ORGANISATION TERRITORIALE SUIVANT LA RÉGION 3
Les propositions pour la nouvelle division territoriale du Vietnam
Les lacunes du schéma actuel de 7 régions ont été donc reconnues par les organismes responsables. En 1995, l’Institut de la stratégie de développement (du Ministère du Plan et de l’Investissement) a proposé un plan de 8 régions en divisant les hautes et moyennes régions en deux parties dont les limites ne sont pas encore déterminées nettement. Néanmoins, le fondement théorique pour délimiter les régions ne semble pas changer et c’est encore le grand problème à résoudre.
De 1994 à nos jours, la division territoriale du Vietnam redevient donc un problème d’actualité. Evidemment, elle a été étudiée d’abord au Comité d’Etat au Plan (aujourd’hui le Ministère du Plan et de l’Investissement) avec un plan de 8 régions comme exposé ci-dessus. Certains géographes étrangers s’efforcèrent aussi de présenter les différentes divisions du pays, comme on peut voir dans Y Atlas du Vietnam. Ils le firent selon un traitement des données statistiques de chaque domaine et en les représentant au moyen de la cartographie automatique (les cartes de population, d’agriculture…); les auteurs ont ainsi modelé tout le territoire par classification.
Cependant, l’application de cette nouvelle technique en fait repose essentiellement sur le procédé de statistique et sur le principe d’homogénéité relative (ici, homogénéité relative du relief), semblable au plan des 7 régions qui était réalisé avec des méthodes cartographiques plus anciennes. Cela évidemment conduit à un nombre de régions de 12 unités et ainsi ne diffère pas beaucoup du schéma de division territoriale suivant la géographie naturelle du Nord Vietnam des années 70, alors qu’il est plus intéressant de les réunir pour atteindre une meilleure complémentarité de leurs ressources et afin de mieux déterminer un plan de développement économique, social et de protection de l’environnement. Et ainsi le pouvoir central pourra mieux les superviser.
Aujourd’hui, l’industrialisation et la modernisation sont devenues l’objectif de tout le pays (pour l’an 2020), les bases théoriques et les méthodes de régionalisation doivent alors être modifiées. Les villes, lieux de concentration des activités industrielles, carrefour des voies de communication importantes et points de rassemblement des forces de travail intellectuel et des ouvriers à haute technicité, surgissent au premier rang comme des noyaux de formation régionale. Par leur extension quotidienne, leurs aires d’attraction et d’influence propres, ces pôles activent des flux d’échange d’hommes, de marchandises, de capitaux et d’information sur des larges espaces. Dans ce cas, les régions déterminées ne seront pas seulement des régions écologiques mais véritablement des régions socio-économiques.
C’est sur ces nouvelles bases que le groupe DATAR, dans l’étude du développement de Thua Thiên-Hué et de Quâng Nam-Dà Nâng, a choisi le système urbain comme fondement de la division territoriale et a avancé deux schémas pour le Vietnam. Ces documents encore inédits ont procédé à la détermination des espaces homogènes et des espaces complémentaires.
Dans la condition où « la région est le cadre des activités économiques et de l’organisation du territoire », la seconde approche (détermination des espaces complémentaires) mérite d’être employée prioritairement. Il s’agit là d’une opinion à réfléchir et à appliquer dans certains cas au Vietnam dans un nouveau schéma de division territoriale, surtout pour le territoire du Centre et des Hauts-Plateaux du Tây Nguyên.