EDIFICATION D’UNE ÉCONOMIE AGRICOLE ET INDUSTRIELLE PROSPÈRE 17
Un effort actuel pour relever la qualité des branches de service
Si on fait seulement l’inventaire des branches et des formes de services, elles sont presque toutes présentes au Vietnam, des services battais aux services rares. Les services bannis augmentent de jour en jour car ils sont gérés ou réalisés par des particuliers et ainsi très variés: petit commerce, coltinage, petites réparations, transports rudimentaires, etc… Avec le relèvement du niveau de vie, apparaissent de plus en plus des services demandant une plus grande dextérité, par exemple les salons de beauté pour femmes, les restaurants de spécialités, la confection de mode, les services touristiques, etc… Dans les villes et cités municipales, en plus des services banals mais ouverts, apparaissent aussi, comme il se produit souvent dans les pays pauvres, des systèmes de services mi-ouverts ou clandestins habituellement appelés « services informels » ou « non structurés » liés à l’économie de même nom (économie informelle ou économie non structurée). Cette économie et ces services informels contribuent à créer des emplois à une proportion notable de la main-d’œuvre excédente, mais aggravent la contrebande ou prolongeant l’existence des activités néfastes à la société (toxicomanie, prostitution, contrefaçon et commerce d’objets contrefaits…).
Dès les années 60, dans les pays développés, apparut le concept de « secteur tertiaire industriel » ou « 4e secteur » sous forme de services rares. Ce secteur comprend les services importants en amont et en aval de la production comme les projets techniques, les processus technologiques, les consultations juridiques et financières, la gestion informatisée etc… Le 4e secteur ou secteur d’information comprend les branches spécialisées dans la création, le traitement et l’échange des informations (les chercheurs, les professeurs, les journalistes, les auteurs et les éditeurs, les employés des médias audio-visuels…). Il joue de jour en jour un rôle important dans la production et la vie politique du pays, et emploie en certains endroits de 30 à 40% des personnes en âge de travailler comme en Europe occidentale et en Amérique du Nord. En nature, tous ces éléments sont présents au Vietnam, mais beaucoup d’entre eux sont encore dans l’étape de formation (comme dans le domaine de l’informatique, des consultations de toutes sortes, d’ingénierie des processus technologiques etc…). D’autres formes commencent à faire sentir leurs effets, s’étant déjà multipliées avant 1986, comme la radio et la télévision, le journalisme; le reste (enseignement, recherche) a aussi accompli des progrès déterminés et sans précédent au moins au point de vue des services pratiques.
Ainsi, le secteur de services commence à jouer un rôle de plus en plus important, nécessaire au fonctionnement et aux progrès des activités de l’administration et des autres branches d’action.
Répartition des branches de service dans l’espace
Ci-dessus, nous avons dit que les services existent partout. La promptitude des formes de service élémentaire est si grande que là où les besoins existent, apparaissent immédiatement du soir au lendemain des auberges provisoires, des charges ambulantes de marchandises, le contingent des embauchés à tout faire et même des marchés du travail. On peut prendre comme exemple les emplacements de construction d’ouvrages de toutes sortes, une station d’autobus, un quai de gare à l’heure d’arrivée ou de départ des trains. On ne peut parler ici de la répartition dans l’espace à cause du caractère provisoire de ces services.
Pourtant il existe des services requérant la participation de secteurs déterminés pour se développer à l’échelle du pays. Ho Chi Minh-ville a les activités de services les plus animées, qui atteignaient avant 1975 un haut degré de développement, puis réprimées en grande partie après la réunification du pays, mais connaissant actuellement un véritable éclatement. Les magasins, les boutiques, les hôtels, les marchés de vente en gros, les banques etc… s’y concentrent avec une quantité et une envergure les plus grandes du pays. Viennent ensuite Hanoï en qualité de capitale, Hâi Phông, Dà Nàng, Vûng Tau, villes portuaires. Les autres provinces et cités municipales commencent aussi à développer leurs secteurs des services, bien que moins variés mais dépassant de plusieurs fois le secteur rural.
Ainsi, l’organisation territoriale des services est polarisée et hiérarchisée. Depuis longtemps, le centre des villes est un point d’affluence des activités de services (le vieux quartier de Hanoï, le secteur du marché Ben Thành à Ho Chi Minh-ville); fréquemment les services de haut degré servent des classes déterminées. De nos jours, cette concentration semble diminuer, mais se manifeste dans des rues principales longeant les itinéraires principaux de circulation dans la ville, s’accroche aux routes nationales dans la banlieue, et c’est une bonne affaire. Ce phénomène se produit aussi dans les petites villes, en général dans les chefs-lieux de province, les cités municipales et les centres urbains. On peut concevoir une relation étroite entre le degré d’urbanisation et le développement du secteur de services. Comme il est dit plus haut, le degré d’urbanisation de tout le Vietnam est encore faible, et ainsi le développement du secteur de services est encore limité. La contribution de ce secteur en comparaison avec celle du premier secteur (agriculture, sylviculture, exploitation minérale) et du deuxième secteur (industries de fabrication et de transformation) en réalité ne correspond pas au développement de l’économie du pays; la société vietnamienne ne peut être reconnue comme société de service.