EDIFICATION D’UNE ÉCONOMIE AGRICOLE ET INDUSTRIELLE PROSPÈRE 10
Edifier une agriculture vietnamienne efficace dans l’avenir
A l’heure actuelle, personne ne peut contester les progrès admirables de l’agriculture au Vietnam. C’est le résultat de l’investissement continu et persévérant du gouvernement, du travail silencieux mais dynamique du paysan, particulièrement des femmes, des scientifiques et techniciens agricoles.
L’agriculture vietnamienne n’est pas encore émancipée d’une agriculture traditionnelle, essentiellement parce que la mécanisation n’est pas encore répandue. Deux facteurs expliquent cet état: primo, les lopins de terre dont l’agriculteur est propriétaire sont limités en surface, et secundo: les travailleurs sont en excédent à la campagne.
Le passage à une agriculture moderne et industrialisée demande du temps, car de nombreux problèmes restent à résoudre, parmi lesquels la coopération volontaire entre les foyers agricoles pour avoir une surface agricole suffisamment vaste permettant l’usage de machines — en résumé, une réforme de l’espace agricole — et la reformation d’un certain nombre d’agents agricoles à la base pouvant gérer le fonctionnement de la production agricole comme des directeurs d’usine. Les conditions d’information et de liaison avec le marché mondial, les voies et les moyens de transport sont indispensables à une telle gestion.
En réalité, l’agriculture actuelle du Vietnam ne produit plus suivant sa tradition: de plus en plus ses besoins croissent envers les industries en amont, par exemple l’industrie mécanique produisant des machines agricoles, l’industrie chimique produisant des engrais et des pesticides…, l’industrie énergétique et même l’industrie de la contruction.
Elle demande aussi du secteur de service d’indéniables besoins en crédit, des assistances scientifiques et techniques, des informations sur le marché, des compagnies intermédiaires pour l’exportation des produits.
De plus en plus on se rend compte que l’union de la branche agricole avec celle de transformation des produits alimentaires (auparavant artificiellement détachées car sous la gestion de deux ministères différents) intensifie le développement et l’efficacité des branches industrielles en aval de la production. Celles-ci deviennent maintenant des branches industrielles dynamiques au Vietnam et contribuent pour une part notable à l’accroissement du PIB.
L’industrialisation et la modernisation de l’agriculture au Vietnam peuvent choisir entre deux directions. Néanmoins, on peut dire tout de suite que le développement suivant le modèle de l’agriculture capitaliste à haut rendement comme celle des Etats-Unis ou même de la France n’est pas seulement inaccessible mais encore incompatible avec l’orientation socialiste.
La deuxième direction consiste à maintenir une agriculture du paysan, mais du paysan de nouveau type, instruit en sciences et techniques, une agriculture multiforme dans laquelle non seulement les cultures sont variées, mais aussi les produits de transformation, ceux de l’élevage, de la culture, de la pêche, des produits aquatiques. C’est une agriculture biologique, bien que difficilement réalisable mais il faut y parvenir, avec la régulation de l’équilibre entre la production et l’environnement.
Peut-être la crainte d’une pénurie de vivres pouvant se produire à cause des fléaux naturels imprévus et surtout de l’accroissement incontrôlé de la population empêche cette union d’avoir des résultats immédiats. Mais les calculs de Vô Tong Xuân montrent que, malgré que la population du Vietnam, suivant les prévisions, puisse atteindre 82 millions en l’an 2000 et 120 millions en 2020, il suffirait au Vietnam de produire 24 millions de tonnes de riz pour la nourriture de l’homme et 6 millions de tonnes pour d’autres buts. Ces calculs reposent sur l’espoir qu’avec l’amélioration du niveau de vie en général et le changement de menus en particulier, les protides dans la viande et dans les poissons occuperont une part de plus en plus grande dans l’alimentation et la dose de riz indispensable à chacun diminuera, comme ceci s’est produit dans les pays développés.
Cela convient au « seuil » inévitable pour la production des plantes vivrières : les terres de culture ne s’élargissent que difficilement (c’est pourquoi au début de 1995, une ordonnance interdit formellement d’utiliser la terre cultivable à un autre but, particulièrement à la construction), la productivité des cultures atteindra à un moment donné un plafond et l’homme dans l’avenir, avec le développement des sciences et de la technique, particulièrement les sciences et techniques agricoles et l’industrie de transformation, devra trouver de nouveaux produits afin de se maintenir en vie.