LE DELTA DU FLEUVE ROUGE ET LE TRIANGLE CLEF DU NORD 12
Les projets avancés il y a une dizaine d’années ont maintenant l’occasion d’être réalisés
Après la libération du Nord en 1954, le gouvernement s’occupait à transformer la haute bande de terre et les collines basses en bordure septentrionale de la plaine (ou bordure de la moyenne région du Nord) en une ceinture industrielle importante, d’abord concentrée à Viêt Tri, Vinh Phü et Hà Bac, y compris Thâi Nguyên.
En 1980, le Schéma général de répartition de la main-d’œuvre de production (élaboré par le Comité d’Etat au Plan, aujourd’hui le Ministère du Plan et de l’Investissement) a prolongé cette ceinture industrielle jusqu’aux collines et vallées le long de la Nationale N°18, jusqu’à Hon Gai (actuellement ville Ha Long). Ainsi, l’idée de développer l’industrie est née très tôt au Vietnam. Les pôles attirant les constructions sont Viêt Tri, Thâi Nguyên, Go Dâm, Phâ Lai, Uông Bi, Hon Gai.
Viêt Tri est une ville située au confluent du Fleuve Rouge avec la rivière Dà et à une certaine distance, avec la rivière Lô, ayant ainsi une grande valeur en stratégie et en économie. Les routes (N°23, Nationale N°2) comme la voie ferrée Hanoï-Lào Cai (et plus loin, jusqu’à Yunnan) et la voie fluviale se rencontrent au carrefour Viêt Tri dans n’importe quelle direction: du nord au sud ou vice versa.
La population actuelle de la ville atteint approximativement 80.000 habitants, dont la plupart travaillent dans la zone industrielle Viêt Tri (l’unique secteur industriel projeté suivant une fdière horizontale relativement rationnelle : électricité – sucrerie de canne – papeterie – fabrique de glutamate – industrie chimique – usine de superphosphates…). Dans ses rapports avec la province Vinh Phü, Viêt Tri est un secteur industriel central d’une série d’autres secteurs: Lâm Thao (superphosphates, produits chimiques), Bâi Bang (papier) et Phü Tho.
Il est compréhensible qu’après plus de 30 ans d’existence et de guerre dévastatrice, ce secteur industriel s’est dégradé: équipement désuet, technologie arriérée. Début 1996, on a pensé à moderniser ce secteur industriel, en vue de créer un pôle d’attraction d’influence favorable sur les hautes et moyennes régions du Nord.
La ville Thâi Nguyên (de l’ancienne province Bac Thai) ne se trouve pas dans la plaine du Fleuve Rouge, mais possède des relations étroites avec elle (à 79 km d’Hanoï suivant la Nationale N°3). Elle est aussi planifiée dans la ceinture industrielle du Nord. Le Combinat de métallurgie et de sidérurgie de Thâi Nguyên, construit en 1960 devient de jour en jour un important pôle d’attraction que nous discuterons après.
Les autres cités municipales comme Bâc Ninh, Phâ Lai (centrale thermoélectrique la plus grande du Nord, de puissance de 400MW et en prévision d’une seconde usine), Chi Linh, Mao Khê (à côté de la Cimenterie Hoàng Thach), Uông Bi (un centre d’exploitation houillère, y compris Mao Khê et Vàng Danh) et la ville Ha Long-Câm Pha en projet sont toutes situées dans la ceinture industrielle le long de la Nationale N018. Le port aux eaux profondes Câi Lân dans ces conditions deviendra une porte vers le Bien Dông (par le goife du Bac Bô) et développera pleinement son effet sans causer du mal à l’environnement.
Comme il est présenté dans le Chapitre X sur Hanoï, les plans existants et complémentaires cherchent tous à étendre les limites de la capitale vers le nord-ouest et l’ouest (jusqu’à Xuân Mai-Hoà Lac). L’amélioration des routes a réussi à diminuer l’hésitation des investisseurs étrangers car la distance et la durée du transport des marchandises, de la main-d’œuvre seront raccourcies, d’où la réduction des dépenses. Xuân Mai, Dông Anh, Son Tây, Sôc Son appartiendront aussi à la ceinture industrielle. La densité
d’urbanisation de cette haute bande de terre-terrasse en ce moment ne le cédera en rien à celle du triangle de développement du Nord.
Outre son appropriation aux entreprises industrielles, cette haute bande de terre-terrasse et collines (sans exclure les collines aux abords des grands cours d’eau qui sont aussi des terrasses du 2e et du 3e degré, comme aux environs de Phù Tho et de Bac Giang) convient à de nombreuses plantes industrielles (théier, canne à sucre, caféier), à différents arbres fruitiers (ananas, jaquier, kaki, oranger etc…), à l’élevage (vaches laitières et de boucherie, pisciculture et autres produits aquatiques). Plus les écosystèmes sont variés, plus les activités économiques, agricoles sont abondantes.
Ainsi, le désir de construire une ceinture industrielle au nord du delta du Fleuve Rouge est en train de se réaliser, probablement dans 5-10 années prochaines. Dans ces conditions, l’organisation spatiale de la plaine du Fleuve Rouge atteindra une structure relativement harmonieuse : ceinture d’industrie lourde à la haute bande de terre au nord, ceinture d’industrie de fabrication et de haute technicité au triangle de développement, ceinture d’agriculture industrialisée au sud. Ces 3 ceintures (ou cette sub-région) se compléteront et conduiront la plaine du Fleuve Rouge à un nouveau niveau de développement.
Néanmoins, le delta (lu Fleuve Rouge a encore des problèmes à résoudre, pour avoir un développement stable
Que ce soit dans le passé, le présent et certainement dans le futur, et malgré sa pauvreté, la plaine du Fleuve Rouge a toujours un rôle prépondérant pour le développement général du pays. Une série de problèmes doit être étudiée en vue de réalisation: infrastructure, réduction de la densité de population, usage rationnel de l’espace territorial etc…
Le problème du milieu naturel et socio-économique devient chaque jour plus grave et demande d’être résolu le plus tôt possible. Avec l’urbanisation rapide parallèle au processus d’industrialisation accélérée dans le triangle de développement du Nord, les problèmes tels que pollution asmosphérique (dans certaines zones urbaines de 5 à 10 fois des normes autorisées), sonore (sur plusieurs itinéraires, plus de 75 décibels), et pollution des eaux par les ordures et les déchets de toutes sortes etc… Tout cela va augmenter, tandis que les installations de traitement ne répondent pas encore aux exigences. Par exemple : parmi les 9 vieux secteurs industriels d’Hanoï, et des nouveaux secteurs — sans compter plus de 1.400 entreprises privées éparpillées dans les quartiers de la capitale — seul le secteur industriel Sài Dông (Gia Lâm) possède un système de traitement efficace des déchets.
La cimenterie de Hâi Phông, construite sous le protectorat français, pollue la ville avec un taux de 60%, mais le projet de la transférer à la banlieue reste sur le papier. De même, l’usine thermoélectrique de Ninh Binh, sitôt après sa construction, devait être reconsidérée mais fonctionne toujours.
Tout cela montre que pour obtenir un développement stable, il fault faire attention à la protection de l’environnement, mái pour lé pays pauvres, de la prise de conscience à la prise des mesures efficaces, il y toujours un écart !