LE TÂY NGUYÊN: DES ESPACES EN EXPLOITATION 9
Les forêts de Gia Lai et de Kon Tum ont encore de nombreux produits précieux, notamment des plantes médicinales. Le problème de protection des animaux rares et précieux et des sources de gènes rares est en train de se poser.
L’industrie des deux provinces n’est pas encore très développée, malgré un progrès démesuré par rapport à l’époque d’avant la libération. Les branches industrielles traitent actuellement des produits agricoles comme le café (15.000 ha en prévision à Gia Lai, mais seuls plus de 500 ha en exploitation à Chu Pah et Chu Sê), de même à Kon Tum (en prévision plus de 10.000 ha). L’hévéa a aussi attiré l’attention: Gia Lai a planté suivant la planification sur 20.000 ha, tandis que Kon Tum sur 30.000 ha. Kon Tum et Gia Lai ont ensemble de bonnes conditions pour planter le théier (thé de Bàu Can à Gia Lai), l’anacardier, la canne à sucre, le mûrier, l’arachide, le manioc et existent déjà certaines PME pour leur transformation.
Les prairies pour développer l’élevage sont remarquables: environ 55.000 ha à Gia Lai et 26.000 ha à Kon Tum sont capables de nourrir le gros bétail, et les bases de traitement de la viande, du cuir, les branches de cette filière ont ainsi de bonnes conditions pour se développer.
Les ressources sus-indiquées ont été utilisées partiellement dans le développement de l’industrie locale, mais existent plus sous forme de potentialités. Ce n’est pas étonnant si la part de l’industrie dans le PIB de ces deux provinces est encore moindre de plusieurs fois celle de l’agro-sylviculture (6 fois à Gia Lai, 5 fois à Kon Tum).
Dans toute l’étendue du territoire, les voies de communication sont encore peu développées. Les itinéraires les plus importants sont: la Nationale 14, partant de l’ouest de Hué-Dà Nâng, reliant Buôn Ma Thuôt et Sông Bé, la Nationale 19 Pleiku-Quy Nhon (avec la portion 19B reliant Kon Tum à la Nationale 19 et menant aussi à Quy Nhon), la Nationale 7 du carrefour Chu Sê sur la Nationale 14 à Ayun Pa (Cheo Reo) et à Tuy Hoa.
Les centres urbains ne sont pas nombreux à Kon Tum, environ 4 de 2.000 à 8.000 habitants chacun; même le chef-lieu Kon Tum n’a qu’environ 25.000 habitants. Gia Lai a le chef-lieu Pleiku assez populeux, mais avec seulement plus de 85.000; parmi 10 autres centres urbains, seuls Ayun Pa, Chu Sê et An Khê ont plus de 15.000, les autres tout au plus 9.000 habitants.
Le Tây Nguyen est un territoire riche en diverses potentialités, mais demande du temps pour se développer
Le Tây Nguyen peut être considéré comme une « terre nouvelle » au Vietnam. Ce n’est qu’après 1975 qu’il fait l’objet du développement socio-économique, comme exposé ci-dessus.
Le Tây Nguyên est souvent considéré comme un territoire à nombreuses potentialités en ressources naturelles. L’expérience dans plusieurs pays — et même au Vietnam — montre que les explorateurs des terres nouvelles sont souvent subjectifs à propos des potentialités mal évaluées et croient à l’infinité des richesses du territoire. Ainsi commettent-ils facilement des erreurs dans l’exploitation des ressources, particulièrement les ressources en terre et en forêts, par exemple ils optent pour la culture extensive plutôt que celle d’intensive, ou pour l’exploitation des forêts sans s’intéresser à l’entretien et la restauration de la couverture forestière.
Aucune évaluation n’a été contrôlée sur le pour et le contre dans le cours d’exploitation du Tây Nguyên pendant ces 20 dernières années, mais certainement il y a à la fois gain et perte. Ce qu’on gagne, c’est que le Tây Nguyên est devenu une zone de culture spécialisée des plantes industrielles de valeur de premier rang du pays; la vie de la majorité de la population s’améliore nettement, et l’élan sera consolidé dans le cours d’industrialisation et de modernisation. Les pertes se manifestent essentiellement par la dégradation de l’environnement, surtout du climat local, par l’intensité croissante des inondations, non seulement au Tây Nguyên mais encore aux plaines côtières voisines, par la dégénérescence de la couverture forestière et du sol.
y a un projet de migration au Tây Nguyên d’ici l’an 2000 ou un peu plus loin, 2 millions d’habitants afin d’augmenter la main-d’œuvre à ce territoire, et c’est une condition nécessaire. Cependant, ce projet doit être réalisé graduellement suivant des planifications concrètes, avec la priorité réservée à la qualité de la main-d’œuvre et non à la quantité. Les habitants de la plaine ont l’habitude, en se fixant à la haute région, d’étendre l’espace vide autour de leur logement — comme le montre l’expérience du Tây Nguyên — évidemment par le défrichement le plus large possible, et c’est ce qu’on doit guider rationnellement.
Le plus grand obstacle dans l’œuvre de développement du Tây Nguyên est la pénurie non seulement de travailleurs, mais particulièrement de travailleurs bien formés et qualifiés. L’enseignement et la médecine doivent être au centre du souci général en premier lieu pour former, dans 5 à 10 années prochaines, parmi les enfants des minorités ethniques et des Kinh, un important contingent d’intellectuels dévoués à l’œuvre d’édification du Tây Nguyên.
Un autre obstacle notable est le réseau de communication et d’information au Tây Nguyên très peu développé, particulièrement la communication dans chaque province et entre ses provinces. Comme on le sait, sans développer convenablement les infrastructures, il est difficile d’avoir un bon dévelopement économique.
La vie des ethnies au Tây Nguyên est encore au bas niveau. Malgré de nombreux progrès économiques par rapport à l’avant 1975, le PIB de toute la région n’est pas encore élevé (plus bas que celui des autres régions de 3 à 10 fois); le PIB moyen annuel par habitant inférieur à 150 USD (Dâc Lâc et Lâm Dồng dépassent un peu ce chiffre); le rythme d’accroissement du PIB pour toute la région de 1991 à 1995 est estimé à 5%; seul Kon Tum a un rythme d’accroissement négligeable.
Il est clair que pour que le Tây Nguyen atteigne le niveau de développement général de tout le pays, il y a beaucoup à faire. L’Etat a déjà l’option de considérer le développement du Tây Nguyen dans 5 à 10 années prochaines comme l’une des plus importantes tâches du pays.
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