ORGANISATION TERRITORIALE SUIVANT LA RÉGION 4
But et principes de la régionalisation
On est obligé de reconsidérer ce qu’est une région, essentiellement une région économique (ou socio-économique). Comme on l’a vu, le concept de région a fait l’objet de si nombreuses discussions, qu’on peut dire que chaque école, quelquefois même chaque auteur, peut donner une explication suivant sa conception.
Quoiqu’il en soit, on peut considérer la région comme me partie (un taxon de haut degré) du territoire national ayant un caractère particulier et défini, agissant comme un système avec des relations relativement étroites entre ses éléments constitutifs et selon des relations sélectionnées avec les espaces extérieurs de divers degrés.
De là, les indices seraient les suivants:
— Le premier, c’est l’homogénéité relative, fréquemment appliquée pour déterminer les paysages, les zones naturelles ou culturelles, historiques.
— Le deuxième, c’est la mise en valeur et le degré de développement socio-économique parmi lesquels la cohésion de la région s’exprime à travers le rôle des centres urbains qui sont pratiquement des pôles d’attraction et d’influence.
Le troisième, c’est l’efficacité des conditions assurant la gestion du territoire.
Les indices sus-mentionnés reflètent les conditions du développement (le premier), les causes du développement (le deuxième) et les conditions de la gestion efficace (le troisième).
En réalité, la régionalisation est la division de l’espace du territoire en unités de même degré, pour servir un but déterminé, et ainsi il est difficile d’avoir une « régionalisation objective » absolue. C’est le produit de la pensée, mais pensée scientifique, basée sur certains indices et méthodes choisis par les chercheurs en régionalisation. Ainsi, il ne faut pas s’étonner si sur un même territoire, il peut avoir des schémas différents de division territoriale.
Le travail de régionalisation comprend deux étapes: 1- choix des indices servant la division territoriale; 2- application de ces indices à tout le territoire étudié, c’est-à-dire classification des unités d’espace. Il est difficile de dire qu’une étape est plus difficile que l’autre. Dans toutes les deux étapes, l’idée de synthèse — comprise comme le contact systématique — doit être permanente. Les méthodes, comme l’emploi des techniques différentes de statistique (analyse des composants, analyse associative, analyse sélective, etc.) deviennent de jour en jour plus perfectionnées, exigeant du chercheur en régionalisation une grande base de données, sélectionnées suivant le but.
Dans l’étape immédiate, le schéma de 8 régions est encore admis. Pourtant, la réalité montre que, depuis que l’Etat proclame que l’aire-clé du Centre Vietnam comprend les provinces Thùa Thiên-Huè, Quâng Nam, Dà Nâng et Quâng Ngâi, les limites indiquées dans les anciens schémas de régionalisation ont été dépassées.
Ainsi, les facteurs relief et climat avec les indices couramment employés dans presque tous les anciens schémas de régionalisation (de la régionalisation naturelle à la régionnalisation économique) deviennent secondaires, et le facteur socio-économique remonte au premier rang. Néanmoins, il est difficile de détacher la Nationale 9 des trois provinces sus-indiquées (Thua Thiên-Hué, Quâng Nam, Quâng Ngâi), et ainsi il est nécessaire de comprendre la province Quâng Tri dans ce secteur. Avec la construction du port Chân Mây, du nouveau tunnel Hâi Vân, le groupe de centres urbains Huê’-Dà Nâng (d’après l’avis du groupe DATAR, France) doit devenir le pôle-chef-lieu de la région.
Si ce point de vue est admis, le Centre Vietnam aura trois régions: outre l’aire-clé située au centre du Centre Vietnam, il existe encore au nord la zone Thanh-Nghe-Tînh et au sud celle de l’extrême sud du Centre Vietnam se prolongeant de Binh Dinh jusqu’à Binh Thuân.
Les études consécutives doivent encore déterminer les relations plus proches entre Quâng Binh et laquelle des deux régions: septentrionale ou médiane du Centre Vietnam, entre Ninh Thuân, Binh Thuân et laquelle des régions: méridionale du Centre Vietnam ou Nam Bô oriental (il est à remarquer que les projeteurs de l’aire du développement du Sud Vietnam désirent annexer ces deux provinces au territoire de « leur » secteur).
Allant plus loin, il reste encore de nombreux problèmes à résoudre: les limites de la plaine du Fleuve Rouge (surtout après la décision de l’Assemblée nationale en 1996 de scinder chacune en deux les provinces Vinh Phü et Hà Bac), l’existence de la Moyenne Région, de la zone frontalière de monts et de collines (ayant même des rapports avec le domaine de la province Quâng Ninh actuelle), les relations reposant sur les principes de complémentarité entre le Tây Nguyên et les provinces côtières du sud du Centre Vietnam, etc.
Ainsi, on voit que même au niveau macro, il y a déjà pas mal de problèmes à résoudre dans la perfection d’un schéma nouveau de régionalisation au service de l’option « industrialisation et modernisation ».