LA PLAINE DELTAÏQUE DU MÉKONG
La plaine deltaïque du Mékong est la partie à l’extrême sud du pays, se prolongeant de 11° à environ 8°30 de latitude Nord. Cela montre aussi que toute la région se trouve dans la zone tropicale typique (appelée par certains sub-équatoriale), de climat chaud et humide toute l’année.
La superficie de la plaine s’élève à 39.568 km2 , à peu près 3 fois celle du delta du Nord Vietnam, comprenant 11 provinces, d’une population de 15,850 millions d’habitants, avec une densité moyenne de population de 401 hab./km2 (début 1995).
La plaine du Mékong est considérée comme zone capitale de vivres de première importance du pays. Comme nous le verrons ci-après, avec la politique d’industrialisation et de modernisation, cette plaine s’efforce de développer de nouvelles fonctions, plus conformes à ses grandes potentialités.
Malgré sa simplicité apparente, la plaine deltaïque du Mékong a une histoire de formation compliquée
Tout le monde sait que tout delta est le produit d’un cours d’eau, en général d’un grand fleuve. C’est le cas du delta du Fleuve Rouge et du Thâi Binh, du delta du Vàm Cô et du Mékong, avec cette différence que dans le dernier cas, d’envergure et de dimensions énormes, les unités morphologico-structurales se manifestent plus nettement.
Le delta du Mékong est une formation à l’embouchure du Mékong, un des plus longs fleuves du monde (4.220 km), coulant à travers différents pays (Chine, Laos, Myanmar, Thaïlande, Cambodge et Vietnam). Le fleuve joue le rôle très important d’une voie de communication fluviale intérieure du continent de l’Asie du Sud-Est, et le Nam Bô devient tacitement l’issue de plusieurs pays au Bien Dông.
Le sommet du delta est actuellement déterminé à Phnom Penh (Cambodge). Les terrasses et les anciens longs lacs encore existants, aperçus sur les photos du Nam Bô oriental par satellite permettent de deviner qu’autrefois, ce fleuve coulait sur cette région jusqu’au moment où un mouvement le soulève et le déplace vers le sud (voir Chapitre XVII).
A la place de la plaine deltaïque du Sud Vietnam, c’était autrefois un grand graben subsistant depuis Père paléozoïque. Deux horsts la limitent au nord-est (le Truong Son Sud et le Nam Bô oriental) et au sud-ouest (la chaîne Dâu Khâu et les îles à l’ouest de Cà Mau). Ce graben subissait un mouvement d’affaissement lent qui fait transgresser la mer, le transformant en un vaste golfe sur le territoire du Sud Vietnam et le sud-est du Cambodge actuel pendant que les horsts sont soulevés.
Au temps du mouvement orogénique himalayen, toute la presqu’île indochinoise (et l’Asie du Sud-Est en général) fut soulevée, de telle manière que les cours supérieur et moyen du Mékong augmentent leur force érosive. Le fleuve charriait une énorme quantité d’alluvions, qui, en coordination avec le phénomène de sédimentation des cours d’eau et des lacs, comblaient peu à peu le golfe sus-indiqué.
Les sédiments se déposaient sur ia couche de sable indosinienne, épaisse de plus de 200 m en certains endroits, disposée suivant une douce inclinaison de l’est à l’ouest du Nam Bô manifestant ce fort alluvionnement.
Au début du quaternaire, environ 2 millions d’années de nos jours, toute l’Asie du Sud-Est était soulevée au-dessus du niveau de la mer. En ce temps, l’ancien delta s’était formé, appelé delta pléistocène, analogue à ce qui s’est passé au delta du Fleuve Rouge. L’ancien et le nouveau delta sont alluvionnés après la transgression flandrienne dans un bassin creux, appelé bassin cénozoïque (certains le considèrent de l’âge mésozoïque) dont l’axe du fond se trouvait à l’ouest et au sud de Hô Chî Minh-ville. Le vestige du delta pléistocène se trouve à l’ancienne terrasse du Nam Bô oriental et au nord-est du Cambodge (Kratié) à une hauteur de 100 m, mais la plus grande partie est submergée sous le delta holocène actuel. On doit aussi mentionner que la profondeur des alluvions anciennes ne correspond pas à la profondeur à leur formation car ils sont comprimés par des formations sédimentaires supérieures, sans compter les influences des mouvements d’affaissement général commun à presque tous les deltas.
Suivant Biswas, pendant le pléistocène, il y avait deux ou trois reculs marins, chacun laissant une terrasse témoin, comme nous avons vu au Nam Bô oriental.
Au début du holocène (environ 11.500 ans de nos jours), la transgression flandrienne envahissait le bassin creux du Nam Bô, comprenant encore en ce temps la partie antérieure du delta située au Cambodge, atteignait la hauteur maximale de 4-5 m au-dessus du niveau actuel de la mer, puis se retirait (comme l’a prouvé Fontaine) d’abord à la hauteur de 3 m, s’arrêtait plus longtemps à la hauteur de 2 m et enfin baissait au niveau d’eau actuel.
Le processus d’alluvionnement sédimentaire du holocène ne se produisait pas régulièrement sur toute la surface du delta. Néanmoins, la formation des sédiments holocènes enfin se produisait, la surface du delta émergeait peu à peu et grâce à l’apport des alluvions en grande quantité et avançait rapidement vers la mer, laissant derrière elle de nombreuses dépressions vastes, par exemple la zone Dông Thâp Muoi (qui s’étend jusqu’au Cambodge) ou le quadrilatère Long Xuyên.
L’épaisseur des alluvions récentes s’agrandit à mesure qu’elles s’approchent de la mer, au sud du delta plus grande qu’au nord. A la bordure méridionale de Hô Chi Minh-ville, par exemple, cette épaisseur n’est que de quelques mètres, mais elle atteint 20 m à Long An, 70 m à Mÿ Tho, 100 m à Long Toàn, 110 m à Bac Lieu, 200 m à Cà Mau, 250 m à Nâm Cân. A la bordure occidentale de la presqu’île Cà Mau, la surface des anciennes alluvions réapparaît, et même sur l’île Phü Quôc.
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