LA PLAINE DELTAÏQUE DU MÉKONG 6
L’élevage et la pêche contribuent considérablement à transformer la plaine du Mékong en une région principale de ravitaillement en produits alimentaires au pays et à l’exportation
Pendant une longue durée, les activités de production agricole au delta du Mékong penchaient pour la culture exclusive du riz, et ainsi portaient le caractère de monoculture. Depuis 1986, les paysans cherchaient à diversifier la structure des cultures sur de grandes surfaces intentionnellement, par exemple dans le développement des jardins fruitiers (orangers, mandariniers, longaniers, manguiers, etc.), des plantes industrielles (soja, canne à sucre), et cela a rapporté de nombreux profits économiques.
Les arbres fruitiers, les plantes industrielles et les cultures alimentaires subsidiaires peuvent être cultivés intensivement ou augmentés de surface de pair avec la culture intensive, pour avoir une grande productivité. Le développement de ces plantes ou d’autres dépend des conditions particulières de la localité (naturelles et socio-économiques), mais il faut se préoccuper des plantes spéciales. Par exemple, la province An Giang a l’option de développer le mûrier (le tissage de la soie à Tân Châu est réputé depuis longtemps) et le maïs hybride, tandis que la province Ben Tre se penche sur la canne à sucre et le cocotier; Tien Giang sur les arbres fruitiers.
L ‘élevage a de bonnes conditions pour se développer dans presque toutes les provinces du delta (bétail et volailles de toutes espèces), poissons d’eau douce, particulièrement la pisciculture en cage sur la base de l’amélioration de la médecine vétérinaire, du développement des branches de préparation de la nourriture pour le bétail et évidemment de la technique d’élevage. Les potentialités sont nombreuses, mais en comparaison avec le delta du Fleuve Rouge, on peut constater que l’élevage au delta du Mékong n’est pas développé convenablement: le nombre de buffles, de bœufs et de porcs au premier delta s’élève respectivement à 267.900, 281.300 et 3.185.000 têtes, tandis qu’au deuxième, les chiffres correspondants sont 179.500, 157.800 et 2.479.600.
Le rapport entre la culture et l’élevage-au delta du Mékong doit donc être amélioré dans le sens d’élever la valeur totale de l’élevage au même niveau, Ou la dépasser si possible de 2-3 fois celle de la culture. C’est vraiment le trait caractéristique d’une agriculture développée.
La pisciculture est une des positions de force ressortissantes du delta du Mékong. On peut distinguer dans cette plaine trois grandes régions écologiques pour développer la pisciculture: la zone submergée de la partie supérieure et moyenne du delta, la zone des embouchures et celle de la côte.
Autrefois, la zone la plus productive est la zone inondée suivant la saison des Fleuves Antérieur et Postérieur. Le processus de développement des cycles de reproduction de la plupart des poissons d’eau douce se produit en même temps que l’explosion des moussons du sud-ouest au début de la saison des pluies, faisant migrer en masse les poissons aux zones inondées. Ces zones ne fournissent pas seulement le champ de ponte aux poissons, mais encore la nourriture variée. Après 4-5 mois dans la zone inondée, les alevins ont suffisamment du temps pour se développer et à l’arrivée de la saison sèche, les poissons se retirent dans le fleuve par les dépressions ou les canaux, où ils seront évidemment capturés par les filets des pêcheurs. On peut prendre un exemple à An Giang: des espèces d’anabas (pesant jusqu’à 30kg) entrent dans les rizières suivant les crues; tandis que les poissons « linh » suivant le courant des cours d’eau et sont capturés par les pêcheurs pour fabriquer le nuoc mâm (saumure de poisson).
Ainsi la zone inondée est la zone de haute valeur économique grâce aux ressources en poissons. La population locale a beaucoup d’expérience dans l’élevage des poissons, en cage. Une cage peut élever de 20.000 à 25.000 poissons (gobis, pasas ou trichiures). Ce n’est pas sans raison qu’on s’inquiète de l’influence des engrais chimiques et des pesticides dans les rizières envers les poissons.
Les ouvrages de défense contre les crues ne sont pas sans influence sur la fourniture de la nourriture aux poissons : la restriction des surfaces inondées a un effet analogue car elle diminue la superficie du champ de ponte des poissons. C’est ce qu’il faut prévoir pour déterminer l’équilibre entre la riziculture et la pisciculture.
La zone écologique des embouchures, surtout des embouchures tropicales et humides typiques comme celles de la plaine du Mékong, est un système écologique dynamique, varié, fertile en ressources. La vitesse de croissance des animaux et végétaux est assez grande, le cycle court, plusieurs exploitations dans l’année sont donc possibles. La nourriture pour les poissons ne manque pas, car chaque embouchure reçoit une grande quantité d’alluvions de l’intérieur du pays, de pair avec une plate-forme continentale à pente douce sur laquelle la conversion de l’énergie solaire, favorise la reproduction des poissons.
Puisque le delta du Mékong est une presqu’île, ayant de nombreux cours d’eau et canaux se déversant dans la mer, les alluvions ainsi que la nourriture pour poissons s’étendent au loin, les zones maritimes côtières jouissent aussi les mêmes conditions favorables que celles des embouchures, bien que le degré de concentration soit moindre. Si on détermine que les limites de la zone de l’embouchure se trouvent entre les lignes de salinité de 0,5%o et de 30%o, les deux zones écologiques de l’embouchure et des côtes peuvent être réunies en une seule. Puisque la dernière ligne de salinité peut se trouver à 60 km de la côte, on peut considérer que toutes les activités de pêche dans ces limites sont de pêche côtière, ce qui est encore très courant dans les circonstances actuelles dans cette zone marine.
Les poissons dans cette zone se rassemblent en grande densité de novembre à janvier, c’est-à-dire pendant la période de mousson du nord-est. Néanmoins, les bandes de petits poissons sont d’une proportion supérieure à celles des grands qui sont réparties à plus de 50 m de profondeur. Les poissons se rassemblent près de la côte la saison sèche et loin de là côte la saison des pluies. Les poissons marins recensés comprennent 467 espèces appartenant à 282 classes et 130 familles; les poissons de grande valeur économique appartiennent à 129 espèces.
Les pêcheurs côtiers exploitent de longue date les poissons et écrevisses et sont très expérimentés. Les flottilles de pêche actuellement en activité sur les pêcheries autour du delta, surtout au golfe de Thaïlande, comprennent essentiellement des bateaux de faible puissance (20-30 CV) et moyenne. La formation des grandes flottilles pour pêcher au large est considérée comme faisant partie de la stratégie prioritaire pour développer la pêche.
Il est à remarquer qu’actuellement, à cause de l’exploitation des produits marins essentiellement concentrée aux embouchures des cours d’eau et le long de la côte (occupant plus de 80% de la production totale), il se produit le phénomène de décroissance en quantité et en rendement. C’est réellement un problème de l’environnement dont tout le monde se préoccupe.
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