L’ORGANISATION TERRITORIALE DES DÉCENNIES DU Ille MILLÉNAIRE
Dans l’édification et la défense de la Patrie, le peuple vietnamien ne cesse pas d’embellir son pays par des ouvrages de réforme de la nature et des œuvres culturelles. Nombreux sont les ouvrages détériorés par les guerres, mais il les avait laborieusement et patiemment reconstruits, presque sans relâche, de génération en génération.
Depuis ces quelques dernières décennies, le pays était comme un gigantesque chantier de construction : dans presque toutes les localités, apparaissaient chaque jour de nouvelles routes, des gares, des ponts, des aérodromes, des entreprises et des zones industrielles, des centres urbains et même de nouvelles villes. Les cartes actuelles ne sont pas encore terminées qu’elles sont déjà dépassées par les espoirs et même par la réalité. Et ce qui était des « vœux » pendant ces dernières années doit céder la place aux nouveaux, plus ambitieux.
Ces vœux ne sont pas irréalistes, mais formulés sur la base des résultats acquis dans chaque année. Si pendant les années 1992-1994 (en réalité quelques années auparavant), les scientifiques des organisations internationales comme de la Banque mondiale ou de l’Université Harvard, intéressés par les premiers résultats du Vietnam sur la voie de « rénovation », cherchaient à analyser les difficultés et les avantages que le Vietnam pourrait rencontrer dans la voie du « dragon prenant son vol », en 1995, les auteurs de la Géographie universelle du Centre Reclus ont prévu dans le Vietnam « l’émergence d’un nouveau dragon ».
Néanmoins, l’Etat du Vietnam a toujours averti la population d’un danger de récession et que les réalisations acquises au prix de milliers de peines ne sont que les premiers résultats.
Un objectif à atteindre
Le vrai objectif à atteindre du Vietnam est « le peuple riche, la nation puissante, la société équitable et civilisée », déterminé par le Gouvernement du Vietnam, et reconnu non seulement par certains chercheurs du Vietnam mais encore par quelques scientifiques étrangers, par exemple David O’Dapice de l’Institut de développement économique de l’Université Harvard.
Pour atteindre cet objectif, le développement économique du pays doit certainement être solide (maintenir continuellement une vitesse de développement élevée, sans nuire à l’environnement) et stable (exprimé par l’efficacité de la loi, par la qualité de la machine administrative, et avant tout par la stabilité politique). L ‘équité sociale est une grande orientation des activités (et même des plans) de développement socio-économiques, assurant les mêmes chances aux régions, aux localités et même aux individus en vue d’atteindre les objectifs déterminées.
On peut se rendre compte que si l’équité sociale n’est pas assurée, la stabilité sera influencée, surtout la stabilité sociale, et réciproquement, et à leur tour, toutes deux influeront sur la solidité. On peut avoir des raisonnements analogues sur d’autres points de vue pour examiner la situation.
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Pour atteindre l’objectif commun, le plus difficile serait le troisième volet (la société équitable et civilisée). On peut voir, dans le cours du développement, par la lourde charge de la succession, un net décalage en richesse entre les diverses régions, comme le montrent les différentes valeurs du PIB (voir Chapitre I). Pendant 10 années de rénovation, la vie de la population dans tout le pays s’est réellement améliorée, mais la différenciation entre riches et pauvres est de jour en jour plus accentuée au lieu de diminuer.
Cette situation a été remarquée par de nombreux savants, surtout quand les deux plus grands pôles du pays: Hanoï et Hô Chi Minh-ville, avec les triangles de développement correspondants, surpassent de loin toutes les autres parties du pays en développement économique. Cela a conduit F. Auriac et Christian Taillard (1994), dans l’Atlas du Vietnam, à émettre l’hypothèse que le Vietnam pourrait être scindé en deux dans la zone même de Hué-Dà Nàng: le territoire de l’ancien Nord Vietnam subissant l’influence de Hanoï et l’ancien Sud Vietnam, celle de Hô Chi Minh-ville. Pour empêcher cette scission, que les auteurs remarquent qu’elle s’est produite deux fois dans l’histoire, il faut essentiellement élever Thua Thien-Hue et Quâng Nam-Dà Nâng au rang d’une unité socio-économique capable d’être le contrepoids des triangles du Nord et du Sud. Cette opinion est soutenue par les investigateurs français du groupe DATAR quand ils collaborent avec le Vietnam dans l’étude de l’organisation territoriale du Centre Vietnam.
Les avis de bonne intention des scientifiques étrangers concordent avec ceux de la partie vietnamienne quand un programme capital de l’Etat relatif à l’étude de l’organisation territoriale pour le développement du Centre Vietnam fut publié (comme exposé ci-dessus) mais l’avis pessimiste sur la scission éventuelle du pays peut être considéré comme « un scénario de l’impossible ». On peut se rappeler que le Vietnam était deux fois scindé, mais la première fois par la dispute du pouvoir entre les seigneurs féodaux, et la deuxième imposée par des puissances étrangères pour créer une ligne de démarcation provisoire, mais non par le peuple.
Il y a encore un deuxième scénario avancé par quelques scientifiques vietnamiens: tout d’abord, il faut concentrer toutes les forces du pays pour enrichir davantage ces deux triangles, et sur cette base, réunir des conditions pour aider les autres provinces. Ce deuxième scénario ne peut être considéré comme acceptable, car l’écart entre les triangles développés et les régions restantes serait de jour en jour plus accentué et plus ardu (et ainsi il conduirait à des conséquences socio-économiques imprévues).
On peut aussi mentionner d’autres déséquilibres, par exemple entre les zones purement agro-sylvicoles et les zones industrielles, entre la haute région et la plaine, entre les centres urbains et la campagne etc… Il faut dire que ces déséquilibres au Vietnam ne sont pas trop accentués — au moins dans les circonstances actuelles — et il y a encore des chances pour y remédier.