LA POPULATION DU VIETNAM 9
Le Vietnam a encore beaucoup de problèmes sociaux à résoudre
Après le recouvrement de l’indépendance en 1945, l’Etat du Vietnam a avancé de nombreuses demandes pour améliorer et même réformer la situation sociale du pays.
Les guerres pour reconquérir l’indépendance et la liberté ont résolu radicalement en elles-même les ardentes aspirations de plusieurs générations précédentes d’avoir le droit d’être des « hommes » et non des esclaves. Auparavant, le nom du Vietnam avait été effacé de la carte du monde, le Vietnamien vivotait d’une vie déplorable comme celle des autres peuples dominés. En émigrant pour gagner sa vie à l’étranger, il était méprisé.
Maintenant, c’est différent. Après la victoire de Dién Bien Phü, le nom du Vietnam est considéré par de nombreux peuples du monde comme le symbole de la lutte contre les forces brutales de l’impérialisme. Après la réunification du pays en 1975, l’image des Vietnamiens est redorée. Le Vietnamien, à l’intérieur comme à l’étranger, peut regarder droit dans les yeux des amis du monde sans éprouver aucun complexe psychologique quant à sa qualité d’homme. Certainement, c’est la « victoire » la plus grande et la plus significative en psychologie sociale, que lui avait apporté la Révolution d’Août.
Dans les années de 1954 à 1975, au moins au Nord Vietnam et auparavant, dans les zones libres de tout le pays, des réformes socialistes ont été réalisées, dont la plus importante fut la réforme agraire (1952-1956) visant à abolir la classe féodale, et à distribuer la terre aux laboureurs. De telles autopsies sociales radicales ont un grand effet, émancipant le paysan en le libérant de l’exploitation et de la psychologie d’infériorité inhérente. Evidemment, il n’y a aucune autopsie sociale qui ne cause des douleurs et l’histoire du développement de la société mondiale le prouve. Les réformes sociales de caractère humanitaire plus net qui évitent à la population la famine, l’analphabétisme, et lui attribue le droit à l’assistance médicale, acquièrent de grands succès. Dans la société du Nord Vietnam avant 1975, on ne trouvait presque pas de fléaux sociaux comme la prostitution, la toxicomanie, la corruption, etc… et la sécurité sociale était considérée comme absolue.
A partir de 1975, de nombreux problèmes sociaux se posent non moins ardemment, dont un certain nombre a été exposé ci-dessus. L’œuvre de rénovation (1986) en elle-même est une réforme sociale grandiose dont l’envergure ne cède en rien à celle d’une révolution. L’abolition du régime de subventions budgétaires généralisées n’est pas seulement un problème économique, elle requiert aussi l’abandon des pensées et de la psychologie enracinées pendant des décennies (mais différentes au Nord et au Sud) et même une transformation du mode de vie. La lutte entre le nouveau et l’ancien demande du temps, mais à l’heure actuelle, le nouveau l’emporte, non seulement dans les villes, mais aussi à la campagne. Des modifications portant sur la législation, des réformes administratives et une série d’autres réformes accompagnent cette œuvre de rénovation.
Quand le pays a commencé à surmonter la crise économique, l’Etat a travaillé plus activement — grâce aux conditions requises — à réduire les écarts entre les niveaux de développement des régions, particulièrement entre la haute région, les hauts plateaux et la plaine. Dans les conditions financières encore restreintes, l’Etat a un programme de rehaussement du niveau de vie de la population montagnarde par le ravitaillement en vivres au même prix que dans la plaine (sans frais de transport), par la distribution gratuite du sel iodé (pour réduire le goître), des médicaments et du matériel médical, des manuels scolaires, etc, par le développement des communications, des transports et de l’information.
Sur tout le territoire, le programme visant à « éradiquer la famine, diminuer la pauvreté » se propage de jour en jour grâce au prêt de capital aux foyers en difficultés, à l’orientation professionnelle et même à la fondation des fonds de charité.
Dans les années récentes, la prévention de la contagion de la maladie du SIDA, la recherche de l’anéantissement de la prostitution, des jeux d’argent, de la toxicomanie, des sex-tours, du pillage, de la violence… attirent de plus en plus l’attention. L’œuvre est difficile, mais les résultats obtenus ont contribué à l’assainissement de la société.