EDIFICATION D’UNE ÉCONOMIE AGRICOLE ET INDUSTRIELLE PROSPÈRE 7
Un point faible : l’élevage a une valeur de production totale bien inférieure à celle des cultures
L’élevage encore faible est un fait compréhensible. Pendant longtemps, l’élevage des animaux domestiques (buffles, bœufs, porcs, et volailles) comptait essentiellement sur les sources de nourriture et le pâturage naturel. L’unité de gestion fut la famille; les fermes d’élevage et après, les exploitations d’élevage en proportion très limitée.
On n’affirme pas comme P. Gourou que « l’élevage au Vietnam est peu développé car l’homme et les animaux se disputent les aliments ». En fait, c’était le cas avant 1945, mais plus exactement, le paysan Vietnamien n’avait pas encore l’habitude de considérer l’élevage comme un métier principal comme les cultures. La Résolution 19 en 1979 du Parti communiste et du gouvernement préconisant de rehausser l’élevage au même rang que les cultures vise à remédier à cette erreur. Mais jusqu’à nos jours, cette décision n’a pas encore été réalisée, car pour créer une habitude et des besoins, il faut nécessairement du temps.
Dans les circonstances actuelles, le buffle et le bœuf sont des animaux domestiques à cornes qui sont recherchés au Vietnam, mais c’est surtout pour résoudre le problème de traction. L’élevage des bœufs pour la viande et le lait n’est apparu que récemment, essentiellement pour satisfaire les besoins de plus en plus grands des villes. Le buffle est élevé dans la haute région du Nord, au Thanh Hoa et au Nghê An où on compte 1,874 million de têtes, représentant 60% du cheptel de tout le pays. Le bœuf est élevé dans l’ancienne IVe Zone (de Thanh Hoa à Thùa Thiên) totalisant plus de 700.000 têtes, mais ce chiffre n’atteint pas celui des provinces côtières du Centre Vietnam (de Quâng Nam à Binh Thuân) avec 890.000 bêtes.
De 1980 à 1994, le nombre des troupeaux de buffles et de bœufs a augmenté, mais encore lentement, ne s’approchant pas encore des potentialités. On se plaint encore de la qualité des pâturages tropicaux, à cause de la faible composition des papilionacées parmi les constituants végétaux. C’est pourquoi le problème d’amélioration des pâturages par les herbes importées devient nécessaire.
Le cheptel porcin dans tout le pays en 1993 est estimé à 14,860 millions de têtes, en augmentation de près de 5 millions par rapport à 1980. Bien que le Vietnam ait des races porcines assez célèbres, l’engraissement et l’augmentation du maigre aux dépens du lard sont encore des problèmes.
Dans le même temps, les volailles ont doublé (133,3 millions de gallinacés en 1993 au lieu de 64,5 millions en 1980).
La valeur totale de production de l’élevage est de loin inférieure à celle des cultures; c’est là un signe du faible développement de l’agriculture. Dans les pays agricoles déjà développés, la proportion de l’élevage dépasse de 2 à 3 fois celle des cultures, ce qui fait que le paysan est riche et ses repas sont améliorés.
De nos jours, les besoins en viande, œuf, lait… au Vietnam augmentent de jour en jour, non seulement dans les villes, mais aussi à la campagne. Les besoins en exportation sont très grands, pourvu que les produits d’élevage atteignent les normes industrielles. Notre pays peut satisfaire les besoins de la société si la main-d’œuvre en excédent à la campagne est réorganisée pour pratiquer l’élevage, évidemment avec l’aide du gouvernement et en supposant que les entrepreneurs s’intéressent davantage à ce domaine de la production agricole, y compris les entrepreneurs étrangers.
Les difficultés essentielles sont le capital, la nouvelle technologie et les voies de communication. Ce dernier point est extrêmement important, si on remarque que les zones d’élevage importantes se trouvent dans les moyennes et hautes régions, par exemple les plateaux de Môc Châu, Phong Tho ou le Tây Nguyen.
Enfin une politique de développement de l’élevage concrète et efficace, assimilant la pensée de la Résolution 19, doit être étudiée et appliquée dans la vie.