LE DELTA DU FLEUVE ROUGE ET LE TRIANGLE CLEF DU NORD 11
SUB-RÉGION 3 : SUB-RÉGION HAUTE EN BORDURE SEPTENTRIONALE DE LA PLAINE
La sub-région 3 — comme il a été dit ci-dessus — comprend les districts de haute altitude autour des plaines de Vinh Phü, de la bordure méridionale des provinces Hà Bac et Quâng Ninh. Le plus grand obstacle est la division administrative de ces districts en 3 blocs séparés : Soc Son et Dông Anh sont annexés à Hanoï, tandis que Chi Linh à Hâi Hung. En réalité, au point de vue de conditions naturelles comme socio-économiques, ces districts auraient dû être rattachés aux hautes bandes de terre de la bordure septentrionale de la plaine. Dans ces conditions, la sub-région 3 deviendrait une bande continue.
La sub-région de haute altitude en bordure septentrionale de ta plaine, habitée et exploitée depuis longtemps par ses sédentaires, doit être recréée
Cette sub-région comprend essentiellement les hautes terres appartenant à la terrasse d’anciennes alluvions du pléistocène tardif (QUI) ou plus tôt, au nord de la plaine du Fleuve Rouge, alternant avec des collines, restes d’une ancienne semi-plaine fortement érodée et corrodée.
Suivant la durée de l’action des courants et des autres facteurs d’érosion et de corrosion, les paysages vus de l’extérieur sont déjà différents. V. M. Fridland, se basant sur l’aspect extérieur, a distingué cette bande de terre en 2 secteurs : celui de « beaucoup de collines, peu de rizières » répandu à Vinh Phü, et celui de « beaucoup de rizières, peu de collines » de la région Thai Nguyên-Bac Giang. Cette distinction grossière a le grand avantage d’aider à reconnaître rapidement les types principaux du relief ainsi que les différences en pédologie.
L’usage de la terre se base souvent sur les caractéristiques morphologiques du relief et du sol, avec les conditions climatiques et hydrologiques peu différentes. Les hautes bandes de terre-terrasses d’anciennes alluvions devenues actuellement des terres épuisées pour la plupart, comme les collines schisteuses de toutes sortes et recouvertes aujourd’hui d’une couche d’ocre peu fertile étaient autrefois les futaies de la forêt tropicale.
Les ancêtres des Viêt y vivaient, d’abord à Phong Châu (Vïnh Phü) puis se répandaient à Kinh Bac, Yen Tu, Đông Triêu, avant de descendre pour exploiter le delta marécageux récemment formé, au moins aux parties élevées et moyennes du delta. A l’aide du couteau et du feu, de génération en génération, l’homme a transformé les paysages primitifs en paysages artificiels de jour en jour dégradés.
Ce qui mérite d’être mentionné, c’est que pendant des siècles, les Viêt (Kinh) étaient anxieux de revenir là où leurs ancêtres avaient exploité et prospéré. Ce n’est qu’à partir de quelques dernières décennies que cette bande de terre fut reboisée, transformée en coteaux de rizières, en prairies, munie de réservoirs et d’un réseau hydraulique etc… et récemment, avec l’application efficace du modèle de forêt-jardin-mare-élevage. Ce qui est exposé ci-dessus montre qu’à Vïnh Phü et Hà Bac, seul le secteur de collines le long de la Nationale N°18 doit être recréé en hâte.