LA POPULATION DU VIETNAM 13
La vie urbaine
La vie dans deux plus grandes villes du pays, Ho Chi Minh-ville et Hanoï, est très animée, même la nuit. Dans ces villes, les activités de service occupent une place de plus en plus importante. Les villes de 2e degré comme Hài Phong, Dà Nàng, Cân Tho… s’avancent peu à peu vers ce rythme, mais l’animation des activités industrielles, portuaires est plus nette. L’éclairage, les moyens d’information, de transport de toutes catégories, le déplacement de la foule, les besoins de consommation, d’habillement et de distraction donnent aux villes un fort pouvoir d’attraction envers la campagne environnante, se manifestant par des courants de marchandises, de capital, d’informations et des personnes plus denses aux alentours des villes.
Suivant l’importance de la ville, les problèmes de circulation, de construction, de pollution, d’évacuation de l’eau, des ordures préoccupent de plus en plus les différents échelons responsables de la gestion de la ville, ces problèmes n’étant complètement résolus dans tous les secteurs.
Les centres urbains moyens ou petits ont généralement un visage mi-urbain, mi-rural. Le mode de vie urbain n’a pas encore prévalu sur le mode de vie rural, ce qui a diminué l’attraction de ces centres urbains, sauf le calme et la salubrité de l’atmosphère. Puisque la majorité des centres urbains au Vietnam est d’envergure moyenne et petite, les rendre plus attrayants est une nécessité, particulièrement par l’intermédiaire de l’industrialisation.
Parmi ces centres urbains, quelques-uns doivent être remarqués par la construction de pôles d’attraction régionale (des métropoles). Les pôles régionaux demandent certaines conditions: ce sont des villes réunissant les fonctions du secteur tertiaire (habituellement appelé secteur des services, pris non seulement dans le sens de commerce, de bases de distraction, mais encore de banques, de centres commerciaux, d’information, d’administration, etc…) lui donnant le rôle d’une puissance déterminée, même au point de vue de la culture et de l’enseignement.
Autrefois, Hanoï, Hai Phong et Nam Dinh jouaient le rôle d’un triangle de puissance dans la plaine du Fleuve Rouge, par exemple. Comme les fonctions d’une ville ne sont pas immuables, la décadence d’une fonction capitale peut mener à la déchéance de la fonction régionale et de sa puissance. C’est le cas de Nam Dinh, la plus grande ville textile du Nord Vietnam. A sa place, apparaît le rôle de Ha Long (autrefois Hôn Gai) dans le triangle de développement du Nord (Hanoï-Hâi Phông-Ha Long). C’est logique pour le processus de développement des centres urbains, mais le problème qui pose est de laisser perdre définitivement ou non à Nam Dinh le rôle qu’elle avait dans le passé. Dans la plaine du Mékong, Cân Tho tend à jouer ce rôle — celui d’un pôle de puissance tendant à diminuer la dépendance de cette plaine au Nam Bô oriental, avant tout par rapport à Hô Chi Minh-ville.
Le cas le plus difficile est celui des provinces côtières du Centre Vietnam, dont les centres urbains sont établis dans les plaines — vallées des cours d’eau, et séparés les uns des autres par des contreforts. Ce n’est pas par hasard que dans cette région les centres urbains sont pour la plupart des cités municipales entourées seulement de chefs-lieux de district. La construction des pôles d’attraction de caractère régional devient nécessaire pour de nombreuses régions vastes mais séparées les unes des autres.
Un tel effort améliorera en même temps la vie dans les villes ou cités municipales, dans les centres urbains, particulièrement là où l’infrastructure ne satisfait pas encore les normes.