LES ZONES DU NORD ET DU SUD DU CENTRE VIETNAM 5
LE SUD DU CENTRE VIETNAM,. UN REBORD DE MONTAGNES ET DE PLATEAUX DÉCOUPÉ PAR DES BAIES
Le sud du Centre Vietnam se trouve au sud du centre du Centre Vietnam, où est située la sphère capitale de développement économique du Centre Vietnam. Sa longueur s’étend sur 3 degrés de latitude, mais sa largeur, jusqu’à la limite occidentale avec le Tây Nguyen de chaque province, est réellement petite, en moyenne de 40 à 50 km, et par endroits d’environ 20 km comme au sud du col Cô Mà.
Puisque le sud du Centre Vietnam est constitué essentiellement par le flanc oriental de la Cordillère Truong Son, les plaines sont étroites, la côte divisée en nombreuses criques, beaucoup d’avis considèrent qu’au point de vue de régionalisation, il conviendrait de réunir le sud du Centre Vietnam et le Tây Nguyên en une seule zone. Ce problème a été soulevé dans la « régionalisation suivant la géographie naturelle », tandis que dans les discussions sur la régionalisation socio-économique, il y a aussi des avis analogues, mais reposant sur le principe de complémentarité économique entre ces deux territoires (Voir Chapitre IX).
Dans cet ouvrage, nous observons la régionalisation comme conçue jusqu’à présent, sauf la redétermination des limites au Centre Vietnam. Les rapports entre le sud du Centre Vietnam et le Tây Nguyên seraient dans l’immédiat considérés comme rapports mutuels plutôt que ceux d’une entité (une zone unie), car chaque zone a des caractéristiques dans le développement économique, surtout au point de vue social. De plus, l’union du Tây Nguyên et du sud du Centre Vietnam créera une zone économique trop grande en superficie, au point où les organismes de gestion ne pourraient embrasser l’œuvre d’organisation du territoire.
Un territoire de flancs de montagne découpé principalement par la mer
Les plaines ont en réalité une superficie très modeste. Certaines sont des plaines d’embouchure, quelques autres des formations fluvio-maritimes, une autre partie notable, des formations alluvionnées par la mer dans les baies petites ou grandes. En général, la mer et les alluvions marines sont les facteurs constitutifs des plaines, autant que le rôle des cours d’eau, et mieux en certains endroits.
A partir du sud du district Duc Phô (Quâng Ngài), la montagne s’avance jusqu’à la mer et au delà, de plus en plus au sud, la plaine se rétrécit, cédant la place à la montagne. La superficie totale des plaines de Binh Dinh est de 1.750 km2, comprenant les plaines Tam Quan-Bông Son, traversées par la rivière Lai Giang, les plaines Van Phüc, Phü Mÿ où la rivière La Xiêm se jette dans la crique Nuoc Ngot, et enfin la plaine de Quy Nhon alluvionnée par certains cours d’eau, dont le plus important est le Hà Giao, coulant des montagnes An Khê au port Thi Nai.
Après le col Cù Mông, la montagne s’approche de la mer sur toute la longueur de Khânh Hôa à Binh Thuân, occupant des surfaces immenses au point où les plaines formées par les anciennes petites criques alluvionnées au pied des montagnes s’en détachent difficilement. Sauf la plaine de Phù Yên, les autres petites plaines ont une superficie négligeable.
Phü Yên possède deux plaines principales: celle de Tuy An au nord, formée par la rivière Cài, et celle de Tuy Hôa au sud, alluvionnée par la rivière Dà Rang (Ba). On peut citer quelques autres petites plaines, par exemple celle de Sông Càu (traversée par un autre cours d’eau Cài), et même si elles sont citées entièrement, leur superficie n’atteint qu’environ 816 km2, dont seule la plaine de Tuy Hôa occupe 500 km2. Celle-ci est la plus fertile, grâce aux apports du Dà Rang traversant les collines basaltiques de l’amont. Grâce au barrage Dông Cam (de Cüng Son), environ 18 mille hectares sont irrigués pendant la saison sèche. Le sol convient au riz, mais encore plus favorablement à la canne à sucre.
La bande côtière comprend des dunes de sable blanc entourant de nombreux grands marais, par exemple le marais Ông Tong et surtout le marais Ô Loan où se déversent de nombreux cours d’eau. A cause de la proximité des montagnes, la côte est dentelée et comprend des formations sédimentaires et corrodées alternées; un certain nombre de petites îles sont dispersées au large, et parmi elles, de nombreuses îles coralliennes.
Comme à Tam Quan, les collines derrière Tuy An et Tuy Hôa sont utilisées aux fins agricoles grâce à une couche de basalte fertile, bien que pas très épaisse. L’éolisation du basalte n’est pas encore totale; à la surface surgissent encore de grands rochers. Ce qui attire l’attention, c’est la conquête des collines — dont la hauteur peut atteindre 200 m — par la population locale au moyen des rizières en terrasses pour cultiver le riz et former des plantations d’arbres fruitiers, surtout à la rive droite du Dà Rang à partir de Thach Bàn. Les prairies de Cung Son, Tuy Binh et Trà Khê peuvent nourrir des troupeaux de gros bétail.
Le massif Vong Phu limite subitement la plaine de Tuy Hôa au sud; dont le sommet culminant est de 2.051 m et à l’approche de la mer, de 700 m à Dâ Bia, de 500 m à Hôn Bà. Les falaises se dressent d’aplomb sur la mer, créant des caps grandioses comme Müi Lôn, Müi Nay, Müi Kê Gà. La crique Rô, cachée derrière ce massif, détourne la côte jusqu’à Kê Gà, orientée suivant nord-ouest—sud-est puis brusquement dans le sens nord-est—sud-ouest, créant la côte très découpée de Khânh Hôa. De là se forme une infinité de caps, de criques, de baies, de presqu’îles et d’îles petites ou grandes. La courbe de niveau, de 100 m sur le seuil continental, qui est déjà assez proche de la côte à partir de la presqu’île Phuôc Mai (au nord de Quy Nhon), s’approche alors très près de la côte, surtout à partir du cap Dai Lânh (du massif Dâ Bia) jusqu’au sud de Ba Ngôi (de Khânh Hòa). La pêche au large devient très animée grâce à ces conditions.
Les criques, les baies vastes sont protégées du côté de la mer par des presqu’îles dont les plus remarquables sont la baie Vàn Phong cachée derrière la presqu’île Phuoc Mai (que la Compagnie générale du Tourisme espère transformer en un centre touristique) et la baie Cam Ranh aux eaux profondes très renommée. Cette dernière baie, vaste de 338 km2, protégée de l’extérieur par la presqu’île Cam Ranh longue de 12 km, du sud par le mont Nui Chüa (1.040 m), ne communique avec la mer que par le détroit Gulê. C’est une baie et en même temps un port d’importance stratégique sur le Bien Dông.
A partir du sud de Khânh Hèa, la montagne touche réellement la mer. Les montagnes du plateau Lâm Dông s’étendent jusqu’ici sous forme de paravent est-ouest aux massifs Deo Câ (629 m) et Dâ Bac (644 m). La côte sinueuse du sud de Khânh Hoa à Ninh Thuân-Bînh Thuân comprend des portions escarpées (aux caps) ou alluvionnées (dans les petites criques). Les caps les plus remarquables sont Dinh, Sừng Trâu, Né marquent des changements de direction de la côte, de plus en plus inclinée vers le sud-ouest ou ouest — sud-ouest, préparant l’apparition du golfe du Sud Vietnam.
Il est clair que la vie des habitants locaux est liée à la mer pendant toute l’année, comme aux îles et archipels côtiers ou lointains, en pleine mer, dont le plus important est l’archipel Truong Sa, devenu actuellement un district de Khânh Hoa.