rôle important en temps de guerre avec des chalands de tonnage de 500-1.000 tonnes, se déplaçant en convois entraînés par des remorqueurs. Récemment, le transport fluvial a été quelque peu négligé (sauf pour transporter la houille, les matériaux de construction, les marchandises lourdes); certains passages sont embourbés car ils ne sont pas dragués régulièrement. Ainsi les ports fluviaux n’atteignent pas le potentiel calculé.
Dans la plaine du Mékong, le système des cours d’eau et de canaux conserve toujours son ancienne animation. De Hô Chi Minh-ville partent deux itinéraires principaux : celui menant à Cà Mau et passant par le Fleuve Antérieur, le canal Mang Thit, le Fleuve Postérieur, le canal Phung Hiep; et l’autre itinéraire depuis Ho Chi Minh-ville au Fleuve Antérieur, le canal de Sa Déc, Rach Soi à Kiên Giang. De Cân Tho, il y a aussi des itinéraires vers Ho Chî Minh-ville, vers Cà Mau, vers Kiên Luong. La largeur des canaux peut atteindre 40 à 50m. Néanmoins, comme dans la plaine du Fleuve Rouge, le problème de sédimentation en certains endroits est une restriction notable. Outre Cân Tho, un port d’échelle moyenne, les autres ports fluviaux comme Vinh Thâi, Cao Lânh, Mÿ Thoi, Mÿ Tho, Trà Nôc… sont petits et dotés d’équipement rudimentaire.
Néanmoins, sur les grands bras du Mékong, même les bateaux de 5.000 tonnes (DWT) peuvent remonter jusqu’à Phnom Penh, en passant par Saigon et Cân Tho. Au début de 1995, un accord fut signé entre le Vietnam et le Cambodge sur le transit des bateaux par le Vietnam, ainsi le Mékong joue le rôle de voie de communication internationale.
On peut constater que le rassemblement des bateaux et des embarcations — et ainsi des marchandises de toutes espèces, mais surtout du riz — de la plaine au port de Saigon pour l’exportation (ou l’importation pour la plaine) n’est pas logique. C’est pourquoi l’amélioration du port de Cân Tho est un besoin impérieux, non seulement pour avoir un endroit favorable à l’import-export des marchandises pour la plaine, mais aussi pour relever la position de Cân Tho comme un pôle d’attraction de cette partie du territoire.
La quantité des marchandises transportées, bien que variable, ne cesse en général d’augmenter de 1980 à nos jours. En 1993, elle est estimée à plus de 18 millions de tonnes dans tout le pays (en 1980 : plus de 11,6 millions; en 1996: plus de 16 millions); le nombre de voyageurs aussi (plus de 43 millions en 1980 et 1990), estimé en 1993 à plus de 98 millions.
Au début de 1995, des projets pour draguer les passes des cours d’eau dans les plaines du Fleuve Rouge et du Mékong ont été approuvés; il y aura certainement de nouveaux progrès vers une utilisation réellement efficace des voies fluviales.