LE NAM BÔ – UNE RÉGION EN EXPLOITATION EFFICACE
Le Nam Bô oriental comprend les provinces Bà Ria-Vüng Tàu, D’ông Nai, Binh Duong, Bînh Phuôc de l’ancienne province Sông Bé, Tây Ninh et aussi Hô Chi Minh-ville, d’une superficie de 23.467 km2, d’une population de 8,876 millions d’habitants, donc d’une densité de population de 378 hab./km2 (1995).
Comme on le sait, le « triangle de développement du Sud » est d’abord projeté comme un territoire avec 3 sommets: Ho Chi Minh-ville, Bien Hoa et Vüng Tàu. Presque 10 ans après (1994), vu son développement économique, on a proposé de changer ce territoire en « zone noyau » comprenant l’ensemble de Ho Chi Minh-ville, la cité municipale Thu Dâu Môt, le district Thuân An (Sông Bé), la cité municipale Biên Hôa, le district Long Thành (D’ông Nai) et la province Bà Ria-Vüng Tàu toute entière. Cette zone noyau a 411 communes et quartiers, d’une superficie de 5.356,6 km , d’une population de 5,907 millions d’habitants. On peut remarquer que seule la population de Hô Chi Minh-ville occupe les 4/5 du total (sans compter un demi-million à 1 million d’habitants non enregistrés) et ainsi la zone noyau peut être considérée comme la zone où l’influence de Hô Chi Minh-ville est prédominante.
Il est compréhensible que le reste du Nam Bô oriental est considéré comme la « zone périphérique », mais si on ne le prend que comme « zone de réserve du développement » de la zone noyau, les planificateurs, à leur insu, se sont concentrés au développement de la zone noyau en réalité Hô Chi Minh-ville qu’on reconnaîtrait plus tard comme erroné et qu’on s’efforce d’y remédier par la politique de « décentralisation » peu efficace, semble-t-il comme le cas de certains pays.
Le Nam Bô oriental — la terre préférée des « fermes » d’autrefois, des « plantations » du début du XXe siècle — réunit les conditions naturelles favorables à son développement
Quand ils commençaient l’exploitation et la pacification de la zone Dông Nai au XVIle siècle, les seigneurs Nguyen avaient recruté les travailleurs des provinces Quang du Centre Vietnam pour former un système de « fermes » dans l’esprit de « soldats en temps de guerre, paysans en temps de paix ». Autrement dit, l’exploitation du Nam Bô oriental de jadis avait su associer la défense nationale à la production et cette politique se montrait très efficace.
Sous la colonisation française (1862-1943), le Nam Bô oriental devenait une terre renommée des plantations, où les propriétaires étrangers gagnaient de gros profits non seulement par l’accommodation particulièrement appropriée du sol à certaines plantes de caractère commercial, mais encore par l’exploitation du travail à vil prix des « paysans tonkinois », à la mode de celle des possesseurs envers leurs esclaves.
Les conditions du relief, du climat, du sol et de l’eau en général semblent être créés pour que l’homme suive ce sens de production. Vu de l’extérieur, le Nam Bô oriental n’est qu’une bande de terre haute un peu ondulée s’abaissant de plus en plus vers la plaine du Mékong. Le substratum géologique inférieur est une bordure granitique du bloc Truong Son Sud, recourvert de roches sédinientaires plus jeunes, dont les sédiments les plus jeunes sont du jurassique inférieur et moyen fortement plissé. La dernière couche supérieure est d’alluvions anciennes s’étalant sur toute la superficie de la région, habituellement appelée « terre grise » dont la fertilité est de beaucoup inférieure à celle des alluvions récentes de la plaine. Cela explique pourquoi pendant longtemps, les riziculteurs ne savaient pas apprécier cette terre grise jusqu’au moment de trouver les plantes appropriées.
La présence des anciennes alluvions nous incite à penser que c’est là la terrasse du delta, analogue à la terrasse d’alluvions anciennes au nord et au sud de la plaine du Fleuve Rouge. Certainement la rivière Dông Nai est incapable de créer une terrasse d’une telle hauteur, jusqu’à 100 m en certains endroits. Ainsi, il est probable — suivant l’avis de Saurin — qu’autrefois, le Mékong traversait cette zone et qu’il avait été le principal facteur constitutif de cette terrasse.
Plus tard, quand le Nam Bô oriental fut relevé pendant le quaternaire, de pair avec le relèvement analogue de la chaîne des Cardamomes au Cambodge et l’affaissement du golfe marin à l’emplacement actuel du delta du Nam Bô, le Mékong glissait peu à peu vers le sud et se déployait en branches vers le Biën Dông. On peut découvrir les vestiges des anciens lits sous forme de longs lacs et de dépressions fermées répandus à Hâu Nghïa, Tây Ninh, Biên Hoa et Long Khành. Probablement les cours supérieur et moyen des rivières Vàm Cô Dông et Vàm Cô Tây coulent actuellement dans ces anciens lits.
Avec le relèvement sus-indiqué de deux blocs montagneux de l’extrême sud du Centre Vietnam et de l’ouest du Cambodge et l’affaissement de compensation entre ces blocs montagneux, les activités éruptives se déroulaient en pans sur un vaste domaine se prolongeant jusqu’aux limites de Kompong Cham et de Kratié (Cambodge). Les laves s’épandaient sur 30-40 km, créant un croissant dans le sens nord-est — sud-ouest, par exemple à l’ancienne province Long Khânh, de Phuôc Tuy traversant Xuân Lôc, Trâng Bom, Gia Kiêm, Tüc Trung, Dinh Quân, An Lôc, Lôc Ninh pour arriver au Cambodge. Sous l’effet de l’altération de longue date, le basalte s’est transformé en terre rouge de fertilité incontestable.
Les montagnes hautes de 500 m en bordure méridionale du bloc montagneux de l’extrême sud du Centre Vietnam s’étendent sur le territoire du nord du Nam Bô oriental et au nord de Bà Rja-Vüng Tàu. On trouve encore disséminés dans la région des. volcans éteints, par exemple le sommet Gia Nam à côté de la Nationale 20, les autres à Dinh Quân, même des inselbergs formés par les batholites, comme le mont Bà Den à Tây Ninh, haut de 986 m, le mont Bà Râ (736 m) au nord de Phú Riêng, le mont Chứa Chan (838 m) près de Gia Ray.
Il est compréhensible que dans les conditions climatiques peu variées dans l’année (saison sèche – saison des pluies), mais les valeurs ne sont pas aussi extrémistes qu’au sud du Centre Vietnam ou au Tây Nguyên, presque sans fléaux naturels comme typhon et inondation), avec un régime abondant des eaux superficielles et souterraines (le débit du réseau du D’ông Nai est d’environ 34.000 GL/an, les réserves d’eau souterraine estimées à 4.000 GL/an), le facteur géomorphologico-pédologique est presque le facteur décisif de l’usage de la terre au Nam Bô oriental, surtout en agriculture.
En dehors des deux zones de terre rouge et de terre grise, le Nam Bô oriental possède encore une zone basse d’alluvions récentes au delta à marée du D’ông Nai, autrefois un domaine des forêts salines submergées. Le littoral du Nam Bô oriental n’est pas long — environ 100 km — mais le seuil continental contigu a environ 670.000 tonnes de réserves de produits maritimes, soit 40% de la réserve totale de la zone maritime du Sud.
Les ressources minérales du Nam Bô oriental sont assez variées. Autrefois, on ne comptait que sur les matériaux de construction comme l’argile, le kaolin, les pierres de construction, la latérite et le sable, et sur quelques points de pierres précieuses comme le saphir, le zircon, quelques minerais métallifères à ilménite. Mais à partir de la découverte du pétrole et du gaz au bassin méridional de Côn Son et au bassin Cửu Long, l’économie du Nam Bô oriental a vu un grand essor, contribuant une part notable au développement économique du pays.
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