UNE ÉCONOMIE EN MOUVEMENT 5
La province est une entité de gestion dynamique et le district, un échelon intermédiaire d’activités
Comme il est dit plus haut, au cours du réaménagement territorial conformément au degré de développement, les limites provinciales ont été changées 2 à 3 fois pendant un temps assez court, ce qu’on aurait dû éviter, car ces changements allaient causer des bouleversements certains. Néanmois, la fonction de la province comme échelon immédiatement inférieur au pouvoir central n’a pas changé : c’est l’échelon de gestion directe d’un territoire déterminé, comprenant un conseil populaire de province, élu au suffrage universel et qui élira un comité administratif, dont le chef est le Président de la province.
Presque tous les ministères ont leurs organes de représentation aux provinces (les services de l’agriculture, de l’industrie, de l’enseignement, etc…). Ces services relèvent des ministères au niveau professionnel et du Comité administratif de province au niveau administratif en vue de réaliser les tâches de développement économique et social.
Actuellement, la province jouit des droits étendus, allant de l’élaboration et de la répartition du budget, de la gestion des activités politiques, économiques et sociales, de la sécurié et de la défense nationales, à la protection et à la consolidation de l’héritage naturel et historique. La province a le droit d’établir des entreprises, d’appeler l’investissement de décider des activités d’importation et d’exportation.
Dans le processus de développement, il y a différenciation entre les provinces (ou villes relevant du pouvoir central) riches et pauvres. Le PIB moyen par habitant de la province Bà Ria-Vüng Tàu est le plus élevé du pays depuis 1992 (2.088,4 USD), puis viennent ceux de Ho Chi Minh-ville (629,05 USD), de Hanoï (plus de 500 USD), de D’ông Nai (407,86 USD). La plupart des provinces du Nam Bô oriental et du Nam Bô ont un PIB moyen par habitant de plus de 300 USD, surpassant la moyenne de tout le pays (233,8 USD). Les provinces encore pauvres se situent à la partie septentrionale du Vietnam, ainsi que quelques-unes au sud du Centre Vietnam.
Le district est l’échelon intermédiaire entre la province et le village, exécutant les options décidées au niveau de la province et les appliquant dans son domaine de gestion.
Les entreprises deviennent de jour en jour les cellules de Véconomie nationale
Les entreprises jouent depuis longtemps un rôle important et essentiel dans l’économie du Vietnam, et même dans la défense nationale. La plus nette différence, c’est qu’avant 1986, elles n’étaient considérées que comme des unités de production, recevant des autorités supérieures le plan et les subventions budgétaires généralisées; elles étaient compensées des pertes en cas de déficit. Les produits fabriqués sont consommés par l’Etat; les cadres et les ouvriers ont un emploi assuré jusqu’à la retraite.
Ces entreprises sont réparties dans tout le pays, mais plus concentrées dans les plaines du Fleuve Rouge et du Nam Bô oriental. Les produits se ressemblent quasiment par la technique et le modèle, toutefois les produits des entreprises du ressort central, mieux équipées, sont meilleurs que ceux des entreprises locales. Une telle organisation assure à la population une réponse aux besoins minimaux en marchandises de première nécessité, mais l’acheteur n’a pas le choix, particulièrement au moment de la distribution des cartes de rationnement.
Le fonctionnement de ces entreprises commença à se détraquer quand le Vietnam « ouvrit ses portes » et passa au fonctionnement suivant le mécanisme de l’économie de marché dans l’orientation socialiste. La composante économique privée venant d’apparaître se montra plus souple dans l’économie nouvelle; ses produits fabriqués étaient plus variés et plus aptes au goût du public, et — ce qui est important — à un prix convenant à la bourse de la majorité. L’importation illicite en masse des produits étrangers, contrôlés ou non, ont acculé la plupart des entreprises d’Etat (surtout celles du ressort local) dans une impasse; nombre d’entre elles furent dissoutes, d’autres se heurtèrent à de multiples difficultés pour trouver une issue.
Il est facile de comprendre que, malgré l’augmentation rapide du nombre d’entreprises d’Etat, de 7.000 unités en 1976 à 12.084 unités en 1990, les entreprises industrielles diminuèrent notablement: 3.157 unités en 1987; 3.092 en 1988; 3.020 en 1989; 2.672 en 1990; 2.512 en 1991 et 2.271 uniés en 1993. En 1990, toutes les entreprises d’Etat avec un contingent de 743.900 travailleurs n’assurèrent qu’un tiers du budget d’Etat.
Le nombre de coopératives de petite industrie et d’artisanat diminua aussi rapidement : de plus de 32.000 en 1988, à 8.829 en 1992. Pourtant la débâcle de ces coopératives ne fut pas réellement sérieuse car une majeure partie se transforma en propriétés privées (coopératives à actions) ou foyers familiaux, fonctionnant sur la base de contribution volontaire du capital et de partage des bénéfices.
Pendant le même temps (1989-1992), les entreprises industrielles privées se développent rapidement en quantité comme en domaine d’activité: de 318.557 unités en 1989 avec 793.000 travailleurs à 376.000 unités avec 900.000 travailleurs en 1991, puis à 446.771 unités avec 952.000 travailleurs en 1992. La part du secteur privé dans l’industrie nationale augmente de 17,2% en 1989 à 24,7% en 1992. Le développement vigoureux du secteur économique privé est compréhensible : ces entreprises sont d’envergure petite et moyenne, demandant un capital peu élevé mais créant un bénéfice élevé et recouvrant le capital en un bref délai, car la plupart se livre à la production des articles de consommation, ainsi que des produits de qualité supérieure.
Ainsi, l’économie de marché fonctionne comme un filtre : les entreprises nationales, les coopératives subsistant après la crise deviennent plus solides, fonctionnent beaucoup plus efficacement qu’auparavant, et sont plus expérimentées. Les produits sont consommés largement dans le pays et trouvent des débouchés dans les pays développés les plus exigeants. Le slogan « peu mais raffiné » trouve son expression concrète ici comme la devise « ce qui est petit est beau », car la plupart des entreprises industrielles sont d’envergure moyenne et petite. Dans l’ensemble des 2.271 entreprises industrielles d’Etat en 1993, 1.990 unités ont une main-d’œuvre de moins de 500 travailleurs, pendant que le nombre des grandes entreprises privées est seulement de 281.
En réalité, les entreprises d’Etat et privées, les coopératives, etc… sont devenues à partir de 1992 la force motrice des activités économiques du pays. Elles ont la tâche de produire des biens matériels et immatériels (les services) pour les vendre sur le marché afin de satisfaire les besoins variés de l’homme. Les facteurs de production comme le capital — y compris technique, ressources naturelles — et la main-d’œuvre sélectionnée et ainsi efficace, leur permettent de valoriser leurs effets en tant que cellules actives du pays.
Evidemment, on ne peut dire que tout est parfait. Sans parler de l’état vétuste des machines et de la technologie encore arriérée dans de nombreuses entreprises, du savoir-faire des travailleurs à former par la suite, du capital à investir dans l’équipement, de l’envergure encore modeste etc.., le problème de l’honnêteté en affaires demande à être réglé, par l’effet de lois plus sévères et plus stables dictées par l’Etat, tout comme par la maîtrise individuelle afin de ne pas enfreindre la loi et la vertu des entreprises, surtout des entreprises privées.