HANOÏ ET SES ENVIRONS 3
Dès les premières années 90, Hanoï a un processus d’urbanisation relativement rapide. Une vue générale jusqu’à l’an 2020
La ligne politique de rénovation fut préconisée à la fin de 1986, mais Hanoï, après ses décennies sous le régime de subventions budgétaires, ne se mouvait que très lentement. C’est seulement à partir de 1990 que cette ville avait réellement saisi le rythme de la nouvelle vie, avec le dynamisme des individus et des organisations; les activités économiques étaient régies par les lois du marché, avec la réglementation de l’Etat suivant l’orientation socialiste.
Le processus d’urbanisation commença à relier la zone intra-muros à la campagne environnante par les Nationales 1 A, 5, 2, 3, 6, 11 reliant les centres urbains Dông Anh, Yen Viên, Câu Giâ’y, Vân Dién… élargis progressivement grâce à la collaboration de l’Etat et de la population. L’élargissement progressif de l’espace géographique d’Hanoï, cette fois, n’est pas dû au hasard des volontés venues « d’en haut », mais essentiellement de « par le bas ». Ainsi le mode de vie urbain s’est accru en un processus vraiment actif.
On peut prendre comme exemple l’arrondissement Tây Hô nouvellement créé: il comprend 8 quartiers, dont à côté de 3 anciens (Buoi, Thuy Khê, Yen Phu) sont incluses 5 communes (Tu Liên, Nhât Tân, Quâng An, Xuân La, Phü Thuong). Il y a 4-5 ans, cette zone était rurale, mais a actuellement 69.713 habitants, parmi lesquels 12.286 seulement vivent de l’agriculture et la population non-agricole atteint 57.427 habitants, c’est-à-dire 82,4% de la population. Le plus important encore, c’est que l’Etat se préoccupe de construire les bases d’infrastructure (routes, électricité, eau…) tandis que les habitants construisent des maisons à étages du type de villas gracieuses d’architecture moderne (sans suivre aucun plan d’urbanisme d’ailleurs).
On peut commencer à penser d’Hanoï avec un espace géographique beaucoup plus grand pour l’avenir (jusqu’à l’an 2010-2020) sans tomber dans l’utopie comme la dernière fois. Les deux rives du Fleuve Rouge traversant la capitale seront l’axe principal d’urbanisation, et la ville s’élargira de là vers le nord et l’ouest. Les anciennes zones industrielles et les nouvelles (Sài Dông, Thâng Long, Duc Giang, Phâp Vân, Câu Buou, Câu Dien, Dông Anh) avec des entreprises d’envergure relativement grande, dont plusieurs à capital étranger, deviendront peu à peu des « pôles supplémentaires » d’urbanisation, ce qui peut être considéré comme se trouvant « à la portée de la main ».
Cependant, il semble que certains planificateurs s’étaient allés trop loin en comparaison avec les réelles capacités lorsqu’ils voulaient élargir la superficie actuelle d’Hanoï de 1.000 km2 jusqu’à 7.800 km2 seulement dans l’espace de 20 ans. Et ceci, avec un rayon moyen de 20 km (du centre à la périphérie) ou de 30 à 50 km en tenant compte des zones d’influence. Ainsi une partie importante de terres des provinces Hà Tây, Vinh Phü, Hà Bac, Hai Hung sera incluse dans « le plan élargi » qui projette aussi de construire Hôa Lac (dans le groupement urbain Xuân Mai-Hôa Lac-Son Tây) en un second grand centre urbain rattaché à Hanoï, avec une population estimée à un million d’habitants.
Il se peut que dans l’avenir, Hanoï atteindra l’envergure planifiée de ce projet; mais on est obligé de poser la question de sa faisabilité. D’après l’expérience d’autres pays, pour avoir une ville d’un million d’habitants, le temps nécessaire est d’au moins 40 à 50 ans, et dans le cas bien sûr où l’endroit choisi satisfasse les nombreux besoins : intérêt économique, main-d’œuvre (et sa psychologie), emplois, etc.
En tout cas l’élargissement de l’espace d’Hanoï comme présenté ci-dessus nécessite une distinction entre Hanoï comme un centre urbain homogène et l’autre Hanoï avec des cités municipales comme contre-poids ou satellites. Le premier cas n’est considéré que quand il y a continuité de l’espace des ouvrages de construction « en dur » (les ouvrages d’utilité publique, les quartiers) et les limites extérieures du centre urbain sont délimitées quand cette continuité disparaît. Le second cas (où Hanoï est élargie comme présentée dans le plan) montre que la « région » Hanoï comprend encore des secteurs ruraux, des lacs et des mares, des zones semi-montagneuses, avec des centres urbains satellites de différentes envergures, subissant l’attraction ou l’influence du centre Hanoï mais relativement indépendants de celui-ci.
Ainsi, il est nécessaires de distinguer Hanoï comme un centre urbain uni et « la région Hanoï » élargie.