LE DELTA DU FLEUVE ROUGE ET LE TRIANGLE CLEF DU NORD 7
La modification de l’industrie dans les premières années était excessivement difficile. Les premiers signes positifs à partir de 1992-1993
La modification de la structure de l’industrie d’un territoire demande du temps, non seulement pour trouver des objectifs convenables, mais encore pour améliorer l’infrastructure, renouveler l’équipement, reformer les ouvriers, organiser l’espace industriel, particulièrement trouver le capital nécessaire. Tous ces problèmes doivent être résolus en même temps, et pour un pays pauvre, « vouloir n’est pas forcément pouvoir ». Par exemple : pendant toute la période de 1986 à 1992, le capital d’investissement pour l’industrie dans la plaine du Fleuve Rouge n’occupait que 6-9% du capital d’investissement total de l’industrie nationale.
De 1990 à nos jours, de grands efforts des administrations centrales et locales ont été déployés pour résoudre le problème de communication et de transport par exemple: L’amélioration des routes principales (Nationales Nos5, IA et 18 etc…), la reconstruction des ports maritimes, l’approfondissement des réseaux fluviaux non seulement au service du transport mais faciliteront encore le choix de l’emplacement des entreprises industrielles.
Après 1990, avec le développement des industries légères, la structure de l’industrie dans la plaine du Fleuve Rouge a beaucoup changé. L’industrie manufacturière devint suffisamment important pour assurer sa supériorité sur le reste du pays. Ce secteur comprend 3 branches principales: transformation des produits alimentaires, tissage et confection, industrie des minerais non-métalliques (chaque branche occupant 20% de la valeur accroissante de toute la région).
Les produits des branches de projet mécanique-électronique et d’industrie chimique occupent aussi une assez grande partie dans la valeur accroissante surtout la première qui a un brillant avenir grâce à la présence d’un corps d’ouvriers de haute technicité qui attire de plus en plus la nouvelle main-d’œuvre composée surtout de jeunes travailleurs.
Un point à remarquer est que la structure industrielle de la plaine du Fleuve Rouge en 1994-1995 peut être comparée à celle des pays plus développés de l’Asie du Sud-Est, comme la Thaïlande et l’Indonésie. Les rapports entre les secteurs d’industries de base, les secteurs de production des produits intermédiaires et ceux de fabrication des moyens de production du delta du Fleuve Rouge sont de 34:30:16, ce qui peut être considéré comme équilibré. Pour le reste du pays ces rapports sont de 70-22-08% analogues à ceux de l’Indonésie.
Les instituts d’étude et de projet ainsi que les bases de production correspondantes du delta sont les plus grands du pays comme le montrent les statistiques. Plusieurs instituts des branches différentes peuvent projeter, équiper et produire des équipements compliqués: voitures, navires jusqu’à 10.000 tonnes, fournir le projet et la construction des entreprises de grande envergure pour les provinces de tout le pays.
Grâce à cette abondance de « matière grise », le delta du Fleuve Rouge peut compenser la pénurie de ressources naturelles, spécialement de ressources minérales. Cette région n’est riche qu’en minerais non-métalliques surtout en argile, roche calcaire, sable et gravier, anthracite (le long de la route N° 18 du bassin houiller de Quâng Ninh). On a trouvé du gaz naturel à Thâi Binh (en exploration continue) sans exclure l’existence du pétrole; un grand bassin de lignite a été découvert à une grande profondeur de* la cuvette d’Hanoï et de ses environs, mais l’exploitation de ce gisement ne pourrait avoir de grand effet économique sur le plan de frais et de bénéfices, et de plus elle occasionnerait la pollution de l’environnement.
L’exploitation des ressources minérales non-métalliques précitée conduit à la profusion des cimenteries, créant une ceinture entourant la plaine, de Hài Phông passant par Hoàng Thach, à But Som et Ninh Binh (en ne considérant que les plus grandes usines et sans compter celles qui seront construites à Hoành B’ô, Quàng Ninh dans la bordure nord-est), tandis que les briqueteries et tuileries, les fabriques de matériaux de construction sont innombrables. Le mouvement du « ciment » contribue évidemment à la réalisation du plan de fourniture complète de ciment en 2000-2010, mais les effets néfastes sur l’environnement augmenteront considérablement.
En général, on a l’habitude de comparer le PIB industriel de la plaine du Fleuve Rouge avec le PIB industriel de tout le reste du pays, ou plutôt avec FTô Chi Minh-ville. La proportion d’accroissement du PIB industriel de cette plaine décroissait de 21,1% en 1986 à 19,5% en 1993, alors que celle du reste du pays avait oscillé entre 20,1% et 22%. Ainsi la plaine du Fleuve Rouge était en régression dans son industrie commedans sa vitesse moyenne de développement.
D’après toutes ces données, on peut conclure aisément que l’industrie était en crise pendant cette période. Cette conclusion n’est pas fausse car elle est une caractéristique propre à l’étape de modificaction sus-mentionnée. Une série d’entreprises nationales étaient déficitaires, presque sans issue; la plupart des coopératives s’écroulaient, des « entreprises » privées éclosaient comme des champignons après la période d’ouverture pour tenter la chance, tantôt apparaissant et tantôt disparaissant.
À vrai dire ce fut une sélection naturelle quand on passa du régime de subventions budgétaires généralisées à l’économie de marché. Après 1993, les bases de production qui pouvaient subsister devenaient plus fortes, plus confiantes et particulièrement plus dynamiques. Les entreprises privées réapparurent et fonctionnèrent avec profit. Ces priorités précitées commencèrent à développer leur effet.
Néanmoins, pour l’organisation de l’espace industriel il y a encore plusieurs problèmes à résoudre
La concentration de l’industrie sur ce territoire est encore très inégale. Elle est importante à Hanoï (44%), à Hài Phông (13,2%), à Hài Hung (11,8%), à Nam Hà (10%) si l’on cite seulement les 7 provinces du delta. Les provinces restantes ont un certain nombre de petites et moyennes entreprises, mais leur contribution est assez limitée.
L’analyse du taux de répartition de l’industrie (T) du delta du Fleuve Rouge suivant le PIB et la main-d’œuvre industrielle moyenne, a montré que seulement les deux villes Hanoï et Hài Phông ont un taux supérieur à la moyenne de la région.
Le taux de répartition de l’industrie de cette plaine est aussi supérieur au niveau moyen de tout le pays (T: 1,21%) mais inférieur à celui du Nam Bô oriental (T: 1,63). A cause du très grand écart entre la population de ces 2 régions, le taux de la répartition moyenne des habitants est égal à la moyenne du pays (T: 1,02), à peu près un tiers de celui du Nam Bô oriental. Encore une fois, la haute densité de population de la plaine du Fleuve Rouge est essentiellement un grand facteur limitatif pour le développement.