L’ESPACE VIETNAMIEN ET LA DIVERSITÉ DES ÉLÉMENTS D’ASSISES
En réalité le Vietnam comprend une partie terrestre sur le continent et un espace immense de plus de trois fois sa superficie, dans le Bien Dông et sur le plateau continental.
Il est rare de trouver un autre pays en Asie du Sud-Est où la nature est si variée, sur une superficie territoriale si modeste. On peut noter la présence des larges plaines du Fleuve Rouge et du Mékong, des espaces de sable brûlants de Ninh Thuân et Binh Thuân, des vastes hauts plateaux du Tây Nguyên et des hautes régions de montagnes découpées par de profonds gouffres au Nord-Ouest et au Nord-Est du Vietnam.
La diversité du relief, associée à celle du climat qui est non moins diversifié, fait que les paysages au Vietnam changent constamment du Nord au Sud comme d’Est en Ouest.
Une bordure de la péninsule de l’Asie du Sud-Est continentale
Le Vietnam est une partie de l’Asie du Sud-Est en général et de l’ Asie du Sud-Est continentale en particulier, jadis appelé Indochine.
Le concept d’Asie du Sud-Est n’est apparu que lors de la Seconde Guerre mondiale pour désigner une zone spéciale de conflit des forces armées des Alliés devant la menace d’invasion des fascistes japonais.
Bien que n’étant qu’une petite région du gigantesque géosynclinal eurasien, l’Asie du Sud-Est continentale a tout de même les dimensions d’un petit continent. Lester King (1967) le considérait comme une plate-forme à demi immergée, entourée par les archipels des Philippines, de l’Indonésie «à l’Est et par le Myanmar à l’Ouest. Le caractère de mi-immersion se caractérise avant tout par le déchiquetage du petit continent en baies, golfes, îles et presqu’îles, dont le Vietnam fait partie intégrante.
Le caractère commun à l’Asie du Sud-Est continentale (comprenant le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, le Myanmar, le Vietnam, la Malaisie et Singapour — les trois derniers ayant un caractère de transition entre l’Asie du Sud-Est continentale et l’Asie du Sud-Est maritime) est d’avoir un climat tropical avec des moussons humides, un hiver relativement sec et tiède, un été chaud et pluvieux à cause de l’invasion des alizés de l’hémisphère austral changeant de direction en arrivant à l’hémisphère boréal. Sur ces fondements, le scientifique et explorateur français P. Pfeffer (1968) décrivit cette terre comme celle « des inondations et des forêts clairsemées », ce qui trouvait sa représentation dans les schémas des régions climatiques de ce temps. Cette observation est exacte pour la majorité des territoires à l’intérieur du continent, mais ne convient pas tout à fait à ceux en bordure, comme le Vietnam, au moins au point de vue de la couverture végétale.
Les paysages de l’Asie du Sud-Est sont très variés : les plus répandus sur une grande superficie sont tout d’abord la forêt tropicale à feuillus seinpervirente, là où aucun mois n’est en-dessous de I8°C et où la saison sèche ne dure jamais plus de 3 mois; deuxièmement la forêt tropicale à feuillus semi-caduque où on relève des indices écologiques plus étendus que dans la première. Ces deux types de végétation occupent la majeure partie de la superficie de l’Asie du Sud-Est continentale.
Comme il est dit plus haut, les zones intérieures ont des paysages de forêts tropicales clairsemées mi-sèches et des paysages tropicaux secs, leurs caractères sont plus ou moins accentués suivant la disposition et la nature des reliefs, par exemple au Laos, au Cambodge et au nord-est de la Thaïlande. Les paysages des forêts tropicales denses en terrain calcaire et de forêts immergées de mangrove sont caractéristiques des zones à conditions pédoclimatiques assez originales.
Le fleuve du Mékong
Les cours d’eau jouent un rôle de première importance dans la vie de la nature, de l’homme en Asie du Sud-Est. Si les réseaux des grands fleuves comme le Mékong, le Ménam, l’Irrawaddy, le Fleuve Rouge ont alluvionné des deltas renommés fertiles, ceux des petits ou moyens cours d’eau ne leur cèdent pas en importance lorsqu’il s’agit de constituer des petites plaines côtières. Tous ces réseaux ayant un régime d’eau variable suivant la saison, leur irrégularité est souvent la cause des fléaux naturels sous forme d’inondations ou de sécheresse.
Les peuples des pays du Sud-Est asiatique ont des problèmes analogues à résoudre : la nature est riche, mais pour l’exploiter en vue du développement économique, il faut déployer des grands efforts et verser des gros capitaux. L’équilibre naturel est très instable : l’idée très répandue de l’autorestauration de l’état primitif n’est que légende. La plupart des pays de cette région ne sont pas assez riches pour maîtriser la solution simultanée du développement économique et de la protection de l’environnement, il leur est de plus très difficile d’assurer un développement relativement homogène entre les zones d’un même pays, voire d’une même région.
Etant à part entière un pays de l’Asie du Sud-Est, le Vietnam a de nombreuses analogies avec les pays environnants, non seulement au niveau de ees caraetères naturels, mais aussi socio-économiques. Néanmoins ces analogies n’entraînent pas l’uniformité, ainsi chaque pays doit résoudre ses propres problèmes et ceux affectant les intérêts de la région.
Seules la paix et la coopération entre les pays de la région peuvent assurer le développement et le Vietnam en est parfaitement conscient.