LA DIVERSITÉ DU PAYSAGE 10
Les fléaux naturels menacent de jour en jour plus sérieusement la stabilité de l’environnement tropical
Le Vietnam, par sa situation géographique, subit annuellement des fléaux naturels connus comme les typhons, les inondations, la sécheresse, pour ne mentionner que les plus grandes catastrophes naturelles. Dénommés fléaux, ils apparaissent pourtant suivant des lois, en des temps déterminés, et ainsi ne peuvent pas être considérés comme inattendus.
Les données statistiques montrent que pendant ces 20 dernières années, les crues et les inondations deviennent de plus en plus grandes en ampleur et en intensité. Les plus grandes crues se sont produites en 1971 sur le Fleuve Rouge et le Thâi Binh; en août 1973 sur le fleuve Mâ; en septembre 1978 sur le Mékong et la rivière Câ; les crues de balayage sur les affluents de la rivière Dà, à Lai Châu, à Son La en 1991, à Quàng Tri en 1992, à Phü Yên; Khanh Hôa, Bînh Thuân en 1993, à Dac Lac en 1992, et récemment une grande inondation comme on en vit rarement se prolongeant pendant 5 mois dans la plaine du Mékong en 1994, entraînant la mort de centaines de personnes et des ravages de centaines de milliards de dong. Ce qui se répète en 1995 et même en 1996. L’intensité et la fréquence des fléaux naturels semblent donc chaque jour plus grandes.
Les données statistiques montrent aussi que les typhons et les dépressions atmosphériques tropicales ont aussi une tendance analogue : en 1978, le Vietnam subissait 10 typhons; aux années 1980, 1984, 1985, 1989 chaque année 9 typhons; en 1993, 12 typhons et une dépression atmosphérique tropicale. Les grandes pluies occasionnées par les typhons et les moussons sont de plus en plus répandues avec des précipitations de 500 à 700 mm; exceptionnellement une pluie de deux jours a déversé à Hoà Duyêt (les 1er et 2 octobre 1985) jusqu’à 1.680 mm d’eau, hauteur équivalente aux précipitations de Hanoï pendant une année.
Les sécheresses se produisent tous les ans, dans une région ou dans une autre. On peut citer la sécheresse prolongée à Quâng Bïnh-Quâng Tri en 1993, détruisant irrémédiablement des dizaines de centaines d’hectares de ces provinces pauvres.
On considère souvent que ces fléaux naturels se produisent hors de la volonté de l’homme, mais cette observation n’est qu’à moitié exacte. Dans de nombreux cas, leur intensité dépend des activités même de l’homme et des actions négatives qu’il a infligées à la nature. Par la destruction de la couverture forestière, il a préparé le terrain pour que l’érosion puisse développer toute sa puissance destructrice, ou désagréger des terres alluvionnées côtières.
Nous avons dit ci-dessus, au Chapitre 11, que la tectonique du territoire du Vietnam n’est pas complètement stable. Pendant ces 10 dernières années, le phénomène de cassure s’est manifesté dans les Hauts-Plateaux du Tây Nguyên, au Nam Bô oriental, à Son La et en certains autres endroits. L’homme ne peut que prévoir les fléaux causés par les facteurs endogènes, et prendre des mesures préventives, mais il est absolument incapable de les annihiler.
L’environnement sain de plusieurs régions est en train
d’être menacé, parfois gravement, par des accidents techniques
Comme dans de nombreux pays en voie de développement, l’environnement du Vietnam est en train de se dégrader, particulièrement dans les zones de concentration de la population, dans les secteurs industriels, dans les ports.
Les formes suivantes de pollution existent déjà : pollution de l’eau par les déchets industriels (dans les cours d’eau Dông Nai, Tô Lich, Cua Câm, etc.), pollution atmosphérique, du bruit, de l’eau dans les grandes villes (Hanoï, Ho Chi Minh-ville, Dà Nâng), pollution par la poussière autour des mines, des bases industrielles (Hon Gai, Bim Son, les cimenteries en général). On a découvert des cas de pluies acides, de pollution chimique. Si les formes de pollution se montrent peu visibles pour qu’on puisse s’en rendre compte, leurs effets sont durables : la dioxine, par exemple, fait encore des ravages sur le corps humain plus de 20 ans après la fin de la guerre.
L’usage des engrais et des insecticides dans l’agriculture influe certainement sur l’eau de surface et souterraine, mais ces conséquences ne sont pas encore connues complètement.
En conclusion, pour assurer sa qualité de vie dans l’avenir, l’homme doit être très prudent!