LES ZONES DU NORD ET DU SUD DU CENTRE VIETNAM 6
L’économie du sud du Centre Vietnam a encore des capacités pour se développer mieux
Par rapport à la période antérieure à 1975, l’économie du sud du Centre Vietnam a acquis de bons résultats.
Le sud du Centre Vietnam a une position géographique avantageuse: à l’ouest, des voies de communication relativement commodes pour les échanges de marchandises avec le Tây Nguyên (et de là, avec le sud du Laos et le nord du Cambodge). Ce sont la route 19 reliant Quy Nhon à Pleiku et de là, à Lôm Phat-Stung Treng du Cambodge, la route 25 reliant Tuy Hoa à Cheo Reo-Pleiku et par la route 14 à Buôn Ma Thuôt, la route 21 reliant Ninh Hôa à Buôn Ma Thuôt et par la route 14 vers le sud, la route 1 1 de Phan Rang à Dà Lat et la route interprovinciaie 8 de Phan Thiét à Di Linh (de Lâm Dông). Parmi ces routes, les Nos19 et 1 1 s’avèrent meilleures, tandis que les autres doivent être améliorées, mais un tel réseau routier vers le Tây Nguyen est déjà très profitable.
Du côté de la mer, les poils Quy Nhon, Nha Trang permettent aux bateaux de 5.000-10.000 tonnes d’accoster, sans compter Cam Ranh (et corrélativement Ba Ngôi), port aux eaux profondes renommé par sa position stratégique sur le Bien Dông. On peut aussi citer les ports Thi Nai, Dâm Môn-Hôn Khoi et Vüng Rô. L’existence de nombreux ports favorables au va-et-vient des bateaux au sud du Centre Vietnam n’est pas surprenante (comme il est exposé au début de ce Chapitre), mais il est difficile d’investir pour tous les ports de même fonction. La classification des ports suivant leur fonction est ainsi indispensable.
La zone maritime du sud du Centre Vietnam a de nombreuses îles côtières et des archipels, dont le plus important est l’archipel Truong Sa. La sédentarisation de la population dans ces îles et archipels peut favoriser le développement de la pêche en pleine mer ainsi que renforcer la sécurité et la défense nationale.
Les ressources naturelles sont peu abondantes, sauf la couverture forestière (dont l’exploitation doit être limitée), les étangs et lagunes pour l’élevage des produits maritimes, les grandes pêcheries les plus poissonneuses du Vietnam. Les réserves totales de poissons exploitables, à partir de Quàng Nam-Dà Nàng, sont estimées à plus de 500-550 mille tonnes par an, dont le sud du Centre Vietnam occupe environ 60-65%. Pourtant, les pêcheries côtières et la zone littorale, dans les décennies récentes, ont été excessivement exploitées. L’organisation de fexploitation des pêcheries en pleine mer par de grands bateaux de pêche, avec des engins de pêche modernes et des moyens de conserve de longue durée ne fait que commencer, bien que les expérimentations s’avèrent pleines d’espoir.
En détail, on peut aussi considérer les nids d’hirondelles comme une ressource notable, ainsi que l’eau minérale et le sel (eau minérale de Vinh Hâo, sel de Cà Nâ). I.es ressources minérales ne sont pas abondantes : quelques points de minerais d’or et d’aluminium, de sable titanifère. Le sable de haute teneur en silice se trouve en grande quantité aux côtes, surtout à Khanh Hôa, mais son exploitation directe n’est pas aussi rémunératrice que sa transformation en verre de haute qualité, tandis que le débitage du granité de toutes couleurs pour l’exploitation doit être modéré.
Les prairies naturelles ne servent actuellement qu’à l’élevage naturel du gros bétail, particulièrement le bœuf, et ainsi il est regrettable que l’élevage n’a pas une aussi haute valeur que l’agriculture, malgré que les provinces du sud du Centre Vietnam en aient des conditions favorables. C’est une ressource qui jusqu’à présent n’est pas encore évaluée à sa juste valeur.
Bien que la superficie des terres agricoles soit limitée, mais grâce aux conditions climatiques assez particulières, quelques plantes, comme la vigne et le cotonnier, y ont trouvé un environnement favorable à leur croissance et la viticulture a pu fournir une grande production vendable dans tout le pays.
Les branches industrielles du sud du Centre Vietnam comprennent l’industrie de transformation des produits agricoles et piscicoles (industrie du sucre de canne, de préparation de la viande et des produits agricoles au service des centres urbains), mais les produits exportés sont essentiellement des poissons, des crevettes, des seiches et des autres produits marins, se limitant encore au stade de congélation et de transformation sommaire, faisant perdre la plus grande part de la valeur accrue.
Comme aux autres zones, chaque ville au sud du Centre Vietnam se pourvoit de fabriques d’articles de consommation courante pour la population locale ou pour quelques marchés limités dans le pays, comme les brasseries, les manufactures de tabac, les imprimeries, les ateliers de montage électronique… et à un degré supérieur, les ateliers de réparation navale. Pour l’exportation, existent des entreprises de préparation de la saumure de poisson (Nha Trang, Phan Thiét), des ateliers de maroquinerie, de tissage, de dévidage de la soie etc… Aucune marchandise n’est réellement la spécialité de la zone (pas seulement la saumure de poisson) et c’est là un objectif à atteindre.
On ne peut omettre les ressources touristiques très abondantes au sud du Centre Vietnam: des vestiges châm et les fêtes traditionnelles des Châm (à Quy Nhon, Khânh Hoa, Binh Thuân, Ninh Thuân), les anciennes citadelles (Dô Bàn), les vestiges de Quang Trung (Bînh Dinh), de belles plages (presque partout). Néanmoins, les beaux paysages ne pourront pas retenir longtemps les visiteurs s’il n’y a pas des infrastructures standards, une organisation de tourisme et de service qualifiée et pleine d’initiatives. Actuellement, seul Nha Trang est encore apprécié par les touristes du pays et étrangers mais ses recettes totales sont moindres de 4 fois celles de Hué et de 2 fois celles de Quâng Nam-Dà Nâng.
Il est compréhensible que le total du PIB des provinces de la zone n’est pas élevé, car la plus grande partie est due à l’agriculture, à la sylviculture et à la pêche. Sauf à Khânh Hôa (en réalité, le chef-lieu de province Nha Trang) où le PIB industriel équivaut à 75% du PIB agricole et piscicole, aux autres provinces, il est inférieur de 3,6 fois à 6-7 fois au PIB agricole et piscicole. Il y a encore beaucoup à faire pour réaliser l’industrialisation et la modernisation de ces provinces.
Le niveau de vie est reflété par le PIB per capita. Jusqu’au début de 1995, seuls Ninh Thuân et Khânh Hoa ont un PIB moyen par habitant aux environs de 250 USD (supérieur à la moyenne du pays), les autres provinces ont un PIB per capita inférieur à 150 USD Ainsi on peut considérer que les provinces au sud du Centre Vietnam sont encore pauvres, et c’est la situation générale de presque toutes les provinces du Centre Vietnam.