ORGANISATION TERRITORIALE SUIVANT LA RÉGION 5
Régionalisation et organisation territoriale
Dès 1992 (en réalité encore plus tôt, depuis 1990), le Ministère des Sciences, de la Technologie et de l’Environnement a lancé le programme d’organisation territoriale de tout le Vietnam, mais ce programme n’apparaît que sous le nom de « thème capital et indépendant » en fin 1994-début 1995. Un nouveau sens d’études, ayant récolté de bons résultats dans de nombreux pays avancés, surtout occidentaux, commence à être appliqué au Vietnam: c’est le sens d’organisation territoriale, encore appelé aménagement du territoire.
En réalité, l’organisation territoriale est une orientation visant à améliorer et rectifier par des actes « volontaires » de caractère de libre consentement et non « volontariste », coordonnés visant à utiliser le plus efficacement possible les richesses d’un territoire déterminé — dans tout le pays ou chaque région, et même à des degrés inférieurs — au profit du développement. Elle a encore la tâche d’effacer peu à peu le déséquilibre socio-économique entre les régions, les provinces participant à la structure régionale, particulièrement entre la capitale Hanoï, Ho Chi Minh-ville et le reste du pays. Elle demande aussi des prévisions pour l’avenir (5, 10 ou 15 ans) avec des scénarios déterminés, où sont envisagées les tendances, y compris les aspirations calculées, sur le développement du territoire non pas seulement par des chiffres, mais encore par une répartition rationnelle des ressources dans l’espace.
Une nouvelle organisation territoriale est indispensable pour les premières années du XXle siècle pour répondre à un grand défi: le Vietnam devra devenir un pays industriel aux environs de 2020.
Comme on le sait, la mise en valeur du territoire du Vietnam pendant une courte durée a bouleversé en partie l’ordre primitif de l’espace. Le Nord Vietnam, pendant un temps assez long suivait la ligne de développer prioritairement l’industrie lourde avec des groupements industriels répartis en ceintures autour de Hanoï jusqu’à la moyenne région, et au fond avait établi une répartition générale relativement rationnelle; sans compter que dans certains cas, chaque groupement peut créer une branche de production spécialisée et un système de filières qui l’accompagne, par exemple les groupements industriels de Viêt Tri ou de Thâi Nguyên.
Sans tomber dans la tendance simpliste de critiquer l’option de développer l’industrie lourde en se détachant de l’histoire, on peut constater (à notre avis, plus objectif) que la guerre, la pénurie du capital et le temps ont fait leur travail, ce qui fait qu’après 1975, particulièrement après la « crise » des années 80, ces groupements et secteurs industriels tombaient dans une situation difficile.
La restauration de ces groupements et secteurs et l’extension des bases de production de matières premières et d’énergie (particulièrement dans le quadrilatère Phong Tho-Hoa Binli-Yên Bâi-Hà Giang) se heurteront à des difficultés par manque de capital et de technologie nouvelle, mais à la longue, elles ont une valeur stratégique incontestable.
Bien que les entreprises d’industrie légère et de consommation commencèrent à déployer leur efficacité au Nord Vietnam après 1986, ils s’est produit une inversion des espaces dynamiques du pays. L’aire de développement économique du Sud, avec Ho Chi Minh-ville, Vùng Tau et Bien Hoa (récemment Dông Nai et Sông Be) surgit au premier rang avec une grande attraction . Le développement économique de cette zone commença par l’industrie légère et les produits de consommation, mais fut complété par une nouvelle source d’énergie: l’industrie pétrolière. Suivant la loi « l’industrie appelle l’industrie », les projets d’investissement étranger se concentrent très tôt ici, de sorte que la structure des branches industrielles devient variée et dynamique.
Les autres régions du pays commencent aussi à avoir des transformations, mais de vitesse plus faible. Le Tây Nguyên avec sa suprématie en condition de terrain et de relief, est devenu une région spécialisée en cultures de produits agricoles de caractère commercial; la plaine du Mékong a eu un développement remarquable en activités agricoles; les hautes et moyennes régions du Nord Vietnam sont en train de chercher une voie; les provinces du Centre Vietnam ont déjà une mutation, mais le développement dans l’avenir de ces régions attend encore des « coups de choc » industriels. On peut considérer la volonté du gouvernement vietnamien à construire le secteur industriel de raffineries de pétrole à Dung Quât comme un exemple de ce coup. C’est aussi un acte « volontaire » comme il a été question ci-dessus.
Si on maintient le rythme actuel de développement de chaque région, en l’an 2000 et plus loin, l’écart socio-économique entre elles grandira de jour en jour, au lieu de diminuer. Dans ce cas, on pourrait parler de 5-6 Vietnam différant entre eux par le degré de développement dans un même pays unifié — ce qui est totalement inadmissible.
Le schéma d’organisation territoriale de tout le pays doit chercher à effacer ces différences dans les grands traits, mais en détail, il faut essentiellement se baser sur les caractéristiques déterminées naturelles et socio-économiques de chacune. L’importance de la régionalisation réside encore dans ce point.
Dans cette brochure, l’auteur présente essentiellement les régions du Vietnam d’après le schéma de 8 régions avancé par l’Institut de la stratégie de développement (du Ministère du Plan et de l’Investissement) avec quelques rectifications. Il est nécessaire d’avoir une vaste délibération pour s’accorder sur un nouveau schéma de division territoriale, car les documents réunis jusqu’à nos jours s’alignent suivant l’ancien schéma de régionalisation, sans compter les étapes de réunion et de scission des provinces, de sorte que les informations sont dérangées.
Ainsi, bien qu’il y ait deux chapitres spéciaux sur Hanoï et Hô Chi Minh-ville — car ce sont les plus importants pôles actuels du pays — en réalité, ces villes appartiennent encore aux régions correspondantes: Hanoï comme une partie de la plaine du Fleuve Rouge; Hô Chi Minh-ville, celle du Nam Bô oriental. Puisque le gouvernement vient de déterminer « l’aire-clé » du Centre Vietnam allant de Quàng Tri à Quâng Ngâi (avec Dà Nâng comme pôle), on est obligé de diviser le Centre Vietnam en trois régions: septentrionale, médiane et méridionale, et cela paraît plus rationnel.