EDIFICATION D’UNE ÉCONOMIE AGRICOLE ET INDUSTRIELLE PROSPÈRE
Ce n’est pas un slogan, mais un défi à surmonter. Dans l’étape actuelle, il est difficile de développer l’agriculture séparément de l’industrie, en particulier de l’industrie de transformation. L’industrie est toujours considérée comme la force motrice du développement économique du pays, nourrie pour une grande part par l’agriculture, mais elle influe considérablement sur l’optimisation du rendement de cette branche, et même des branches de services.
Le Vietnam a hérité des anciens régimes une agriculture arriérée, une industrie boiteuse et faible (si on peut l’appeler industrie !) et après, comme tout le inonde le sait, ce sont 30 années de guerre. Comment faire pour assurer les vivres à une population qui ne cesse d’augmenter et de plus, pour exporter, et édifier une industrie qui part à peu près de zéro, alors seulement, le Vietnam pourra marcher de pair avec les pays de la région. Ce sont toujours des problèmes de premier rang dont l’Etat et le peuple vietnamien se préoccupent pour y apporter une solution.
PASSER D’UNE AGRICULTURE AUTOSUFFISANTE À UNE AGRICULTURE MARCHANDE
Le polymorphisme des paysages agricoles
Bien que les dimensions du territoire du Vietnam soient seulement moyennes, les paysages naturels de l’espace agricole sont variés: les paysages des côtes, des deltas, des collines de la moyenne région, des plateaux, des montagnes basses, moyennes et hautes se succèdent à des niveaux intermédiaires, sans compter que les surfaces aquatiques sont aussi multiformes.
Le caractère tropical et la latitude laissent des empreintes ineffaçables sur tout le territoire au point de créer deux pays agricoles au Vietnam: la partie septentrionale jusqu’au Col Hâi Vân a un hiver très net, tandis que la partie méridionale est tiède pendant toute l’année. Le riz parfumé, le riz gluant parfumé, le thé, le chou, le letchi, la longane du Nord Vietnam ont un arôme et un goût sucré créés par le vent froid, tandis que le Sud a le manguier, le cocotier, le caféier, l’hévéa et évidemment le riz, chauffés au soleil tropical et sub-équatorial.
Les paysages agricoles sont en même temps les produits de l’homme, et en général, de l’histoire. Les Viêt antiques, s’étant fixés à la moyenne région, pratiquaient l’agriculture et à la fois la culture des essarts (plus nombreux que les rizières à l’ouest, et inversement à l’est). Mais dans les plaines plus vastes, ils organisaient le territoire en champs, de groupement à l’intérieur de ceintures de bambous verts, tandis que pour conquérir les terres côtières ou les zones désertes, ils formaient des fermes. La superficie des champs était divisée en une multitude de morceaux petits ou grands, non seulement selon l’accroissement des foyers héritiers mais encore afin de retenir l’eau ou l’évacuer suivant la saison, vu que les rizières étaient découpées à angle droit.
Les progrès scientifiques et techniques corrigeaient les défauts de la nature ou même en profitaient: sans parler de la multiplication des récoltes de riz par 2 ou 3 chaque année, le changement de la récolte d’hiver-printemps en récolte principale à la place de la récolte d’automne comme il était d’usage est une véritable révolution. L’effet des politiques scientifiques et techniques ne se manifeste pas seulement par l’accroissement de la surface cultivée mais essentiellement par l’augmentation du rendement et de la productivité, ce qui a aidé récemment le Vietnam à franchir le seuil d’apport calorifique minimal en un temps relativement court. Les terrains creux et aluniferes de D’ûng Thap Muoi et du quadrilatère Long Châu Sa autrefois pauvres et déserts sont devenus des greniers importants du pays.
Les systèmes de cultures font ressortir plus que jamais la variété des paysages agricoles: les jardins au Nam Bô oriental et dans la plaine du Mékong, les champs de théiers dans la moyenne région du Nord Vietnam, les rizières dans la plus grande partie des deltas et des plaines côtières, les prairies pour l’élevage à Môc Chàu, etc. Considérant l’option de changer la structure agricole, ces paysages habituels commencent à encourir des changements déterminés. Là où jadis n’existaient que des paysages de rizières apparaissent aujourd’hui des champs de maïs, des vergers ayant un caractère de production marchande; les larges surfaces gorgées d’eau des champs bas deviennent les étangs de culture de produits aquatiques. On peut aisément constater ces agréables transformations dans les paysages agricoles du Vietnam.