HO CHI MINH-VILLE SUR LA VOIE DU DÉVELOPPEMENT 2
L’espace de la ville ne cesse de s’élargir avec la concentration de plus en plus forte de la population
Les documents anciens montrent que peut-être à partir des XVe et XVIe siècles, des groupements d’immigrants Viêt se sont établis à D’ông Nai. Au XVIIe siècle, ce flux d’immigrants est devenu de plus en plus fort et sont apparues des agglomérations importantes à Bà Ria (Mo Xoài), D’ông Nai (Cù Lao Phô, Cù Lao Rùa, Long Thành), Gia Dinh (Bén Nghé) dont les plus nombreuses et florissantes étaient Bén Nghé et Cù Lao Phô.
Avant la prise de Hué, le seigneur Nguyên Ánh se fixait à Gia Dinh, construisait la citadelle Bat Quai (au confluent de la rivière Saigon et de l’arroyo Thi Nghè). Le centre de ces agglomération est la zone du marché Bén Thành actuel, un foyer de commerce animé, en même temps que le marché de Saigon, actuellement Cho Lớn . Au sud de « Sô Tàm Vông » de ce temps était le secteur Bén Nghé, et plus loin au sud, le secteur Nhà Bè. Les limites précises de ces secteurs sont difficilement déterminées car les agglomérations de caractère urbain s’assimilaient peu à peu à l’espace rural environnant.
La population est estimée suivant les documents avec d’assez grandes divergences. De 150.000-200.000 habitants à la fin du XVIIe siècle, elle atteignit au milieu du XIXe siècle plus d’un demi-million (seul le groupement Bén Nghé-Saigon avait 50.000-60.000 habitants). Il faut aussi remarquer qu’à la fin du XVIIe siècle, début du XVlIIe, les seigneurs Nguyên avaient autorisé les réfugiés de la Cour des Ming s’opposant aux Qinq à sédentariser à Bien Hoa et D’ông Nai, et la majorité d’entre eux se concentrait après à Chợ Lớn.
Quand les Français occupèrent Saigon, ils se dépêchèrent de transformer cet endroit en un centre urbain-base militaire. Au début du XIXe siècle, Saigon était encore séparé de Chợ Lớn et la population d’alors, d’après Madrolle, n’était que de 13.348 habitants, dont seulement plus de 6.000 Viêt, plus de 5.500 Chinois et le reste, des soldats français et un certain nombre d’Européens. Si ce chiffre diffère énormément de celui de 50.000-60.000 exposé ci-dessus, c’est compréhensible: les Viêt ont quitté la ville pour participer à la guerre contre les envahisseurs sous la direction des patriotes, ce qui se répétera après 1945.
En 1923, toujours suivant Madrolle, la population atteignit 95.432 habitants dont les Viêt, plus de la moitié et les Chinois, le tiers. Pendant les années 30, elle était encore aux environs de 100.000, et avec celle de Cha Lan incluse 220.000 habitants.
L’espace de Saigon d’alors était encore restreint. La ville commença à s’allonger le long de la rivière Saigon avec un port long de 6 km, large de 250 m, alors que son quartier « noyau » était d’une longueur de 4 km, d’une largeur de 2 km, sans compter le secteur Khanh Hôi sur la rive gauche de la rivière Saigon. Ce noyau comprenait les « rues des Occidentaux », et peut-être c’est l’exemple le plus frappant de l’influence de l’Occident dans la planification des centres urbains en Asie du Sud-Est , avec des avenues ombragées, des jardins publics et des axes routiers orthogonaux.
En 1954, Saigon et Cho Lan furent réunis, et en 1966, l’espace de cette ville s’élargissait davantage par la rapide urbanisation des zones basses à l’est de la rivière Saigon. La population s’accrut rapidement: de 500.000 en 1943 — année de clôture de la colonisation française dans la réalité — en 1969, elle atteignit 1.600.000, sans compter environ 1 million d’habitants de la province Gia Dinh. Ces deux zones réunies, la population de la ville comptait 2.700.000 habitants, un chiffre trop élevé par rapport à l’envergure des bases d’infrastructure projetées pour un demi-million d’habitants. Saigon continuait à s’élargir suivant 2 axes: le premier vers Tây Ninh, le second vers Biên Hôa.
Si l’axe vers Tây Ninh ne comprenait que des habitations, l’axe orienté vers l’est, du côté de Biên Hôa, se composait d’entreprises relativement modernes en ce temps (actuellement appelé Biên Hôa I) et de bases militaires américaines .
Saigon changea de nom en Hô Chi Minh-ville le 2 juillet 1976 par la décision de l’Assemblée nationale du Vietnam réunifié. L’espace de la ville comprend la ville Saigon, l’ancienne province Gia Djnh et une partie des provinces Binh Duong et Hâu Nghîa.
Le territoire intra-muros se compose de 12 arrondissements et 6 districts. Au temps de la libération, la population de Saigon était d’environ 4 millions dont 3 millions dans le territoire intra-muros par la migration des « réfugiés de guerre » vers la ville, dernière base de l’ancien régime. La population diminuait quelque peu avec le mouvement de dépeuplement par le retour des provinciaux aux contrées d’origine, par la migration aux « zones économiques nouvelles », mais quelques années après, le nombre des immigrants augmentait peu à peu, particulièrement après 1986 (période d’ouverture), non seulement par l’attraction de la ville elle-même mais encore par la politique municipale d’accueil des « fortunés et talentueux », sans parler du renfort du gouvernement central en cadres et en investissement.
Le chiffre de 5 millions présenté au début de ce Chapitre est fourni par le Département général des Statistiques, et encore une fois, l’espace de la ville devra s’étendre comme on verra à la suite.
Voir plus: voyage à la carte vietnam | Vacances au Vietnam | Croisière Mékong | obtenir un visa pour le vietnam