LE CENTRE VIETNAM 2
Les forces motrices principales du développement du Centre Vietnam sont certainement l’homme et la position du territoire reliant la mer à l’arrière-pays sur des distances les plus courtes
L’homme du Centre Vietnam s’est familiarisé avec un milieu naturel peu favorable, et dès l’antiquité, est renommé par son énergie, son dynamisme et même par son entêtement. Il est à remarquer que si la population des provinces du Centre Vietnam a aussi les qualités communes au peuple vietnamien comme la fermeté, l’inflexibilité, l’amour du travail, l’hospitalité, etc…, celles de chaque province ont quasiment un caractère particulier. Par exemple: l’homme de Nghê An est réputé pour son amour pour l’étude et son intelligence, tandis que celui des provinces Quàng (au sens large du territoire) aime l’art martial, les aventures pour conquérir des terres nouvelles. Dans l’histoire, c’était la population de ces dernières provinces qui assumait la tâche de défricher les terres de D’ông Nai et de Tay Nguyen.
La main-d’œuvre abondante et disciplinée du Centre Vietnam est une garantie du développement. Son point faible est l’inégalité des degrés de spécialisation entre les travailleurs des différentes provinces, comme le montrent les données concernant la quantité des étudiants des écoles supérieures et secondaires professionnelles. La majorité appartient aux provinces du nord Trung Bô (Centre Vietnam), y compris Thùa Thiên-Huê, et presque la minorité aux provinces de l’extrême sud comme Ninh Thuân, Binh Thuân. Un effort pour élever la qualification professionnelle de la main-d’œuvre en vue de posséder la technologie moderne dans les principales branches de production s’avère très urgent.
Le Centre Vietnam est l’unique territoire du Vietnam ayant les plus courts itinéraires reliant les lignes maritimes internationales du Bien Dông aux voies de communication terrestres et fluviales de l’Asie continentale du Sud-Est. Ceci est aussi exact pour les voies aériennes.
Les ports maritimes peuvent s’établir dans presque toutes les provinces, contrairement aux deltas du Fleuve Rouge et du Mékong. Du nord au sud, ressortent de nombreux ports aux eaux profondes pouvant accueillir des bateaux de tonnage de plus de quelques dizaines de milles de tonnes, comme les ports de Nghi Son (aux limites entre Thanh Hoa et Nghê An), Hòn La (au nord de Quang Binh), Chân Mây (de Thùa Thiên, au nord du Col Hâi Vân), Tiên Sa (de Dà Nang), Dung Quâ’t (aux limites entre Dà Nâng et Quâng Ngâi), Vân Phong, Cam Ranh (de Khânh Hôa), sans compter de nombreuses baies et lagunes vastes et profondes le long de la côte, surtout au sud du Centre Vietnam.
Ce sont des têtes de pont — et aussi des terminus — des nationales reliant les provinces du Centre et le Tây Nguyên, menant au Laos, au Cambodge et à travers eux, à la Thaïlande et aux autres pays de l’Asie du Sud-Est. Les transports d’hommes et de marchandises par ces routes se développeront de jour en jour dans l’avenir, avec un rythme de plus en plus intense, comme le montrent les prévisions. Ce sont les nouvelles forces motrices qui accélèrent le développement du Centre Vietnam.
La construction des sphères capitales de développement économique du Centre Vietnam peut être le fondement de la régionalisation de ce territoire
Dans le schéma de division territoriale en vigueur, le territoire du Centre Vietnam est subdivisé en deux régions: Le nord du Centre Vietnam, anciennement dénommé « la 4e Zone » comprend les provinces de Thanh Hoa à Thùa Thiên-Hue; les provinces restantes de Quâng Nam-Dà Nâng à Binh Thuân sont appelées « provinces côtières du Centre Vietnam ». La ligne de démarcation de ces deux régions est le Col Hài Vân, en réalité une limite géographique naturelle plutôt que socio-économique.
En 1994, un projet de construction d’une sphère capitale du Centre Vietnam a été approuvé. Après de nombreuses discussions, à la fin, ce secteur est déterminé de Quâng Tri (d’où part la Nationale N°9) à Quâng Ngâi, où a été planifiée la construction du port Dung Quat et l’Usine de raffinerie du pétrole N°l.
Ainsi, la partie choisie du territoire peut à elle-même créer une région unie avec Huê’-Dà Nâng comme pôle unique (pôle double), transformant un obstacle naturel — le Col Hài Vân — en un facteur de transition au point de vue économique.
Naturellement, une sphère capitale peut s’étaler sur deux zones différentes mais au point de vue de gestion territoriale, on s’efforce de l’éviter. Puisque le territoire du Centre Vietnam s’allonge et n’a pas encore de pôle important d’attraction aussi grande que LTô Clu Minh-ville et Hanoï, on est obligé d’accepter Y état multipolaire. On peut distinguer 3 pôles principaux: Vinh au nord, Hué, Dà Nâng au centre (y compris les provinces de Quâng Binh à Quâng Ngâi) et Nha Trang-Cam Ranh au sud, avec les pôles complémentaires Quy Nhon et Phan Thiét. C’est le schéma présenté dans cet ouvrage.