LA PLAINE DELTAÏQUE DU MÉKONG 10
L ‘environnement au delta du Mékong a des côtés en état d’alerte
Dans tout le pays, chaque région a des problèmes de l’environnement à résoudre; évidemment il faut avant tout s’occuper des côtés les plus importants. Dans la plaine du Mékong, c’est l’environnement maritime comme sus-indiqué, et l’environnement forestier.
Les forêts du delta ont deux constituants essentiels : les forêts submergées d’eau de mer et les forêts de cajeputiers. Dans la zone Thât Son comme sur les îles du golfe de Thaïlande (île Phü Quô’c, les archipels An Thoi, Tho Chu, Bînh Tri, Nam Du, Hâi Tac et les îles Hôn Tre, Hôn Râi, Hèn Nghê), sur la terre grise épuisée provenant des roches et du sable, des schistes, on trouve encore des forêts de plantes oléagineuses, de chênes, d’unonas, de châtaigniers… avec des produits forestiers comme le rotin, des plantes médicinales de toutes espèces.
Par rapport à la superficie totale du delta, celle des forêts submergées d’eau de mer n’est pas grande, mais notable par rapport aux autres forêts submergées de la région et du monde. Auparavant, elle s’élevait à 363.700 ha, mais actuellement n’en est qu’environ la moitié, à cause d’une exploitation arbitraire pour le chauffage, les brûlis et les rizières, surtout pour l’élevage des écrevisses. On doit se rappeler que pendant la guerre, les forêts submergées de Minh Hài étaient détruites en grande partie par les produits toxiques chimiques largués par l’aviation américaine (en vastes bandes comme on peut voir sur les photos aériennes). Tout cela a restreint rapidement la superficie pendant un temps relativement court.
Les conséquences de la destruction des forêts submergées dans l’eau saline ne se limitent pas à la perte des forêts. A Soc Trâng par exemple, la superficie des forêts submergées en 1987 était de plus de 3.000 ha; au milieu de 1996, il n’en reste qu’environ 500 ha de forêts épuisées. La destruction des forêts a causé la sécheresse fréquente et prolongée dans cette région: à Vinh Châu, la pluviosité en 1994 n’est plus que de 531 mm, influant désastreusement sur la production agricole. Par défaut de forêt protectrice, la côte s’éboule fréquemment au temps de grandes pluies et d’orages. Durant la période de mousson d’octobre 1994 à mars 1995, la côte s’éboulait sur plus de 100 m du côté de la terre ferme. On peut aussi se plaindre de l’ardeur de détruire les forêts submergées pour étendre la surface des carrés d’écrevisses: le résultat final est que la forêt disparaît mais le rendement en élevage des écrevisses diminue de jour en jour.
Ces dernières années, grâce à la politique de confier la terre et la forêt, la gestion des forêts s’est quelque peu améliorée. On peut constater cela à U Minh: les exploitations forestières de l’Etat ne gèrent plus que 4.000 ha sur un total de 30.000 ha; le reste est confié aux paysans de la localité. L’exploitation forestière est limitée, l’afforestation par la population est plus efficace; la surface des forêts incendiées est contrôlée annuellement.
Il y aura encore beaucoup à faire pour protéger et améliorer l’environnement du delta, non seulement maritime et forestier, si on désire que la plaine conserve longtemps ses immenses potentialités.
Le niveau de vie de la population de la plaine deltaïque du Mékong est beaucoup meilleur qu’auparavant, mais l’état de pauvreté subsiste.
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Grâce aux activités de production de marchandises de grande envergure, le delta du Mékong a fourni au pays une quantité considérable de produits agricoles et aquatiques pour la consommation dans le pays et pour l’exportation. En comparaison avec le delta du Fleuve Rouge, si la valeur totale du PIB du delta du Mékong est quelque peu supérieure (en 1994 de 1.000 milliards de đồng vietnamiens), la valeur totale de production agro-sylvicole est de 1,7 fois et celle des produits aquatiques de 1 I fois celle du delta du Fleuve Rouge. Le delta du Mékong ne le cède au delta du Fleuve Rouge qu’en valeur totale de la production industrielle (environ moins de 1,5 fois), en construction et en service.
Le rythme d’accroissement du PIB pendant la période 1990-1994 de tout lé delta n’est que 4,6%. An Giang, Cân Tho, Kiên Giang ont un rythme d’accroissement assez régulier et le plus haut; les autres provinces ont un rythme plus bas (de 1,9% à 3,5%), sauf Long An ayant un rythme d’accroissement négatif.
Le PIB moyen par habitant de toute la plaine atteint la moyenne de tout le pays, environ 200 USD/hab., soit encore plus bas que celui du Fleuve Rouge (1994). Seuls ceux des 4 provinces Kiên Giang, Tien Giang, Cân Thơ, An Giang dépassent 200 USD/hab., ceux des autres provinces sont encore inférieurs à ce niveau. Ainsi, il n’y a pas de province ni trop riche, ni trop pauvre comme au Nam Bæ oriental.
Néanmoins, il y a une différenciation entre riches et pauvres dans la population. Il s’est déjà produit le remembrement des terres aux mains d’un certain nombre de riches, et le transfert du droit d’usage de la terre des foyers de paysans aux autres: c’est une situation qui n’aurait pas dû se reproduire.
Dans la plaine du Mékong, les Viêt constituent la majorité absolue. En outre, il y a encore des Hoa, des Khmers et des Chăm, mais le total de ces trois ethnies est tout au plus 1,5 million de personnes. Ces communautés vivent entremêlées, mais les Khmers se rencontrent le plus aux rebords côtiers (par exemple à Sôc Trang) ou aux régions de montagnes et de collines de Kiên Giang et An Giang.
Les travaux d’investigation-pilote réalisés montrent que si on distingue les foyers riches, les foyers à recettes moyennes, les foyers à recettes basses et les foyers pauvres, il y a une nette distinction de niveau de vie entre ces communautés. Les Hoa ont le niveau de vie le plus élevé: seulement 15% de leurs foyers à niveau de vie bas, contre 36% chez les Viêt et 20% chez les Khmers. Les foyers pauvres se rencontrent chez les Viêt (5%), mais généralement chez les Khmers (52%). La différenciation entre riches et pauvres dans ces communautés commence par ie mode de travail: pendant que les Viêt s’occupent de la riziculture, les Hoa ont rapidement changé la structure des cultures, vaqué aux métiers d’appoint, tandis que les Khmers n’ont que des procédés de culture arriérés dans les régions dont les conditions naturelles sont peu favorables, essentiellement dans les terres d’eau saline.
L’Etat a établi des programmes d’aide aux Khmers pour diminuer le nombre de foyers pauvres, par la vulgarisation des connaissances scientifiques et techniques, la subvention de capitaux et le renforcement des établissements scolaires et médico-sanitaires.