LE TÂY NGUYÊN: DES ESPACES EN EXPLOITATION 7
Dâc Lâc a des positions de force pouvant assurer sa prospérité: dans les circonstances connues, en aucun autre endroit le caféier ne trouve un milieu aussi favorable. Plus de 51.500 ha sont réservés à la plantation de cette plante industrielle de valeur, mais seulement 10.000 ha exploités pour la culture intensive, et le problème est de choisir entre les cultures intensive et extensive. La deuxième option ne pourra éviter de toucher à la couverture forestière, en réalité l’écran pour empêcher la sécheresse de l’atmosphère, l’épuisement des rares sources d’eau du plateau et l’érosion de la lerre basaltique friable, en résumé en faveur de cette plante qui est actuellement une grande ressource de la province.
L’hévéa croît favorablement à Dâc Lac (actuellement environ 17.000 ha, dont le 1/4 est déjà productif), tout comme l’anacardier, la canne à sucre, les arbres fruitiers divers, le manioc, etc. Les prairies naturelles permettent aussi à Dâc Lâc de développer le troupeau du gros bétail, avant tout les vaches laitières et de boucherie. Bien qu’il y ait déjà environ 7.000 ha de prairies établies pour élever environ 30.000 vaches, mais cette position de force peut encore se développer plus vivement. Le riz est planté depuis longtemps dans la zone du lac Dâc Lâc, mais les recettes n’ont qu’une valeur locale.
On peut parler aussi du potentiel de l’amont du Srêpôk avec 10 sites pour les centrales hydroélectriques d’une capacité estimée approximativement de 20 MW à 50 MW chacune; ainsi ces sites n’ont qu’une valeur locale.
L’industrie est encore un point faible de Dâc Lâc, concentrée essentiellement au chef-lieu de province, Buôn Ma Thuôt. Cette cité municipale a actuellement une population nombreuse au deuxième rang au Tây Nguyên (107.986 habitants en 1995, inférieure à celle de Dà Lat d’environ 10.000 habitants), mais sa vitesse d’urbanisation est plus grande que celle de Dà Lat. Une université, appelée Université du Tây Nguyên, certaines usines de traitement du café, de pressurage des huiles végétales, des fabriques de conserves de fruits, de transformation des produits alimentaires… d’envergure petite et moyenne y sont construits. La part de l’industrie dans le PIB est inférieure à celle de l’agriculture d’environ 9 fois, à celle des services de plus de 4 fois et se classe après celle de la construction. Le développement industriel à Dâc Lâc doit reposer certainement sur l’industrie de transformation de haute technologie des produits obtenus de la nature (café, caoutchouc, cacao…) mais dépend beaucoup plus de la qualité de la main-d’œuvre qualifiée qui y manque encore sérieusement.
Le réseau urbain de Dac Lac est actuellement réparti plus régulièrement sur le territoire que celui de Lâm D’ông (dont les centres urbains s’accrochent à la route 20 de Hô Chî Minh-ville à Dà Lat). Néanmoins, pour que ce réseau puisse développer son effet, la construction des voies de communication reliant Buôn Ma Thuôt avec les centres urbains ou ceux-ci entre eux doit précéder d’un pas pour accélérer les échanges de marchandises et d’informations, le déplacement de la main-d’œuvre et du capital. Ce n’est qu’après qu’on peut penser à la construction des entreprises locales, des bases de service, et à la transfiguration des centres urbains, qui ne sont actuellement que des agglomérations agricoles.
Parmi les 9 centres urbains de la province, seuls 4 ont une population aux environs de 15.000 habitants (Buôn Ho, Ea Kar, Krong Pak, Buôn Trép), et le reste, de 3.000 à 6.000. Dâc Lâc a des conditions favorables pour ouvrir des itinéraires touristiques à ces centres urbains et même des activités variées que préfèrent les touristes dans un territoire conservant encore les paysages naturels et la société primitive. Le problème restant est d’organiser cette activité économique prometteuse mais assez complexe.
Dans l’avenir, Dâc Lâc pourra encore s’enrichir quelque peu si les réserves estimées importantes de bauxite à Dâc Nông seront exploitées et traitées. Cette œuvre demande un gros capital, des hautes technologies et un choix judicieux d’une voie de transport vers un port quelconque sur le Bié’n Dông sans accroître excessivement les frais de transport.