EDIFICATION D’UNE ÉCONOMIE AGRICOLE ET INDUSTRIELLE PROSPÈRE 15
Les prévisions planifiant l’avenir de l’industrie du Vietnam
De nombreux avis sont avancés sur le sens du développement de l’industrie du Vietnam, issus des organes de planification du développement, des organisations internationales, des savants étrangers comme des scientifiques nationaux. Cela montre l’attention des cercles différents envers un pays nouvellement sorti de la guerre et faisant ses premiers pas dans l’industrialisation et la modernisation du pays.
Evidemment toutes les conditions pour développer l’industrie du Vietnam ont été analysées, par exemple les ressources naturelles et avant tout les ressources minérales, la main-d’œuvre et une position géographique favorable (ce que nous avons analysé aux Chapitres I, II et III), les mesures politiques pendant la période d’ouverture (Chapitre VI) etc… En résumé, toutes les conditions exposées se montrent favorables à l’œuvre d’industrialisation du pays et exercent une attraction sur les investissements étrangers. Pourtant, si ce sont des conditions nécessaires, elles ne sont pas suffisantes.
Les restrictions ont été analysées: la production industrielle actuelle dépend encore beaucoup des matières premières et du matériel technique étranger; l’équipement technologique, la technique de production dans toutes les branches sont encore retardataires; les produits fabriqués doivent être perfectionnés pour répondre aux normes internationales; le contingent de gestion des entreprises est encore inexpérimenté. Les problèmes exposés devront être résolus, mais ceci demande du temps, mais la tâche d’industrialisation et de modernisation est réellement imminente.
Une politique de développement industriel ne peut évidemment se détacher de la politique de développement social global du pays; cette politique est conçue actuellement comme une fouille et une recherche continues, un processus de lutte de longue haleine. Peu à peu, à travers les succès et pas mal d’échecs, la conception sur l’importance de l’industrialisation comme clé du développement du pays n’est plus contestée, et les deux stratégies industrialisation et ouverture de l’économie devant s’associer étroitement (l’industrialisation reposant sur l’exportation des produits fabriqués et transformés est largement reconnue) commencent à converger.
Les secteurs industriels demandant une main-d’œuvre abondante et à bon marché (même si la main-d’œuvre n’est pas spécialisée) sont encouragés en premier lieu, par exemple le tissage, la confection, le montage électronique etc…, de là naît l’encouragement à développer les PME (Hô Chi Minh-ville a une grande supériorité à ce point de vue). Les entreprises demandant un grand et excessivement grand capital sont crées par l’Etat ou par la coopération avec l’étranger, quelquefois à 100% de capital étranger, et cette option a été réalisée sous plusieurs formes: les zones industrielles concentrées, les zones de production pour l’exportation, les zones industrielles de haute technicité…
Restent seulement 3 problèmes: la place de l’agriculture dans le cours de l’industrialisation et de la modernisation, la position des entreprises d’Etat et le rôle de l’Etat.
Pour le premier problème, dans l’ardeur de l’industrialisation et de la modernisation on a fréquemment tendance à négliger l’agriculture. Pourtant il faut concevoir clairement que la révolution industrielle n’aurait pu réussir si elle n’avait été précédée ou au moins accompagnée d’une révolution agricole. La plupart des industries de transformation et une partie des entreprises de l’industrie légère emploient des matières premières issues de l’agriculture (au sens large, comprenant aussi les produits aquatiques, ceux de l’élevage et de la sylviculture). En revanche, le processus d’industrialisation exige aussi un changement de la structure agricole consistant à varier les cultures et les animaux domestiques, ce qui comme on l’a vu, se réalise activement au Vietnam.
Le problème des entreprises d’Etat, selon les chercheurs étrangers, est la privatisation et le développement de l’industrie lourde. Ces conseils sont utiles, mais le problème n’est pas d’anéantir ces entreprises, mais de les gérer de telle manière qu’elles soient efficaces dans certaines branches d’importance stratégique pour la stabilité du développement socio-économique du pays. En outre, la classe des particuliers n’a en réalité pas suffisamment de capital et de main-d’œuvre pour construire des entreprises d’une telle envergure. Malgré que la politique consistant à développer prioritairement l’industrie ait été reconnue comme précoce, car elle ne convenait pas à l’étape antérieure, mais il est certain qu’un pays ne pourra compter que sur ses industries légère et de transformation. Ainsi, le problème est de choisir les branches les plus importantes à établir, le bon moment pour perfectionner peu à peu les filières de la production, particulièrement en amont. Pour le Vietnam, les branches sidérurgique, chimique, électrique et électronique, des machines-outils, des matériaux de construction, des transports… doivent être examinées en premier lieu pour suivre un plan d’édification progressive à des étapes appropriées.
Ainsi, dans l’étape immédiate, au moins d’ici l’an 2000, les branches capitales devant être choisies par ordre sont celles de transformation des produits agricoles et aquatiques, de production des produits de consommation, de mécanique et d’électronique, d’électricité, de gaz et de pétrole, d’engrais et de produits chimiques de base.
Le rôle de l’Etat ne peut diminuer. Toutes les stratégies de développement industriel en Asie de l’Est et du Sud-Est ont démontré la nécessité de l’intervention de l’Etat. L’Etat seul est capable de mobiliser le capital économisé dans le pays par des mesures fiscales et par l’intermédiaire des banques nationales, de profiter des capitaux étrangers par des emprunts profitables, de créer des pressions envers les compagnies étrangères pour bénéficier du transfert de technologie et des techniques nouvelles, de planifier suivant la branche et le territoire, de planifier la formation professionnelle des travailleurs. U est inutile de rappeler qu’à partir de 1990, le gouvernement n’intervient plus dans les activités de production des entreprises, mais — comme on dit — commence à jouer le rôle de « sage-femme » de ces activités.
En particulier, au point de vue géographique, le schéma d’organisation territoriale de tout le pays et de chaque région, dans lequel les espaces industriels sont pris en compte, est indispensable et urgent. Le développement économique du pays dans l’étape actuelle, pour être stable, doit être un écodéveloppement dans lequel les activités économiques, sociales et les conditions écologiques sont étudiées en même temps que les éléments d’un même système. Comme tout système, celui-ci est mobile et suivra la variation d’un élément constitutif, par exemple l’accroissement de la population, les besoins de la société, la pollution ou la détérioration de l’environnement, alors s’établira un nouvel équilibre, meilleur, ou pire si on ne prend pas les précautions nécessaires.