EDIFICATION D’UNE ÉCONOMIE AGRICOLE ET INDUSTRIELLE PROSPÈRE 14
Les branches industrielles en développement et les branches en difficultés
Dans des conditions particulières, le Vietnam n’a ébauché que les premiers pas dans le cours de l’industrialisation. Le pays doit en même temps édifier certaines branches industrielles fondamentales (comme la sidérurgie, la métallurgie en général, les matériaux de construction, les produits chimiques de base), certaines branches au service de la vie du peuple, et en même temps se préparer à attaquer quelques branches de pointe du siècle. Ainsi le Vietnam doit accomplir la tâche de la première révolution industrielle et à la fois rattraper le temps perdu pour réaliser la tâche de la deuxième révolution industrielle et de la troisième qui s’est déroulée depuis les années 50 à nos jours.
La tâche est lourde et il n’y a pas d’autre moyen; le Vietnam n’a que l’avantage de profiter de l’expérience de l’industrialisation des autres pays, surtout ceux de l’Asie de l’Est et du Sud-Est, en utilisant la technologie avancée et les équipements modernes, de former la main-d’œuvre appropriée au niveau actuel.
Dans les circonstances actuelles, les branches industrielles en voie de développement comprennent l’industrie électrique, l’information et les télécommunications, l’électronique, les matériaux de construction, les produits chimiques, les engrais et le caoutchouc, l’industrie du gaz et du pétrole. On peut aussi y ranger les industries de production des produits alimentaires et de transformation des produits agricoles et maritimes, la confection et la maroquinerie, mais ce sont des branches facilement concurrencées par les marchandises étrangères, même si elles ont trouvé un débouché dans les marchés exigeants comme ceux de l’Europe occidentale et du Japon. De nombreuses branches de production des articles de consommation subsistent grâce aux matières premières importées (par exemple matières premières pour les boissons, le tabac, les produits de beauté, les produits pharmaceutiques, et même les tissus, le fil à coudre de qualité supérieure), et en réalité, elles sont sous forme de transformation et de sous-traitance.
Les industries de pointe comme l’électronique, l’aviation, l’informatique, l’industrie biologique, la cybernétique, etc… (de la 3e révolution industrielle) sont presque absentes au Vietnam, malgré qu’il y ait déjà un plan de développement de ces branches de première importance.
Les branches en difficulté (ou en stagnation) sont l’industrie d’exploitation de la houille (bien que d’ici l’an 2000, le plan prévoie une augmentation de 4 à 6 millions de tonnes de houille par rapport à l’exploitation actuelle), l’industrie mécanique par la concurrence des produits étrangers, non pas à cause de leur qualité, mais du prix de revient et du prix de vente réduits de moitié, et certaines autres industries de produits de consommation en jute, en jonc, de produits artisanaux n’étant plus recherchés comme les chapeaux coniques, les objets métalliques façonnés à main…
Parce qu’elles ont été fondées récemment, presque toutes les branches de l’industrie sont menacées par la concurrence des produits étrangers, par les fluctuations et par leur structure encore imparfaite, ou par l’absence de système industriel en amont, ou par le retard dans le développement des branches industrielles en aval. Heureusement que ces industries ont encore un marché immense à la campagne, où sont consommés tous les produits fabriqués.
Néanmoins, on ne peut contester les progrès récents de l’industrie du Vietnam: sont déjà absents sur le marché intérieur les produits en plastique, les produits alimentaires tout préparés, certaines espèces de tissus, de chaussures, etc… importés impétueusement de 1975 à 1985 ainsi que d’autres produits fabriqués parce que ceux produits dans le pays ne leur sont pas inférieurs.
La valeur totale de la production industrielle ne cessait d’augmenter (de 14.011,1 milliards de d’ông en 1990 à 18.116,9 milliards en 1992, plus de 20 milliards en 1993) avec un accroissement annuel aux environs de 10% (dans les grandes villes comme Hanoï et Hô Chi Minh-ville, cet accroissement atteignit 15-17%). La valeur totale des produits nationaux exportés en 1992 atteignit 2,580 milliards de dollars dont plus de 1,3 milliard générés par les produits de l’industrie lourde, les minerais et les produits de l’industrie légère et de l’artisanat, représentant 50% de cette valeur. Un tel pourcentage dans la valeur totale de l’exportation est considéré comme élevé pour l’industrie, mais ce qui reste à modifier, c’est le fait qu’une partie importante de ces produits est exportée brute, comme le pétrole, la houille, l’étain en lingots, le chrome etc… y compris l’acier en déchets.
La distinction entre les branches en voie de développement et celles en difficulté repose sur le cours du développement de 1990 à nos jours. L’avenir rectifiera cet état, car certaines branches, comme la mécanique et la fabrication des machines, ont établi leur vaste réseau dans les localités, une structure fondamentale de production, une main- d’œuvre capable et expérimentée, si on en juge par l’ONU estimant ces deux branches relativement supérieures à celles de^ pays voisins, et à laquelle il ne manque que des machines modernes et une technologie appropriée. Une telle main-d’œuvre est un trésor de l’industrie du Vietnam, et il suffirait d’avoir un apport d’investissement pour que ces branches — mécanique et fabrication de machines — ainsi que d’autres aillent immédiatement en avant.