EDIFICATION D’UNE ÉCONOMIE AGRICOLE ET INDUSTRIELLE PROSPÈRE 12
La clé du développement de l’industrie est le changement de la pensée et de la politique. Importance du Vie Congrès national du Parti communiste (décembre 1986) et les directives qui s ’ensuivirent
Comme pour le développement agricole, la politique de rénovation a sauvé l’industrie du Vietnam de l’effondrement considéré comme inévitable. Le Parti communiste et le gouvernement ont décidé d’abandonner leurs anciennes pensées et leur mode de gestion économique archaïque, en reconnaissant l’économie à plusieurs composantes et s’orientant vers l’économie de marché suivant l’orientation socialiste. Une série de lois et de textes normatifs a été édifiée et approuvée par l’Assemblée nationale; lois sur l’investissement étranger, sur les entreprises privées, sur les sociétés, sur les impôts à l’import-export; directives sur le fonctionnement des banques et de la comptabilité. Le mécanisme de gestion des entreprises nationales attire particulièrement l’attention: elles doivent être relancées dans le mécanisme de marché, indépendantes dans leurs affaires et leurs comptes.
On s’imagine une quantité grandiose de travaux effectués dans un temps relativement court, et bien qu’incomplets, ils jetèrent les bases juridiques nécessaires qui seraient régularisées et complétées par la suite. Grâce à ces mesures, les forces de production de l’industrie furent libérées, le fonctionnement des entreprises devînt plus dynamique, les initiatives individuelles furent prises en compte, la responsabilité individuelle s’affirma plus nette. Le gouvernement peut concentrer l’intelligence et la force pour créer une ambiance favorable à la production et à l’entreprise, encourager et aider, régulariser et contrôler les activités industrielles suivant les options et les lois proclamées.
Dans le processus de reconversion, la lutte entre l’ancien et le nouveau s’avère très âpre: une série d’entreprises nationales, surtout les entreprises locales de l’Etat (chaque province comportant environ 60 unités analogues) habituées aux subventions budgétaires, chancelaient devant les règlements sévères du marché; un grand nombre d’entre elles s’effondraient sans recours. La sélection se montrait profitable non seulement pour chaque entreprise, mais encore pour chaque individu, ce qui fut un bon côté.
Les entreprises privées d’abord s’épandaient comme des feux d’artifice, mais ensuite subissaient une sélection analogue : seules subsistèrent les entreprises fonctionnant sérieusement et efficacement; l’ambiance des entreprises fut donc partiellement assainie.
Tout cela se déroulait fiévreusement dans les années de 1986 à 1990. A partir de 1991-1992, les activités industrielles se stabilisaient graduellement, malgré la débâcle du marché de l’Europe de l’Est et de l’ancienne Union Soviétique, la pénurie du capital et l’embargo américain.
Au début de l’année 1993, le nombre des entreprises d’Etat diminuait de 782 unités (2.268/3.050) par rapport à 1995; parmi ce chiffre, celui des entreprises gérées par le gouvernement: de 71 1 à 537; celui des entreprises locales d’Etat: 2.339 à 1.731 unités. La réduction de la quantité n’était pas due uniquement à la débâcle des entreprises inefficaces, mais encore à la fusion des unités économiques en un groupe de plus grande envergure (par exemple les entreprises électriques en 1985 au nombre de 55 étaient réunies en 3 unités au niveau central) afin d’assurer une gestion plus unifiée.
Par l’intermédiaire des entreprises nationales centrales, le gouvernement tient en main les branches industrielles indispensables comme l’électricité, le pétrole et le gaz, le ciment, la métallurgie, la houille et les produits chimiques de base. Il contrôle aussi la plupart des entreprises pharmaceutiques, des papeteries, des sucreries, etc, pour assurer le ravitaillement à la population et limiter les fluctuations du marché.
Au début 1993, le nombre des bases de production industrielle privée dans tout le pays atteignait 374.837 unités, dont les foyers privés et individuels occupaient 98% du total; les foyers collectifs seulement 0,15%, les entreprises privées, le reste. Les bases privées étaient de petite, et certaines de moyenne envergure (de 100 à 500 travailleurs). Evidemment ces entreprises fonctionnent plus souplement, changeant facilement de modèle et de qualité pour se conformer au goût des clients, et ce qui est important, le capital d’investissement primaire n’est pas trop élevé et son amortissement est rapide. Ces entreprises fonctionnent en général dans l’industrie de transformation des produits agricoles, sylvicoles et aquatiques, la petite industrie mécanique, la production des matériaux de construction de toutes espèces, des matériaux agricoles, sylvicoles comme les instruments de travail, la nourriture pour les animaux domestiques, les engrais, etc.