LA POPULATION DU VIETNAM 7
Les soins sanitaires apportés à la population sont assurés par un réseau assez serré d’assistance médicale, même dans les hautes régions
Comme pour les pays en développement, l’économie encore faible avec une grande vitesse d’accroissement de la population, un climat chaud et humide, des conséquences néfastes îles guerres, le Vietnam se trouve face à de grands problèmes au détriment de la santé de la population. C’est pourquoi la ligne politique générale de santé a été établie depuis longtemps sur les principes fondamentaux suivants :
— Se préoccuper de la prophylaxie, surtout de l’hygiène de l’environnement, de la vaccination et de la vulgarisation des connaissances d’hygiène pour tous les habitants;
— Créer un large réseau d’assistance médicale dans tous les villages;
— Allier la médecine moderne et la médecine traditionnelle;
— Développer l’industrie pharmaceutique sur la base des matières premières du pays.
Comme tous les pays de la zone tropicale humide, le Vietnam a dû et doit encore tenir tête au problème très grave des maladies endémiques et des épidémies. Dans ces conditions, les mesures pour assainir l’environnement, avec comme problèmes cruciaux la purification de l’eau, la lutte pour l’assainissement contre les ordures et les mouches, les moustiques… sont largement vulgarisées. Au Nord Vietnam, ces campagnes ont été déclenchées dès les années 50; et ont ainsi enrayé le paludisme endémique de la haute région, la variole, le choléra, la peste, la typhoide … deviennent rares. Néanmoins, il reste encore le trachome, la lèpre, la tuberculose, la méningite… en certaines régions déterminées.
Au Sud Vietnam, ce ne fut qu’après 1975 que l’œuvre sanitaire se développa, c’est pourquoi le réseau d’hygiène préventive est moins dense, les cadres de santé moins nombreux, le paludisme et les autres maladies continuent de sévir, surtout les maladies sociales. Les échanges entre le Nord et le Sud, entre le Vietnam et les pays voisins, le développement du tourisme ont ressuscité les maladies auparavant disparues du Nord, ainsi l’Etat est en train de prendre les mesures prophylactiques actives.
La prévention et la guérison des maladies sont efficaces grâce à l’organisation d’un réseau sanitaire à plusieurs échelons. Au niveau des villages, chaque collectivité a une maternité, une infirmerie avec un jardin de plantes médicinales courantes; chaque district a une polyclinique avec 10 à 15 médecins et un nombre convenable d’infirmières et de garde-malades, et même un petit laboratoire d’analyses. Chaque province ou ville possède au moins un hôpital avec de nombreux spécialistes et un service de prophylaxie. A l’échelon central, il y a des hôpitaux relativement bien équipés, des instituts de recherche spécialisée, des facultés de médecine et de pharmacie, parmi lesquelles des départements de pointe en cardiologie, hépatologie, neurologie et acupuncture. On trouve aussi des départements spécialisés dans ces domaines dans quelques grandes villes, surtout à Hanoï et Ho Chi Minh-ville.
De 11.779 en 1986, le nombre de bases de prophylaxie et de guérison des maladies ont augmenté cà 12.642 en 1993; celui des hôpitaux et des salles de consultation en 1994 était de 1.806; les sanatoriums, de 108; les postes médico-sanitaires de commune, de quartier et d’entreprise, de 10.241 à 10.836. Les lits de malades dans toutes ces bases ont diminué quelque peu.
Dès 1986, l’économie nationale se convertissait en économie de marché. Le régime sanitaire entièrement gratuit a pris fin en partie (avec l’établissement du régime d’assurance-maladie) afin de mobiliser la contribution de la population aux activités médico-sanitaires en général. On autorise des salles de consultation et des cliniques privées à ouvrir dès 1986, ainsi que des pharmacies. Cela contribue à élargir le réseau médico-sanitaire dans tout le pays.
Quelques avis déclarent que l’assistance médicale a aussi été dépréciée comme l’enseignement. Dans une certaine mesure, cela s’est effectivement produit, surtout dans l’allocation des médicaments coûteux, dans la pénurie des lits de malades. L’essentiel est préservé : la consultation et les soins primaires sont assurés, la vaccination gratuite aux enfants contre les épidémies se déroule en permanence, grâce à cela le taux de mortalité au Vietnam reste à un bas niveau.
Toutefois, la médecine du Vietnam manque encore gravement de moyens techniques et financiers, limitant partiellement les effets d’une ligne politique d’assistance médicale reconnue comme juste. Sans aucun doute, les subventions internationales de l’OMS, de l’UNICEF et d’autres organisations humanitaires sont indispensables et précieuses.