LE BIEN DÔNG, UNE OUVERTURE SUR L’OCÉAN PACIFIQUE 4
Les côtes des « pays » de montagne sont sinueuses, découpées par de nombreuses golfes et baies mais peu de falaises rocheuses
Il existe deux portions de côtes montagneuses : celle de Mong Cai à Yên Lâp au Nord Vietnam et celle de Dà Nang au cap Dinh, se prolongeant jusqu’à Vüng Tàu.
La première appartient à la province Quang Ninh, de la région du nord-est. La côte est hérissée de pointes rocheuses à cause des cours d’eau courts et ruisseaux découpant les terrasses marines (ou fluvio-marines). Les surfaces planes y sont rares, on n’en voit qu’un espace relativement étroit à Tiên Yên, sur la haute terrasse de la rivière Phô Cu, et à Mông Câi qui n’est en fait qu’une plate-forme érodée. Toute cette partie de la côte s’ouvre sur les baies Bai Tu Long et Ha Long qui est une région montagneuse submergée.
La plus grande île avoisinante est l’île Câi B’âu et plus loin, au sud-ouest, l’île Cât Bà, conservant encore toutes deux une faune et une flore précieuses. La plus grande baie, ayant une valeur économique importante est la baie Cua Luc, où se trouve l’unique port aux eaux profondes du Nord, le port Câi Lân.
La portion de Quang Nam-Dà Nang (à partir du cap Chân May au cap Dinh) est sinueuse et comprend le plus grand nombre de caps, de lagunes, de baies et de péninsules dans tout le pays. De Dà Nang à Quy Nhon, les caps pointant vers la mer comme ceux de Dà Nâng, An Hôa, Nam Trân, Ba Làng An et les presqu’îles comme Son Trà, Phuoc Mai… se relient entre eux par des flèches, des dunes, des bandes de sables derrière les baies ou lagunes, parmi lesquelles certaines sont assez profondes comme celles de Dà Nâng, de Dung Quât, de Nuoc Ngot et de Quy Nhon, favorables à l’établissement des ports. A proximité de la côte, on trouve les îles Chàm, Lÿ Son (encore appelée île Ré), Cô.
De Quy Nhon au cap Dinh jusqu’à Vüng Tàu, la côte n’est plus qu’une succession de caps, de baies et de lagunes à cause de la proximité du flanc oriental du Truông Son. Certaines baies ont une grande superficie comme celles de Xuân Dài, Bén Gôi, Vàn Phong et surtout Cam Ranh, pénétrant profondément dans le terre ferme, étant ainsi abritées du côté de la mer par des presqu’îles d’étendue équivalente. Toutes ces baies sont favorables au mouillage des bateaux, et Cam Ranh est réputé pour sa valeur stratégique.
Le long de cette côte, il existe encore de nombreuses îles abritant du côté extérieur, comme les îles Hôn Lon, Hôn Tre et d’autres petites îles à côté des récifs de corail très développés ici. Les îles Phü Quy (île Thu) dès l’antiquité ont été employées comme base aux embarcations qui s’aventuraient dans la mer.
Sur la terre ferme, seuls les cours d’eau assez importants peuvent créer quelques plaines relativement vastes comme celles de Quy Nhon, à l’embouchure de la rivière Câ, de Tuy Hôa à l’embouchure du Dà Ràng, de Nha Trang à l’embouchure du Sông Câi, ainsi que la plaine Quâng Nam-Dà Nâng à l’embouchure du réseau des rivières Câi et Thu Bôn, celle de Quàng Ngài à l’embouchure du Trà Khuc. Les autres plaines sont étroites et envahies par des dunes de sable. Les gigantesques dunes de sable de Phan Thiêt, de couleur rouge sombre et d’origine compliquée, liée aux fluctuations du niveau de la mer pendant la période holocène aux conditions climatiques sèches, créent un paysage particulier, unique sur tout le long du littoral du Vietnam.
D’un point de vue général, la possession de plus 3.200 km de côtes est un grand avantage du Vietnam. Le plateau continental est immense et riche en ressources, mais en réalité son exploitation commence à peine. La raison en est que les plaines peuplées ont des côtes basses et planes, bordées de bandes de lagunes causant des difficultés à l’établissement de grands ports, si ce ne sont des ports de pêche aux embouchures des cours d’eau. Pendant longtemps, la population des plaines s’est préoccupée du développement de l’agriculture, et ainsi le nombre de pêcheurs est relativement limité.
Ce n’est pas par hasard que les meilleurs ports se rencontrent aux côtes du delta à marée (par exemple Hai Phông au Nord et Saigon au Sud, et d’après les projets récents les ports Thi Vài, Sao Mai, Bên Dînh), et particulièrement sur les côtes élevées et sinueuses du sud du Centre Vietnam. La limitation réside essentiellement dans la rareté de la population et de l’étroitesse de l’arrière-pays. L’œuvre de réaménagement du territoire devient indispensable pour créer des conditions favorables à la conquête de la mer entraînant le développement économique et social pendant la période d’ouverture.
L’exploitation des ressources maritimes s’intensifie de jour en jour pendant ces dernières années — ce qui sera exposé par la suite. Déjà apparaissent de nouveaux dangers (pollution maritime, surexploitation des ressources biologiques) nous apprenant que : malgré que le littoral et le Bien Dông lui-même promette de nombreuses chances au développement économique du pays, l’environnement maritime comme l’environnement terrestre de la zone tropicale ont un équilibre très fragile.