LA PLAINE DELTAÏQUE DU MÉKONG 9
A l’heure actuelle, le niveau d’instruction de la population est considéré comme l’une des infrastructures de première importance pour développer l’économie et la société. A ce point de vue, la situation de la plaine du Mékong est inquiétante. Sur une population de 15.850.600 habitants (1994), le nombre des élèves de différents degrés n’occupe que 18%, dont les élèves du primaire occupent plus de 75%. Plus le degré monte, moins nombreux sont les élèves: le cycle général de base occupe encore 20%, mais le cycle secondaire, seulement environ 4% du total des élèves. Au degré supérieur et universitaire, les étudiants ne sont que 6% du total des étudiants du pays, de 5 fois moins nombreux que ceux de la plaine du Fleuve Rouge, de 6 fois que ceux du Nam Bô oriental, et de 1,5 fois que ceux des haute et moyenne régions du Nord Vietnam (1994). Les élèves des écoles techniques sont les moins nombreux du pays, seulement supérieurs à ceux de Tây Nguyên.
Les chiffres sus-indiqués concernent toute la plaine. Avec une analyse plus détaillée, on découvrira un décalage de niveau d’instruction de la population des différentes provinces, sur la base des proportions entre les élèves de différents degrés et la population. Par exemple: les deux provinces Ben Tre et Kiên Giang ont des populations à peu près équivalentes (plus de 1,3 million d’habitants), le total des élèves de la première province est quelque peu inférieur à celui de la deuxième, mais à mesure que le degré monte, celui de Bén Tre dépasse nettement celui de Kiên Giang; et au degré supérieur et universitaire, Kiên Giang n’a aucun étudiant. Ben Tre et Tien Giang ont un total d’étudiants presque double de celui des autres provinces, mais seulement égal au quart (1/4) de celui de Cân Tho.
Le niveau d’instruction encore bas de la population de la plaine du Mékong ne peut conduire à la conclusion que ses habitants ne sont pas aussi studieux que ceux des autres régions. On ne peut expliquer en partie que cette plaine a des régions éloignées, et l’état des voies de communication, comme nous l’avons vu, cause de nombreuses entraves, surtout à la circulation des enfants, en dehors d’autres raisons comme la pénurie d’écoles et d’enseignants…
Quoique ce soit, l’élévation du niveau d’instruction de la population de cette plaine doit être considérée comme un point capital à résoudre le plus tôt possible.
Le réseau urbain de la plaine comprend essentiellement des chefs-lieux de provinces (cités municipales), des chefs-lieux de district de moyenne et petite envergure, mais répartis irrégulièrement
La plaine du Mékong a deux villes : Cân Tho (219.679 habitants) et Mÿ Tho (Ti’ên Giang) ( 115.864 habitants), 13 cités municipales et 76 chefs-lieux de district . Parmi les cités municipales, il y en a 5 ayant une population de plus de 100.000 habitants (Cao Lânh, Long Xuyên, Sa Déc, Gô Công, Rach Gia), particulièrement Gô Công avec une population de 187.261 habitants est encore plus populeux que le chef-lieu de province, Mÿ Tho; et 4 de près de 100.000 habitants (Soc Tràng, Bac Liêu, Cà Mau, Vïnh Long), 4 autres d’environ 50.000 habitants (Tân An, Trà Vinh, Châu Dôc, Bén Tre). Ces cités municipales sont essentiellement les chefs-lieux de province.
Les chefs-lieux de district ont une population très variée, de plus de 2 mille habitants à plus de. 20-30 mille (par exemple: Hà Tiên: 31.312; Gia Rai relevant de Minh Hâi: 39.661). Ces chefs-lieux de district si populeux commencent à avoir un aspect urbain, même dans le mode de vie. L’île Phü Quô’c a le centre urbain Duong Dông (11.592 habitants), chef-lieu de l’île.
La concentration des chefs-lieux de district et des cités municipales ressort nettement à la bande d’alluvions aux deux rives des Fleuves Antérieur et Postérieur, tandis que les régions côtières, les dépressions (Dông Thap Muoi, quadrilatère Long Xuyên) et la presqu’île Cà Mau, sont plus vastes mais peu populeuses.
En général, la plaine du Mékong est encore une vaste campagne; les cités municipales et chefs-lieux de district ne se trouvent que le long des routes nationales et interrovinciales, particulièrement aux croisements ou aux centres de rayonnement des canaux, par exemple les chefs-lieux de district Phung Hiep, Ngã Bảy. Cette situation certainement demandera du temps pour le changement.
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Presque toutes les cités municipales, les chefs-lieux de district de la plaine sont des points de concentration du riz et des produits aquatiques et marins. Parmi les fonctions courantes qu’un chef-lieu de province doit accomplir, celle de centre commercial surgit au premier rang. Dans l’état actuel comme dans l’avenir, la ville Cân Tho joue lé rôle le plus important: dans tous les programmes d’étude sur la plaine du Mékong, cette ville est proposée comme « métropole » (plaine du Mékong), en contrepoids avec Ho Chï Minh-ville (NEDECO, document cité).
La position géographique de Cân Tho est remarquable : sur la rive droite du Fleuve Postérieur, à mi-chemin de la Nationale 1A reliant Hô Chï Minh-ville et la cité municipale Cà Mau, et aussi au croisement des voies de Châu Dô’c-Long Xuyên, de Hà Tiên-Rach Giâ, de Bac, Liêu-Sôc Trâng (voies routières et fluviales), Cân Tho occupe bien la position centrale. Peut-être pour cette raison qu’avant 1945, Cân Tho était surnommé Tây Dô (Capitale de l’Ouest). Cette ville est encore située sur la voie fluviale reliant les cités municipales, les centres urbains aux rives du Fleuve Postérieur avec Phnom Penh (Cambodge), et naturellement, en aval avec le Bien Dông. Ainsi dans l’avenir, elle pourra être la porte des pays aux cours moyen et inférieur du Mékong, si les projets d’amélioration de ce fleuve sont mis en œuvre. La zone d’influence de Cân Tho pourra s’étendre largement.
La ville a l’aérodrome Trà Nóc, l’usine électrique Trà Nóc, le port accessible aux navires de 10.000 tonnes. L’Université de Cân Tho et le Centre de technique agricole à Cân Tho font de la ville un centre culturel et de technique agricole très connu. Un secteur industriel en voie de construction va compléter les usines mécaniques de fabrication des accessoires de machines agricoles, des entreprises de confection, de maroquinerie, de produits chimiques de base déjà existantes.
Les autres cités municipales remarquables sont Châu Doc, Long Xuyên (aux frontières avec le Cambodge), Mÿ Tho et Cà Mau.
