EDIFICATION D’UNE ÉCONOMIE AGRICOLE ET INDUSTRIELLE PROSPÈRE 18
Sur dix travailleurs ayant un emploi, un est fonctionnaire ou travailleur de l’Etat
Les statistiques « travailleurs dans les branches économiques de 1992 suivant les composantes économiques » (Annuaire statistique de 1993) montrent que parmi 31.818.900 travailleurs dans tout le pays, 3.038.300 sont employés par le secteur d’Etat, rémunérés par le gouvernement même s’ils sont ouvriers dans les entreprises.
Si on retranche les activités de services (suivant la classification exposée ci-dessus), le nombre de travailleurs salariés dans ces branches du domaine de l’Etat atteint 1.679.000, c’est-à-dire plus de la moitié.
On compte 666.500 personnes dans l’enseignement et la formation; 286.500 dans le commerce; 165.000 dans l’assistance médicale, l’assurance sociale et le sport; 155.500 dans les organes de gestion administrative; 137.300 dans les communications et les transports; 71.800 dans les finances, le crédit, les banques et l’assurance d’Etat ; 14.0 dans les postes et télécommunications; 41.800 dans les organes scientifiques; 26.500 dans les arts et la culture; 23.400 dans l’habitat, les services publics; 11.900 dans le ravitaillement en matériel et 15.0 dans les autres branches non productives matériellement.
Ces données montrent que, après le commerce, les deux branches de l’enseignement et la formation et de l’assistance médicale ont le plus grand nombre de cadres, ce qui prouve non seulement leur importance, mais aussi les efforts que déploie un pays pauvre pour se développer. Puisqu’ils sont rémunérés par l’Etat, celui-ci peut les affecter à n’importe quel endroit selon les besoins, même dans les régions éloignées, et grâce à cela, assurer le fonctionnement régulier des activités de services au gouvernement.
Les employés du gouvernement ont un salaire peu élevé, parfois plusieurs fois inférieur à celui des employés des entreprises privées ou des sociétés étrangères, mais en compensation, ils ont un emploi sûr, jusqu’à la retraite, à partir de laquelle ils bénéficient d’une rémunération de l’assurance sociale.
Une branche de service en voie de développement: le tourisme
Parmi les branches de service du Vietnam, le tourisme a tendance à se développer rapidement. C’est la branche au caractère le plus « international »: en 1994, le nombre de touristes étrangers au Vietnam a atteint le chiffre d’un million (augmentant de 300.000 par rapport à 1993). Les touristes vietnamiens étaient au nombre de 3,2 millions, augmentant de 28% par rapport à l’année précédente. La recette totale atteignit environ 4.000 milliards de d’ông, y compris les 210 millions d’USD (augmentant de 28%); le versement au budget national fut le double de celui de 1993.
Par rapport aux pays de l’Asie du Sud-Est, les recettes du tourisme au Vietnam sont encore modestes, mais il faut savoir que cette branche ne s’active réellement qu’à partir de 1990, après la période d’ouverture. Auparavant, la psychologie de méfiance envers les étrangers (vis-à-vis de l’entrée des « éléments néfastes », des espions, etc… ce qui s’était produit d’ailleurs) empêchait la large ouverture au monde. De nos jours, cela n’existe plus.
Le tourisme intérieur semblait ne pas exister auparavant, car les déplacements dans le pays n’étaient pas aisés. Chaque ministère, chaque branche possédait des « maisons de repos » aux frais du gouvernement, pour recevoir annuellement en été des cadres, des ouvriers bénéficiant de billets de villégiature, aux frais du syndicat. Ce temps aussi est révolu.
Les améliorations de la politique extérieure ont aidé le tourisme à se développer rapidement. Après 1990, le nombre des visiteurs entrant au Vietnam augmentait de jour en jour, avant tout les Vietnamiens résidant à l’étranger, puis les visiteurs de l’Europe occidentale, de l’Asie du Sud, du Sud-Est, d’Australie, etc… et récemment, d’Amérique.
Peut-être dans les premiers temps, la plupart des visiteurs étaient curieux de voir comment le Vietnam était rénové et ouvert, pourquoi dans un bref délai, il avait pu s’échapper d’une grave crise, ce qui était inattendu de l’avis de la plupart; d’autres désiraient revoir « l’ancien champ de bataille » où ils avaient gaspillé une partie de leur vie à des causes désespérées, où leurs amis s’étaient sacrifiés, etc…
Les ressources touristiques du Vietnam les plus variées sont les paysages naturels et en réalité, le Vietnam ne manque pas de sites pittoresques, dont quelques-uns sont classés (comme la baie Ha Long, reconnue par l’UNESCO comme un patrimoine culturel du monde). Les vestiges historiques abondent: chaque localité a ses pagodes, ses temples, ses fêtes traditionnelles attirant les visiteurs nationaux et étrangers.
Pourtant, le désir des touristes venus en Asie du Sud-Est, y compris au Vietnam, n’est pas seulement de contempler les beaux paysages d’une nature tropicale humide (commune à tous les pays de la région) mais aussi d’étudier les coutumes et habitudes des habitants, les traits caractéristiques de l’art et de la culture, des modes de vie antiques encore conservés.
Ainsi, là où ces 2 côtés, beaux paysages et vestiges historiques culturels, s’allient, les visiteurs affluent et séjournent longtemps. Il faut y ajouter les conditions de déplacement et de séjour, par exemple l’aérodrome international, les hôtels de haut gamme et populaires, les services de tout ordre. A ce point de vue, Hanoï, Hô Chi Minh-ville, Dà Nâng, Hue, Nha Trang, Hai Phông etc… rassemblent les meilleures conditions.
Dans les conditions actuelles, Hanoï a la priorité d’être capitale depuis près d’un millénaire et ses environs ont des groupements historiques célèbres, des fêtes caractéristiques. De Hanoï, on peut gagner facilement la baie de Ha Long, la forêt de Cüc Phuong, Hài Phông, Càt Bà et en général, les provinces de la plaine du Fleuve Rouge comme celles de la moyenne région avoisinante, et surtout la province de Ninh Binh considérée récemment comme un grand centre de tourisme. Hô Chi Minh-ville reçoit le plus de visiteurs car elle est dotée d’une bonne infrastructure, d’une conjoncture favorable aux affaires, de voies de communications favorables menant aux jardins de la plaine du Mékong.
Dà Nâng et Hué se complètent: Dà Nâng conserve encore des vestiges de la civilisation chăm, tandis que Hue était l’ancienne capitale d’une dynastie impériale. Nha Trang ressemble à Dà Nâng du côté des vestiges châm (Pô Nagar), mais est plus entretenue devenant un site pittoresque, avec son climat modéré qui permet la baignade en mer pendant toute l’année. Evidemment les autres localités comportent aussi des sites pittoresques et des traits culturels caractéristiques pouvant attirer les visiteurs, mais comme l’infrastructure est encore rudimentaire, les visiteurs n’y séjournent pas longtemps.
Pour développer le tourisme au Vietnam, il reste encore beaucoup de problèmes à résoudre. Pour transformer un beau paysage en un point touristique, l’homme doit investir pour le restaurer discrètement, améliorer sa beauté sans faire perdre son caractère original. C’est un art! Actuellement, surgit le danger de la dégradation des beaux paysages, à cause de l’absence de recommandations aux visiteurs, surtout aux visiteurs nationaux, pour éviter la détérioration de l’environnement. Pour les vestiges historiques et culturels, cela est indispensable.
Il faut encore étudier soigneusement les itinéraires touristiques, élever le niveau des guides, améliorer l’attitude d’accueil, le marketing, la propagande, éditer des guides touristiques, varier le programme du visiteur, etc…, en somme, transformer les activités touristiques en un art attractif pour le touriste, pour qu’il revienne à nouveau.
Jusqu’en 1994, le secteur du tourisme vietnamien ne dispose que de 418 hôtels et centres d’accueil avec plus de 13.000 chambres, mais celles qui satisfont aux normes internationales manquent encore. Récemment, on compte environ 200 hôtels mini, mais ce chiffre est encore trop modeste.
« L’attraction de ce pays est la nature, l’histoire et la culture nationale », voici l’opinion de la plupart des visiteurs étrangers. Maintenir cette attraction, c’est la mission du service touristique du Vietnam.