HANOÏ ET SES ENVIRONS 2
Des efforts peu fructueux pour agrandir l’espace d’Hanoï après 1954
Pendant presqu’un millénaire d’existence, l’espace d’Hanoï ne s’agrandissait plus beaucoup par rapport aux anciennes limites. On agrandissait son potentiel habitable par le comblement des lacs et des mares et par l’obstruction de certaines portions de cours d’eau (par exemple on boucha l’estuaire du Tô Ljch, appelé jadis la porte Hà Khâu, et qui devint la rue des Voiles), et en urbanisant les villages inclus dans l’étendue de la capitale.
Il faut aussi mentionner que Hanoï fut ravagée plusieurs fois par les troupes d’envahisseurs, par les disputes de pouvoir entre les seigneurs féodaux au cours de l’histoire. Et à chaque fois, temples, palais, pagodes étaient détruits ou endommagés davantage, et la population devait évacuer. Dans le dernier demi-siècle, Hanoï n’élargissait pas beaucoup son espace géographique, à cause de la guerre, mais aussi par la politique limitant l’immigration, par le non-encouragement (ou même l’interdiction) de construire des maisons de particuliers et autres mesures. Le fonds foncier et de logement donc n’augmentait pas beaucoup. A vrai dire, le gouvernement avait fait construire un certain nombre de logements collectifs sous forme d’immeubles à plusieurs étages dispersés en certains endroits aux alentours d’Hanoï, mais ces constructions ne parvenaient pas à rattraper le rythme de l’accroissement naturel et mécanique de la population de Hanoï. Il en résulte que l’espace urbain d’Hanoï au fur et à mesure se restreint, particulièrement dans les anciens quartiers.
C’est pendant les années 70, au cours du mouvement d’union des provinces dans l’espoir de créer des forces nouvelles (la volonté d’avoir une population de 1 à 1,5 million d’habitants pour chaque province était hissée au premier rang), que les limites d’Hanoï s’élargirent mais sans l’observation d’aucune loi du développement urbain, surtout vers l’ouest et le nord.
Les limites ouest d’Hanoï atteignaient la rivière Dà et ainsi comprenaient les districts Hoài Duc, Thach That et Ba Vi, et même le mont Ba Vi; au nord, ces limites franchissaient le Fleuve Rouge, englobaient les districts Mê Linh, Soc Son, Dông Anh et Gia Lâm (au-delà de Yên Viên, et ainsi comprenaient aussi une portion de l’amont de la rivière Duong) et au sud-est, tout le district Thanh Trï.
Ainsi, en dehors des 4 arrondissements urbains (Hoàn Kiê’m, Ba Dinh, Hai Bà Trung, Dong Da), Hanoï comptait en plus 11 districts et 2 cités municipales Son Tây et Hà Dông. Sa superficie en ce temps atteignait 2.139 km , la population 2,878 millions avec une densité de 1.346 hab/km . L’expansion irrégulière de la superficie d’Hanoï en réalité visait à lui procurer un fonds de terre agricole et un fonds de terre pour construction.
Comme conséquence de l’agrandissement de ses limites, Hanoï au lieu de faire progresser son processus d’urbanisation, devint de plus en plus ruralisé, premièrement par un plus haut pourcentage des paysans en comparaison avec celui des citadins, et deuxièmement par le mode et le niveau de vie non pas tellement différents de ceux de la campagne.
Alors, le gouvernement planifia l’élaboration de certains points industriels en banlieue comme dans les secteurs Duôi Ca, Hai Bà Trung, Gia Lâm… La plupart d’entre eux étaient des petites ou moyennes entreprises à industrie légère, ne créant pas une attraction et une zone d’influence forte. Un effort de ce côté s’exprima très nettement dans l’idée de construire « la nouvelle capitale » à Xuân Hôa, près du lac Dai Lai du district Me Linh. mais ce projet en lui-même n’était pas faisable, d’abord par l’incompatibilité avec les souhaits populaires, ensuite par pénurie des capitaux pour construire les logements et les bases d’infrastructure nécessaires à un grand centre urbain. Quelques écoles supérieures (d’architecture, de construction, de pédagogie supérieures Hanoï 2) et quelques usines (de bicyclettes Xuân Hôa, de serrures Viêt Tiep) furent transférées vers la nouvelle capitale. Mais après quelques années, les écoles supérieures furent autorisées à revenir sur Hanoï. Le’programme du nouveau Hanoï est considéré comme clos à la fin des années 80.
Au début des années 90 est prise la décision de rétrécir la superficie de la capitale, comme on la connaît actuellement. La ville ne comprend plus que 4 arrondissements urbains et 5 districts suburbains (Sôc Son, Dông Anh, Gia Lâm, Tu Liem, Thanh Tri) avec une superficie totale de 920,5 km2 dont 40 km par arrondissements urbains. La population est seulement de plus de 2.1 millions cohabitants avec pour moitié une population urbaine, ce qui engendre un étouffement des habitants des 4 arrondissements; la densité de la population atteint plus de 24.000 hab/km2 . On peut imaginer combien de problèmes qui sont posés à l’environnement qui ne sont toujours pas bien résolus, comme on verra par la suite.
Début 1996, un nouvel arrondissement — Tây Hô — est créé et fin 1996, les trois autres nouveaux — Câu Giay, Thanh Xuân et Gia Lâm — sont constitués, mais cette fois, par un processus d’urbanisation rapide conforme aux lois et non plus par le « volontarisme ».