LE NORD-OUEST LET LE NORD 7
Un territoire connu de tout habitant de la plaine mieux que tout autre territoire montagneux dans le pays
La longue histoire de défrichement du territoire et celle de la solidarité entre les ethnies contre l’invasion ont réalisé cette œuvre. Il n’existe aucune nette différence entre les Tày (minorité ethnique la plus populeuse au Nord-Est) et les autres ethnies avec les Kinh; la langue vietnamienne devient la langue populaire de la population.
Il en est de même du milieu vivant. Le Nord-Est a une superficie considérée comme une immense moyenne région. Dans son ouvrage, P. Gourou précise que la moyenne région du Bâc Bô ne comprend que quatre provinces Yen Bai, Tuyên Quang, Phü Tho et Thâi Nguyen. Plus tard, certains géographes vietnamiens désirent comprendre la moyenne région comme une région transitoire entre la plaine et la haute région, et ainsi emploient ce concept à toutes les bandes territoriales analogues du nord au sud. Néanmoins, l’avis de P. Gourou est remarquable au point qu’il accepte les collines et les montagnes basses, de hauteur relative jusqu’à 100-150 m avec des vallées de rivière et des bassins relativement vastes. Ces collines et montagnes basses sont pour la plupart des terrasses de cours d’eau (qui en ont en général jusqu’à 3 dans la région) découpées en collines isolées ou la surface des pénéplaines antiques (découpées aussi de la même façon).
La circulation dans la sub-région moyenne rencontre peu de difficultés grâce à un réseau dense de cours d’eau ramifié ou axé, même dans le secteur An Châu (vaste de plus de 3.500 km2) à Quâng Ninh. Il est compréhensible que dans la moyenne région surgissent aussi des monts véritables, par exemple les monts de l’arc calcaire, schisteux ou de grès, ou des roches d’origine magmatique, mais leurs sommets peuvent être reliés — évidemment par imagination — en un plan d’altitude absolue ne dépassant pas 500 m, leur hauteur relative encore moindre. Ce qui vient d’être exposé explique en partie l’exploitation de ce territoire dès l’antiquité, quand l’homme n’avait pas les moyens comme aujourd’hui.
Le climat n’est pas une entrave. Les habitants de la plaine du Fleuve Rouge se sont habitués aux vagues de vent glacial du nord-est venues du nord (parfois la température du mois de janvier à Hanoï descend au-dessous de 5°C) et des vagues de chaleur jusqu’à 39°-40°C, ainsi une amplitude de température plus grande ou plus petite de 1°-2°C à la moyenne région n’est pas insupportable.
Le sol des terrasses d’alluvions anciennes ou la terre altérée sur les versants ne peut pas égaler celui de la plaine, constitué totalement de récentes alluvions, mais conforme quand même aux cultures. La destruction de la couverture des forêts et la culture extensive empirent la qualité du sol.
L’homme doit certainement regénérer ce territoire pour ses propres intérêts. L’amélioration de l’environnement à la moyenne région sera réalisée par les habitants de la plaine venus en migration dirigée ou volontaire pour s’y fixer avec la population autochtone. Au lieu de la culture extensive actuelle, la culture intensive, en combinaison avec les mesures d’amélioration de l’environnement donnera à ce territoire une attraction déterminée, réduisant le surpeuplement et la pénurie des terres, créant d’autres activités économiques qui dépassent maintenant les possibilités de la plaine elle-même.
La bande frontalière de montagnes moyennes et basses a ses positions de force spéciales pouvant être bien utilisées dans réconomie, bien qu’il existe de plus grandes difficultés
La sub-région frontalière dé montagnes moyennes et basses comprend les provinces Hà Giang, Cao Bang, Lang Son et la partie septentrionale de Bac Can.
Sauf le secteur de hautes montagnes de Hà Giang — habituellement appelé le massif granitique en amont de la rivière Chây — vaste de 2.500 km2 avec les sommets dont Tây Côn Lïnh culminant à 2.418m, Kiêu Liêu Ti à 2.402 m et d’autres sommets de 2.000m à 1.100-1.300 m de hauteur, aire d’habitat de certaines minorités ethniques, la majeure partie du territoire restant n’a qu’une altitude moyenne de 500m. Les plaines entre les montagnes ont une altitude absolue d’environ 300 m, ce qui fait que la hauteur relative des montagnes n’est plus que de 200-300 m, et ainsi ne sont pas de grands obstacles. On peut aussi citer les plateaux Quản Ba et Đông Vàn comme des endroits difficiles, mais leur superficie n’est pas très grande.
De Cao Bang à la mer, les chaînes de montagnes frontalières font partie de la lisière du plateau Yun-Gui (Yunnan et Guizhou de la Chine méridionale) entourant une dépression orientée du nord-ouest au sud-est où coulent les cours d’eau Kÿ Cùng et Pho Cü. Cette dépression en elle-même est une voie de communication commode et en même temps d’une grande importance stratégique: ce n’était pas par hasard que les militaires français groupaient ces provinces frontalières en un « territoire d’administration militaire » traversé par la Nationale N°4 de Cao Bang à Tiên Yên (terminus de la Nationale N° 18) jusqu’à Mông Câi.
Aux plateaux Quân Ba, Đông Vàn et dans la dépression frontalière, le climat est une véritable ressource. Les cultures subtropicales et tempérées y trouvent leur milieu favorable (prunier, kaki, poirier, marronnier, vigne de climat tempéré en culture expérimentale, seigle, badianier) sur les collines, tandis qu’aux vallées entre les montagnes et la plaine des cours d’eau, poussent le riz et les autres plantes vivrières.
On peut séparer la zone des côtes et des archipels du Nord-Est en une suh-région distincte, bien qu’il n’en soit pas encore question dans cet ouvrage. S’il en est ainsi, c’est que les investigations détaillées ne sont pas encore menées, malgré l’existence de quelques sujets déjà approuvés par le gouvernement.
Les îles et archipels en bordure de la mer du Nord-Est comprennent une centaine d’îles grandes ou petites (dont les plus grandes sont Cài Bâu, Câi Bàn et Cât Bà) se prolongeant en arc parallèle à l’arc de Dông Tri’êu. Les îles de sable aggloméré, de schiste se trouvent à l’est, dont les plus grandes sont Vînh Thuc, Câi Chien, Van Vuoc, etc…, y compris les îles Câi B’âu, Trà Bàn. La population est encore clairsemée, mais en ces derniers temps, un grand nombre de foyers en migration s’y sont fixés. On peut se baser sur ces îles de bordure extérieure pour créer des bases pour les flottilles de pêche en haute mer. A ce point de vue, l’archipel Cô Tô a une grande valeur, ainsi que l’île Bach Long VT.
Les îles à l’ouest près de la terre ferme sont un monde merveilleux d’une zone calcaire paléozoïque de la période carbonifère-permienne submergée. Cette zone des îles calcaires a créé les baies Bâi Tu Long et Ha Long renommées, reconnues depuis quelques années par l’UNESCO comme une merveille et un patrimoine du monde. A l’île Cât Bà (relevant de Hài Phông), les activités économiques essentielles sont et seront la pêche et le tourisme, particulièrement Cât Bà a encore un parc national et une base de ravitaillement pour la pêche.