PRIORITÉ À L’INFRASTRUCTURE
Pendant les 30 ans de guerre, les objectifs sujets à une destruction continue et en grand nombre étaient les usines électriques, les lignes de transport d’électricité, les voies de communication routières, fluviales et aériennes, les moyens de transport et les aérodromes, les ports.
Réalisant la stratégie de la « terre brûlée » pendant la guerre 1946-1954, d’abord le peuple vietnamien détruisit lui-même les villes, les cités municipales encore sous son contrôle jusqu’aux mois de février et mars 1947, et les routes conduisant des villes à la zone libre.
Dans la guerre contre les Américains, la totalité de ces objectifs ont été bombardés et détruits par l’aviation américaine dans le but d’empêcher les transports militaires des frontières septentrionales à la capitale Hanoï, et des provinces du Nord au Sud Vietnam.
Résultat : Après la libération, l’infrastructure du Vietnam avait été dégradée sérieusement, limitant considérablement le développement économique, les échanges intérieurs et extérieurs.
RÉDUIRE LA PÉNURIE D’ÉNERGIE
Immédiatement après 1975, l’Etat du Vietnam a prévu qu’avec le développement économique et surtout celui des branches industrielles (encore penché vers l’industrie lourde), les besoins en électricité se multiplieraient rapidement, sans compter le problème d’éclairage des villes et d’extension du réseau électrique à la campagne.
L’avantage du Vietnam est d’avoir plusieurs espèces de sources énergétiques exploitables : avant tout la houille, l’énergie hydraulique et les sources pétrolifères sur lesquelles on fonde de grands espoirs, le problème étant de les exploiter et de les utiliser efficacement.
La continuité des politiques sur l’énergie
La branche énergétique est gérée strictement par l’Etat dès le début, ainsi les politiques de développement de l’énergie sont toujours étudiées soigneusement par étape pour se conformer aux besoins de développement et aux capacités réelles.
Pendant les années de guerre, il est compréhensible que les politiques énergétiques visaient à utiliser efficacement les ressources de houille, d’hydroélectricité d’envergure moyenne (par exemple l’usine hydroélectrique Thac Bà d’une puissance de 108.000 kW sur le Chày) et petite (Ta Sa, Nà Ngân, etc), quelquefois très petite (comme à That Khê, Tuân Giao…) sans oublier les énergies pétrolière et gazière: le premier forage de 3.000 m de profondeur a été réalisé à Thâi Binh en 1969 et 7 ans après, certaines petites poches de gaz ont été découvertes. Au Sud Vietnam pas encore libéré, le gouvernement de Saigon cherchait aussi à résoudre le problème de l’énergie, très rare dans cette partie du Vietnam, en signant avec des compagnies étrangères — surtout américaines — des contrats de concession (17 contrats jusqu’en 1975) pour prospecter et exploiter le pétrole et le gaz dans les 2 bassins marins de Cuu Long et Côn Son. Deux forages ont découvert du pétrole aux poches Dừa et Bach Ho, mais évidemment ces contrats sont abolis après la libération du Sud Vietnam.
Pendant les années de 1975 à 1986, la politique énergétique se basait encore sur l’exploitation de la houille au Nord, l’importation du pétrole au Sud, mais l’exploitation des potentialités hydroélectriques était nettement favorisée. Ainsi, si la consommation annuelle de la houille augmentait de 4,6% de 1980 à 1985, elle décroissait dans la période suivante de 4,1% grâce au fonctionnement des turbines de la Centrale hydroélectrique Hoà Blnh et à la construction de l’Usine hydroélectrique Tri An. Les travaux de prospection du pétrole continuaient dans les bassins de sédimentation de Côn Son et Cou Long par l’intermédiaire des compagnies pétrolières étrangères et, comme nous le verrons ci-après, apportaient de bons résultats.
Ainsi la politique énergétique du gouvernement vietnamien est continue : utiliser les ressources de toutes espèces que le pays possède pour qu’elles se complètent mutuellement, dans le temps comme dans l’espace, et enfin créer un réseau électrique national unifié.
On doit ajouter aussi qu’en dehors des sources énergétiques fournies par la houille, le pétrole et l’hydroélectricité, il y a encore celles du bois, de la paille qu’emploient les populations rurale et montagneuse, pouvant occuper plus de 50% du total de l’énergie fournie, mais non considérée comme une source énergétique commerciale. La politique du gouvernement est de remplacer progressivement cette forme d’énergie par des sources énergétiques de substitution (houille en boules, en nid d’abeille, pétrole…) pour protéger l’environnement, la fertilité du sol et restreindre la dévastation des forêts.