PRIORITÉ À L’INFRASTRUCTURE 2
La politique énergétique suivant la région : à la recherche d’un équilibre
La disparité des ressources énergétiques entre les régions — et de là, le décalage entre les capacités de fournir de l’énergie — est toujours la préoccupation du gouvernement. A ce point de vue, le Nord a des ressources plus abondantes grâce au bassin houiller de Quâng Ninh et aux ressources hydroélectriques des cours d’eau du réseau du Fleuve Rouge, alors que les sources pétrolifères paraissent limitées. Tout de même, dans l’état actuel, la plaine du Fleuve Rouge est électrifiée jusqu’aux communes, et une partie de l’énergie électrique est transportée pour l’éclairage de certaines zones de la moyenne et de la haute région.
Les provinces côtières du Centre Vietnam ne sont pas trop pauvres en électricité, car chaque province a son propre réseau de cours d’eau. Néanmoins, l’exploitation dans le but hydoélectrique est encore très limitée par rapport à l’irrigation, à cause de la pénurie d’eau pendant la saison sèche, la puissance recueillie ne serait pas élevée pendant toute l’année.
Les potentialités hydroélectriques au Tây Nguyên se concentrent en amont des deux rivières Sesan et Srépok et avec elles, les capacités d’irrigation, sont estimées au-dessus de la moyenne (Yali 700 MW), analogues à celles du réseau de la rivière D’ông Nai au Nam Bô oriental.
Il est compréhensible que les deux régions du Centre et du Sud Vietnam manquent d’électricité, ce qui limite considérablement le développement socio-économique, particulièrement au niveau du triangle de développement Hô Chi Minh-ville – Biên Hôa – Vüng Tàu. Cette pénurie d’énergie électrique durait de la libération jusqu’au début des années 90 (1990-1992) malgré le fonctionnement de l’usine hydroélectrique de Tri An (depuis 1988), de l’usine turboélectrique de Bà Ria (depuis 1992), des usines hydroélectriques de Thac Mo et de Krông Pha (depuis 1994).
La décision du gouvernement de construire en urgence la ligne de haute tension à 500 kV pour transporter l’énergie électrique du Nord au Centre et au Sud Vietnam a créé un tournant important dans la balance énergétique du Sud Vietnam. Grâce aux usines hydroélectriques récentes sus-indiquées à la ligne de 500 kV, l’énergie électrique totale commercialisée a augmenté de 4,8 fois par rapport au temps de la libération.
Fin 1994, le gouvernement décide d’utiliser le gaz émanant des poches de pétrole, avant tout celle de Bach H6 dont les gaz brýloss inutilement ont atteint 20 milliards de m3, par la construction des gazoducs pour conduire les gaz au poste de turbine à gaz de Bà Ria, et de l’usine de liquéfaction des gaz. Les potentialités des gaz d’éclairage du Vietnam sont encore très grandes, et cela mènera à une réorganisation dans la distribution des sources d’énergie électrique dans le pays.
La puissance électrique totale de tout le pays atteint environ 3.554 MW, dont la plus grande partie est représentée par l’hydroélectricité (2.655 MW), ensuite vient l’électricité thermique (607 MW) et l’électricité générée par les turbines à gaz (292 MW), on ne tient pas compte des sources fonctionnant au diesel et autres qui sont relativement minimes.
A cause de l’accroissement rapide des besoins en énergie électrique au rythme de 9% par an dans tout le pays (calcul global pendant l’étape 1981-1991), et encore plus rapide dans l’étape de 1995 à 2000 (estimée de 7 à 11,3%), le complément apporté par ces nouvelles sources devient indispensable. De nombreux projets ont été signés avec les partenaires étrangers et l’avenir de l’usine hydroélectrique de Son La semble être encore en question. La politique énergétique devra encore changer pour se conformer à la nouvelle étape de développement.
Il est à remarquer que le réseau électrique n’est pas établi seulement pour servir les centres urbains, mais aussi pour promouvoir le développement économique et social au niveau rural. Jusqu’au milieu de 1994, le nombre de chefs-lieux de district électrifiés est de 416/491 (84,73%), tandis que celui des communes est de 4.942/9.005 (54,88%), ce qu’auparavant on n’avait pu imaginer.
La houille joue encore un rôle important
Avant la construction de la Centrale hydroélectrique de Hoa Binh, la houille était considérée comme « le pain de l’industrie » et était en réalité devenue la principale source d’énergie du Nord. L’exploitation de la houille se concentre au rebord méridional de la province Quàng Ninh (habituellement appelé bassin houi11er du nord-est avec les mines de Mao Khe, Uông Bi, Dông Triêu, Hon Gai (Hà Tu, Hà L’âm), Cam Pha (Dèo Nai, Coc Sau), Mông Duong, Cao Son, Khe Sim. Ces réserves houillères atteignent environ 3 milliards de tonnes, en veines épaisses, à fleur de terre et se situent au voisinage de la mer ou des cours d’eau, favorables au transport de la houille par paquebots pour l’exportation. Sur tout le territoire, existent encore plusieurs mines à Thâi Nguyên (Lang Cẩm, Phan Me), à Quàng Nam-Dà Nâng (Nông Son), de petite envergure, sans compter les mines locales. Avant la libération, la mine de Nông Son n’était exploitée que pour ravitailler les usines thermoélectriques du Sud Vietnam (avec le projet de construction d’une usine d’engrais, mais déjà abandonné pour cause de faible efficacité).
En dehors de la houille, le Vietnam possède en plus des mines de lignite (le bassin de lignite de la plaine du Fleuve Rouge aux immenses réserves, mais aux conditions d’exploitation difficiles) et de tourbe (en valeur négligeable).
L’exploitation de l’anthracite atteignit le plus haut degré (6 millions de tonnes) en 1988, mais en 1990, se limita à 4,6 millions à cause du fonctionnement de la Centrale hydroélectrique de Hôa Binli. La production augmenta modestement de 1991 à 1993 (de 4,7 à 5,4 millions de tonnes), essentiellement pour ravitailler les usines thermoélectriques de Phà Lai (300 MW), Uông Bi (70 MW) et Ninh Binh (40 MW), les cimenteries, les fabriques de matériaux de construction, les fours d’acier, pour satisfaire les besoins en combustible des familles et réserver une certaine partie pour l’exportation (de plus d’un demi-million en 1989 à 1,635 million dé¬tonnes en 1992).
L’exploitation actuelle de la houille rencontre de nombreuses difficultés comme la pénurie du capital destinée à améliorer l’équipement et l’infrastructure, la durée d’amortissement longue (cycle d’investissement pour la houille: 10 ans), la recrutement des mineurs et la gestion technique. Le marché de l’anthracite n’occupe que 3% du total de la houille commercialisée dans le monde, c’est pourquoi la houille du Vietnam ne peut concurrencer que des marchés limités ayant besoin de houille spéciale.
Le plan de la branche est de produire environ 10 millions de tonnes de houille en l’an 2000. Au point de vue des ressources, de la main-d’œuvre et de la technique, cet objectif n’est pas inabordable, mais il faut examiner les rapports avec le développement de l’hydroélectricité comme il sera exposé ci-après.