ORGANISATION TERRITORIALE SUIVANT LA RÉGION 2
Les esquisses de division territoriale du Vietnam
Concernant la gestion, les autorités provinciales relèvent directement du gouvernement central sans passer par les échelons intermédiaires. C’est un point positif garantissant le fonctionnement direct de la machine administrative du haut vers le bas, diminuant la bureaucratie et la paperasserie.
De l’échelon provincial à l’échelon de base — communal — il ne serait pas nécessaire d’avoir un échelon intermédiaire, celui du district (cette question a été discutée plusieurs fois), mais dans les circonstances actuelles, l’aptitude de gestion des autorités communales étant très irrégulière, le pouvoir du district est encore considéré comme nécessaire.
La réforme administrative fut délenchée en 1995 et, suivant les prévisions, atteindra son apogée en 1996, résolvant certainement de nombreux problèmes pour rendre la machine administrative plus efficace. Si les relations verticales ont été améliorées, les relations horizontales entre les unités de même échelon — provincial — se révèlent être difficiles.
On peut constater que presque toutes les provinces agissent indépendamment les unes des autres et parfois se concurrencent entre elles, particulièrement les provinces voisines de même importance, par exemple entre Thùa Thiên-Huê et Quâng Nam-Dà Nâng. Le cas plus fréquent se rencontre entre une province riche à proximité d’une province relativement pauvre, ou entre deux provinces pauvres. Dans le premier cas, l’influence de la province plus riche domine sur la province pauvre, tandis que dans le second cas, les provinces se rétractent, cherchant à se suffire ou à recevoir des ressources du pouvoir central.
L’union de certaines provinces ayant des conditions naturelles, économiques, sociales et parfois historiques analogues s’avère nécessaire. Ainsi ces provinces pourront coopérer pour construire des ouvrages d’intérêt social, des infrastructures d’importance interprovinciale, mobiliser la main-d’œuvre et la collaboration, non seulement pour exploiter les ressources de toutes espèces mais encore pour leur propre protection et restructuration. C’est ainsi qu’est née l’idée de « région ».
Pourtant, au Vietnam comme dans les autres pays, on doit passer une longue durée avant d’avoir une nette prise de conscience et d’envisager les pas. Pendant la Première guerre de résistance, le pays était divisé en 9 zones administratives, confondues avec les zones militaires, numérotées de 1 à 9 et la 10e zone afin d’organiser la production, la défense et la lutte de la population. Néanmoins, pendant cette période, il n’y avait pas encore le concept de « région » comme nous le concevons actuellement.
Après 1954, en vertu des Accords de Genève sur le Vietnam, le pays fut temporairement scindé en deux: le Nord s’efforçait de restaurer et reconstruire le pays jusqu’au 17e parallèle. La division du territoire en régions pour élaborer le plan de développement économique (appelé répartition des forces de production) devint un besoin imminent.
Le premier plan de division territoriale fut celui de la division territoriale en fonction du caractère géographique avec des échelons taxonomiques compliqués. Le territoire du Nord était divisé en 6 zones du Nord subtropical, dont les limites au sud sont déterminées par le Col Hai Vân. Ce sont les zones du Nord-Est, du Nord-Ouest, de la Cordillère Truong Son, du nord de la plaine du Bac Bô, de Thanh-Nghê-Tïnh et de Bînh Tri Thiên.
L’unité « zone », choisie par les auteurs comme unité fondamentale, reposa sur les indices tectonico-géomorphologiques: sur l’homogénéité relative du macro-relief, complété essentiellement par la diversification du climat et d’autres éléments naturels. Ce schéma de division territoriale selon la géographie physique a gardé actuellement sa valeur de référence.
Un autre schéma de régionalisation économique qui fut établi en 1980 au Comité d’Etat au Plan est encore utilisé comme cadre de calcul pour les Annuaires statistiques (1995) et aussi en partie pour établir le plan de développement du territoire.
La base de ce schéma de division territoriale est l’homogénéité relative des conditions agro-écologiques: tout le territoire du Vietnam est divisé en 7 régions: 1) les moyennes et hautes régions du Nord; 2) la plaine du Fleuve Rouge; 3) l’ancienne 4e zone; 4) la région côtière du Centre; 5) le Tây Nguyên; 6) Le Nam Bô oriental; 7) le delta du Mékong.
Le côté faible de ce schéma réside dans les bases théoriques utilisées. Par exemple, à cause de l’attention exagérée au côté agro-écologique — ici, pour la culture du riz — la plaine du Nord Vietnam ne comprend que 7 provinces (Hà Tây, Hanoï, Hâi Hung, Hâi Phông, Nam Dinh, Thâi Binh et Ninh Bînh), tandis qu’en réalité cette plaine a une superficie beaucoup plus grande avec 21 districts des 3 provinces Hà Bac, Vinh Phü et Quàng Ninh qui auraient dû y être inclus.
L’antagonisme se produit avec ce qu’on appelle « région » la zone des moyennes et hautes montagnes. Par l’embarras de délimiter des caractéristiques essentielles de ces territoires en écologie agricole et de différencier la zone moyenne des montagnes, ce schéma les réunit en une unité territoriale large de près d’un tiers de la superficie totale du pays (100.290 km2/330.099 km2), comprenant 13 provinces. Particulièrement pour 2 provinces Son La et Lai Châu, chacune a une superficie large de plus du double de la « région » du delta du Fleuve Rouge (Son La: 14.210 km2, Lai Châu: 17.130km2).
Mais, l’essentiel n’est pas là. Le but de la régionalisation ne s’arrête pas à la formation des unités de planification et au service des statistiques mais doit encore couvrir les côtés gestion et développement, qui seront difficilement réalisables s’il n’y a pas une organisation plus convenable.