LE CENTRE VIETNAM 5
Pendant une longue période, le développement socio¬économique de la zone reposant surtout sur les ressources naturelles, n’a pas donné des résultats escomptés
Dans les conditions d’autarcie des provinces du centre du Centre Vietnam après 1975, avant tout grâce aux ressources de chacune (qui ne diffèrent pas beaucoup d’une province à l’autre, sauf le rendement à cause des diversités du climat et de ravitaillement en eau), les produits occupant une grande proportion dans l’économie proviennent essentiellement des activités de production agro-sylvicole et même piscicole.
Pourtant chaque province a ses produits relativement originaux, malgré leur faible productivité (avant l’option de restructurer l’agriculture). Par exemple Quâng Bînh a du caoutchouc; Quâng Tri, du poivre; Tinta Thien, du calambac; Quâng Nam, du bois d’aigle, des nids d’hirondelles; Quâng Ngfii, de la cannelle.
Pour s’assurer partiellement en vivres, la majeure partie des terres agricoles est destinée à la riziculture, fréquemment de 1 à 2-3 récoltes par an, c’est pourquoi la superficie réservée aux plantes industrielles pluriannuelles et annuelles est limitée, sauf celle qui sert l’industrie de transformation, comme la canne à sucre à Quâng Ngài.
Parmi les autres produits de toutes les provinces, ce sont les produits maritimes et d’élevage qui occupent une place importante (avec de plus nombreuses capacités actuelles de développement). La capture des produits maritimes, à cause de la pénurie des engins de pêche en haute mer, est limitée aux environs de la côte, ce qui épuise peu à peu les ressources marines et influe encore négativement sur l’environnement des autres êtres vivants. La plupart des produits maritimes est exportée grossièrement en congélation, de quelques dizaines à quelques centaines de tonnes.
Toutes les provinces de la zone ont des conditions pour pratiquer l’élevage des produits maritimes dans les baies et lagunes, mais le rendement est encore faible par rapport aux pays de l’Asie du Sud-Est. Ainsi la culture intensive est encore très possible et le secret est dans l’amélioration technique (au Vietnam, la pêche ne donne que 8 tonnes/km de côte, tandis qu’en Thaïlande, 80 tonnes/km). Sauf celui des animaux domestiques et de la volaille, l’élevage du gros bétail (bœuf, buffle) en terre ferme n’est pas encore très poussé; cela a rapport avec la coutume répandue dans presque tout le pays de surestimer la culture aux dépens de l’élevage. Evidemment, c’est une coutume à changer.
Les produits obtenus de la forêt sont principalement des rondins de bois, maintenant débitées en planches pour l’exportation ou pour alimenter les entreprises de transformation en meubles d’usage domestique ou pour l’exportation. Mais les forêts existantes sont de petite superficie et facilement ravagées par le feu, surtout quand souffle la mousson d’été venant du Laos. Ainsi elles ne sont plus une ressource estimable comme avant 1945.
Chaque province a son industrie, fréquemment l’industrie d’exploitation des matériaux de construction (cimenteries à Quâng Binh, Thua Thiên (Vàn Xâ), à Quâng Nam; usines de débitage des pierres d’ornement), l’industrie de transformation des produits alimentaires (brasseries, usines de transformation des produits maritimes, de la viande des animaux domestiques, des cultures vivrières, de la canne à sucre, surtout à Quâng Ngâi). Particulièrement l’industrie mécanique, de réparation des bateaux, de sidérurgie, de tissage est assez développée à Quâng Nam-Dà Nâng, et certains produits étaient exportés aux pays voisins, mais de nos jours, il faut en améliorer ia qualité pour avoir une compétitivité effective.
Les ressources en « matière grise » de ces provinces sont aussi remarquables. Un système d’écoles supérieures et universités a été construit à Hué, et après 1975, à Dà NAng. L’analphabétisme n’existe que dans la haute région et dans quelques agglomérations côtières.
Une ressource spéciale en train d’être exploitée est le tourisme. Hué’ est reconnu comme « patrimoine culturel du monde »; Quâng Nam-Dà Nâng a l’antique quartier Hôi An, le musée Châm et la terre sainte Mÿ Son. Les sites pittoresques renommés sont le parc national Bach Mâ, la lagune Tam Giang, le Col Hâi Vân, la presqu’île Son Trà, la montagne Ngü Hành et une série de belles plages. Néanmoins retenir les visiteurs et les faire revenir est encore un problème à résoudre.
Malgré de grands efforts pour développer l’économie de la région, le PIB est encore bas. Le rythme d’accroissement annuel du PIB moyen de 1991 à 1994 différait entre les provinces (par exemple Quàng Tri n’avait que 2,2%, mais Thua Thiên-Hué atteignait 9,8%, Quâng Nam-Dà Nâng 4%, Quàng Ngài 5,6%) et ainsi le moyen accroissement annuel de toute la zone (y compris Quàng Bïnh) pendant la période 1991-1994 était d’environ 5,1%. Le PIB moyen per capita en général n’atteignait pas la moyenne de tout le pays de 200 USD, ce qui montre que toutes les provinces de la région sont encore pauvres.